Ils dénoncent le transfert arbitraire des détenus au Venezuela après les manifestations contre la fraude électoral de Maduro.

Publié le 31.08.2024

La ONG vénézuélienne Foro Penal a dénoncé ce vendredi le transfert clandestin des personnes arrêtées lors des manifestations dans l'État insulaire de Nueva Esparta contre le fraude électoral perpétré par la dictature chaviste, sans que leurs familles ne connaissent le destin final des arrêtés.

L'organisation a qualifié cette situation de “violation” de la Constitution vénézuélienne et des droits fondamentaux des détenus.

Les familles ignorent où ils les emmènent (les détenus). Ils indiquent un avion préparé pour un transfert en dehors de l'île de Margarita. Nous rappelons que les autorités, en ne informant pas les détenus et leurs familles de l'endroit où ils vont être transférés, commettent une violation (...) de la Constitution”, a déclaré le Foro Penal dans un communiqué publié sur son compte X.

L'organisation a qualifié cette situation de “violation” de la Constitution vénézuélienne et des droits fondamentaux des détenus (EFE/ Carlos Ortega)

Elle a également dénoncé que les détenus se voient refuser la désignation d'avocats de leur choix, ce qui constitue une autre grave violation de leurs droits.

“Dans la plupart des cas d'arrestations dans le contexte post-électoral, il a été empêché aux détenus de nommer des avocats de leur choix”, a ajouté l'ONG.

Depuis les élections présidentielles du 28 juillet, au cours desquelles le Conseil National Électoral (CNE) a proclamé la victoire de Nicolás Maduro sans fournir de preuves, de vives manifestations ont eu lieu dans tout le pays. La principale coalition d'opposition et une grande partie de la communauté internationale ont dénoncé que ces élections étaient frauduleuses.

L'ONG Foro Penal a dénoncé que les capturés se voient refuser le droit de choisir des avocats de leur confiance, ce qui représente une grave violation de leurs droits fondamentaux

Le bloc anti-chaviste affirme que son candidat, Edmundo González Urrutia, est le président élu selon le “83,5 % des procès-verbaux électoraux” qu'ils affirment avoir recueillis par le biais de témoins et de membres de bureau le soir de l'élection, pour étayer leur dénonciation de fraude lors des élections présidentielles, documents que le régime qualifie de “faux”.

Selon le Foro Penal, 1.780 personnes ont été arrêtées en rapport avec les manifestations, dont 1.550 sont des hommes et 230 des femmes.

Par ailleurs, l'ONG Una Ventana a la Libertad (UVAL) a confirmé le transfert de 29 détenus dans l'État d'Apure vers le pénitencier de Tocorón, dans l'ouest du Venezuela, accusés de crimes tels que le terrorisme et l'incitation à la haine.

Selon le Foro Penal, 1.780 personnes ont été arrêtées en rapport avec les manifestations, dont 1.550 sont des hommes et 230 des femmes (EFE/ Ronald Peña)

Selon les témoignages des familles des détenus auprès des médias locaux, vers 1h00 du matin de ce vendredi 30 août, les 29 personnes accusées de terrorisme et d'incitation à la haine après avoir participé aux manifestations post-électorales ont été transférées vers cette prison.

De plus, elles ont exprimé leur inquiétude et désespoir face à la manque d'informations et au secret qui entoure le transfert de leurs proches. D'après les témoignages recueillis, les manifestants ont été détenus dans différents centres de détention préventive dans cinq municipalités de l'État d'Apure avant d'être emmenés à Tocorón.

La répression au Venezuela a été sévèrement critiquée par des organismes internationaux tels que la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), qui a dénoncé l'usage arbitraire de la force par l'État lors des manifestations

Le Foro Penal a averti que les actions du régime de Maduro violent directement l'article 44 de la Constitution de la République Bolivarienne du Venezuela, qui stipule que les familles doivent être informées de l'emplacement des détenus. De plus, l'ONG a rappelé que le manque d'accès à une défense légale adéquate contrevient à l'article 2 du Code Organique de Procédure Pénale.

La répression au Venezuela a été sévèrement critiquée par des organismes internationaux tels que la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), qui a dénoncé l'usage arbitraire de la force par l'État lors des manifestations.

À ce jour, les chiffres officiels indiquent que plus de 2.400 personnes ont été arrêtées et 25 ont été tuées dans le cadre de ces manifestations. La dictature chaviste a blâmé l'opposition pour les morts, tandis que les opposants et les organisations de droits humains accusent le régime de mener une brutale campagne de répression.

(Avec des informations de EFE)