Germán Vargas Lleras a critiqué le chancelier Murillo pour le retard à définir la politique envers le Venezuela : "À qui consulte-t-il autant ?"

Publié le 31.08.2024
Germán Vargas Lleras a affirmé que la Colombie pourrait finir par reconnaître la victoire de Maduro. - crédit Colprensa

L'ancien vice-président colombien Germán Vargas Lleras a exprimé son inquiétude et son mécontentement quant à l'éventuelle attitude du gouvernement de Gustavo Petro envers le Venezuela, notamment suite à la visite de l'ancien ministre des Affaires étrangères Álvaro Leyva Durán dans le pays voisin.

De plus, il a souligné que le ministre Murillo est en consultations sur la situation vénézuélienne depuis 33 jours. Vargas Lleras a remis en question ce retard et a suggéré que cette prolongation pourrait indiquer une tendance du gouvernement à reconnaître une victoire de l'actuel président vénézuélien.

“Ça fait 33 jours et le ministre Murillo est toujours en consultations. Je me demande : à qui consultent-ils tant ?, Combien de temps encore allons-nous supporter cette honte mondiale ?”, a-t-il exprimé sur son compte X (anciennement Twitter).

Dans sa critique, Vargas Lleras a précisé : “ou comme je le crains, nous finirons bientôt par reconnaître la victoire de Maduro. Tant de retard indique que nous allons dans cette direction, de ce gouvernement, rien de différent ne peut être attendu”, a-t-il ajouté.

Avec ces mots, il exprime son scepticisme quant aux véritables objectifs derrière les consultations prolongées du ministère des Affaires étrangères sur la situation au Venezuela.

A travers une vidéo, il a étendu son explication et a comparé d'autres gouvernements de la région qui, en effet, ont lancé un message de rejet des résultats des dernières élections. Il a même affirmé que les consultations de Murillo pourraient être avec Maduro.

“Comment comprendre qu'aujourd'hui même le Brésil et Lula da Silva dénoncent la dictature au Venezuela et que nous restons encore indécis à ce jour (...) Je me demande à qui il consulterait tant, probablement ces consultations sont avec Maduro lui-même ou avec Dieu, combien de temps encore allons-nous supporter (...) nous finirons par reconnaître la victoire de Maduro, car de ce gouvernement, rien de différent ne peut être attendu”, a-t-il insisté.

Les autres critiques de l'ancien vice-président au gouvernement

Au cours des dernières semaines, Vargas Lleras a critiqué l'accord national proposé par Gustavo Petro, après avoir remarqué l'absence d'une approche sur la réglementation des consultations préalables. Cette critique a été exprimée dans une chronique publiée dans El Tiempo, dans laquelle il a souligné son inquiétude concernant le manque d'attention à un sujet qu'il considère de la plus haute importance.

L'ancien vice-président de la Colombie a souligné dans sa publication que l'absence de réglementation claire sur les consultations préalables pourrait avoir des conséquences alarmantes pour le pays. Il a commenté que la Colombie est l'un des pays où la portée de ces consultations a le moins été comprise, les conduisant à des problèmes tels que la corruption, l'extorsion et la paralysie des projets à l'échelle nationale.

Ancien président Álvaro Uribe sur ce que Germán Vargas Lleras a dit - crédit @AlvaroUribeVel/X

Dans des contextes antérieurs, ces consultations préalables ont été considérées comme une source récurrente de controverses, retardant divers projets. Vargas Lleras a souligné l'urgence d'établir une réglementation avec des coûts raisonnables, des délais précis et des compensations proportionnelles au coût des projets concernés. Cette réglementation serait essentielle pour éviter les problèmes mentionnés précédemment.

Pour souligner la gravité de son inquiétude, Vargas Lleras a indiqué qu'il avait demandé des informations directement au ministère de l'Intérieur, utilisant son droit de pétition en raison du long silence de cette entité à ce sujet.

Germán Vargas Lleras sur l'accord national proposé par le président Gustavo Petro - crédit @German_Vargas/X

Gustavo Petro a déclaré que ce pacte est essentiel pour parvenir à des consensus entre toutes les coalitions. Cependant, la critique de Vargas Lleras a mis en lumière un point de possible friction, avec la suggestion que la réglementation des consultations préalables devrait occuper une place importante dans l'agenda législatif du gouvernement actuel.

Pour citer Vargas Lleras : “Dans ce domaine, la situation ne peut pas être plus accablante”, faisant référence aux défis et aux complications auxquels la Colombie est confrontée en raison de l'interprétation et de l'application actuelles des consultations préalables.

Cette circonstance survient à un moment clé pour la Colombie, alors que le président Gustavo Petro cherche à consolider un accord national qui permettrait d'avancer dans les débats au Congrès de la République. Petro a récemment confié à l'ancien ministre Juan Fernando Cristo le portefeuille du ministère de l'Intérieur dans le but de faciliter la concrétisation de cet accord.