Après la panne statistique, la Banque centrale du Venezuela a affirmé que l'économie a augmenté de 8,8 % au deuxième trimestre de 2024.

Publié le 30.08.2024
Photographie d'un drapeau du Venezuela (EFE/ Ernesto Guzman Jr)

L'économie du Venezuela a montré une croissance notable de 8,78% au cours du deuxième trimestre de 2024, selon le rapport de la Banque Centrale du Venezuela. Cette augmentation représente une grande amélioration par rapport à la même période de 2023, lorsque la variation n'était que de 3,06 %.

L'activité économique du Venezuela a été sous un effondrement pendant près de huit ans en raison du modèle étatique de contrôles, et à la fin de 2021, elle a commencé à montrer un répit après que l'administration du dictateur Nicolás Maduro a assoupli les contrôles sur l'économie et a permis une dollarisation informelle.

Le secteur pétrolier, qui est crucial pour l'économie vénézuélienne, a connu une croissance significative de 11,08% au deuxième trimestre de 2024, bien au-dessus des 2,39% enregistrés au cours de la même période de l'année précédente.

Le président du Venezuela, Nicolás Maduro (EFE/ Miguel Gutiérrez)

La capacité de production de pétrole s'est rétablie, bien que le Département du Trésor des États-Unis n'ait pas renouvelé une licence de six mois accordée à la fin de 2023. Cette mesure a été en partie atténuée par les autorisations individuelles que Washington a commencé à émettre à des entreprises énergétiques travaillant avec le pays latino-américain.

Au cours de cette année, la production de pétrole brut au Venezuela est restée au-dessus de 800 000 barils par jour (bpd). En mai, les autorités ont annoncé qu'elles espéraient atteindre plus d'un million de bpd d'ici décembre.

En ce qui concerne l'activité non pétrolière, un notable croissance de 6,58% a également été enregistrée entre avril et juin 2024, contre 2,83% observés au même trimestre de 2023. Cette expansion reflète l'impact positif de l'assouplissement des réglementations et une augmentation des transactions en devises.

Image d'archives d'une murale au siège de l'entreprise pétrolière d'État Petróleos de Venezuela (Pdvsa) (EFE/ Rayner Peña R.)

Malgré ces améliorations, les analystes avertissent que la récupération économique du Venezuela n'est pas totale. Il existe encore d'importants défis, notamment des pressions fiscales et des limitations au crédit bancaire, qui ont fait partie d'une stratégie du régime pour freiner la hausse des prix.

Avec l'ancrage monétaire et la réduction des dépenses publiques, ces mesures ont contribué à un ralentissement de l'inflation, qui au cours des 12 derniers mois a montré une variation de 43,6 %, des niveaux similaires à ceux d'il y a une décennie.

Il convient de noter que la Banque Centrale du Venezuela n'avait pas divulgué d'informations sur la performance de l'économie depuis décembre 2022, ce qui rend ces données récentes particulièrement pertinentes pour les analyses économiques du pays.

La suspension des liens diplomatiques n'a pas affecté le commerce entre Panama et Venezuela

La suspension des relations diplomatiques entre Panama et Venezuela, décidée le 29 juillet dernier par le président panaméen José Raúl Mulino, n'a pas eu d'impact significatif sur le commerce bilatéral. Malgré la crise politique, le Panama continue de fournir le marché vénézuélien via la Zone Franche de Colón (ZLC), selon les déclarations du président panaméen lors de sa récente conférence de presse hebdomadaire.

Photographie d'archives d'un navire de cargaison transitant par le Canal de Panama à Panama (EFE/ Carlos Lemos)

Le président Mulino a informé que, selon le ministre des affaires étrangères panaméen Javier Eduardo Martínez-Acha, le flux commercial entre les deux pays reste pratiquement inaltéré pour l'instant. La ZLC, la plus grande d'Amérique et située dans les Caraïbes panaméennes, demeure une source cruciale d'importations pour le Venezuela, un pays qui dépend grandement de produits étrangers en raison de l'affaiblissement de son industrie et de sa monnaie locale sous le régime chaviste des 25 dernières années.

En 2023, le Venezuela a représenté 13,8 % des réexportations de la Zone Franche de Colón, se positionnant comme son principal acheteur. Le Panama suit avec 13,3 %, le Nicaragua avec 7,8 % et le Costa Rica avec 6,7 %, selon les statistiques de la ZLC.

Mulino a décidé de suspendre les relations diplomatiques après que Nicolás Maduro ait été proclamé président réélu lors d'élections controversées, tenues le 28 juillet sans que le Conseil National Électoral (CNE) présente les procès-verbaux correspondants. Cette décision de suspendre les relations a reçu le soutien de plusieurs pays latino-américains.

Photographie d'archives du président du Panama, José Raúl Mulino (EFE/ Carlos Lemos)

À cette même date, Maduro a annoncé la suspension temporaire des vols commerciaux depuis et vers le Panama et la République Dominicaine. Ce fait a considérablement affecté les voyages, comme en témoigne l'augmentation de 300 % des prix des billets d'avion au Venezuela, selon l'Association des Compagnies Aériennes du Venezuela.

L'Aéroport International de Tocumen, principal hub régional de connexions du Panama, a enregistré entre le premier semestre de cette année un mouvement de 311 624 passagers entre le Panama et le Venezuela. Malgré la suspension des vols, selon Mulino, la compagnie aérienne panaméenne Copa a trouvé des alternatives pour maintenir les connexions, en se tournant vers des pays tiers pour faciliter le transit des passagers.

Le président Mulino, à la fin de sa conférence de presse, a reconnu que la situation actuelle est problématique mais a souligné que la responsabilité ne repose pas sur le Panama. Il a ajouté qu'il existe des moyens de continuer le commerce, ce qui fait qu'à ce jour, il n'y a pas d'impact significatif sur le flux de marchandises.

(Avec des informations de Reuters et EFE)