La Fiscalía chaviste a convoqué pour la troisième fois Edmundo González Urrutia à témoigner et a menacé de l'arrêter.

Publié le 29.08.2024
Edmundo González Urrutia (EFE/Luis Carlos Sánchez)

Le Ministère public (MP, Procureur) du Venezuela a informé ce jeudi qu'il a cité, pour la troisième fois, pour vendredi, le représentant de la principale coalition d'opposition, Edmundo González Urrutia, dans le cadre d'une enquête à son encontre liée à la dénonciation de fraude électorale faite par l'antichavisme.

Cité pour la troisième fois, Edmundo González Urrutia doit se présenter vendredi au Ministère public”, a indiqué l'institution dans une publication sur Instagram, où elle a publié la convocation.

Le Procureur chaviste a averti que, s'il ne se présentait pas à nouveau à la date indiquée, une “ordonnance d'arrestation sera émise” à son encontre, considérant qu'il est “en situation de risque de fuite”.

L'enquête contre González Urrutia est en lien avec la publication d'un site internet, où l'antichavisme affirme avoir téléchargé “83,5 % des procès-verbaux électoraux” recueillis par des témoins et des membres de bureau pendant la nuit de l'élection, afin de soutenir sa dénonciation de fraude lors des élections présidentielles du 28 juillet, selon le Procureur.

La Fiscalía chavista citó por tercera vez a González Urrutia

Le principal bloc d'opposition, la Plateforme Unitaire Démocratique (PUD), a diffusé ces procès-verbaux, que le régime qualifie de “faux”, après que le Conseil National Électoral (CNE) a proclamé gagnant du scrutin Nicolás Maduro, ce qui a été contesté par de nombreux pays, dont certains soutiennent que González Urrutia a gagné par une large majorité.

Pour cette raison, le Procureur a convoqué le représentant de la PUD -en première instance pour lundi dernier et, ne s'étant pas présenté, l'a convoqué pour mardi, jour où il n'est pas non plus venu- pour “la présumée commission des crimes d'usurpation de fonctions, de falsification de documents publics, d'incitation à la désobéissance aux lois, de cybercriminalité, d'association de malfaiteurs et de conspiration”.

Mercredi, le procureur général, Tarek William Saab, a expliqué que la jurisprudence vénézuélienne permet à une personne de être citée jusqu'à trois fois.

El fiscal general de Venezuela Tarek William Saab (EFE/Miguel Gutierrez)

“Il y a une troisième citation que nous allons lui envoyer. Ce sont trois, selon la jurisprudence de la Chambre pénale. Une personne peut être citée jusqu'à trois fois pour, dans ce cas, en sa qualité de personne mise en examen, se présenter sur un processus en cours (...) qui lie également à la désobéissance aux lois”, a déclaré Saab dans des déclarations aux médias.

Dimanche dernier, à travers une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, l'ancien ambassadeur a exprimé que le Ministère public le “soumet à un entretien sans préciser dans quelles conditions il est attendu qu'il se présente et préqualifiant des crimes non commis”.

Selon lui, le procureur général “a agi, de manière répétée, comme un accusateur politique”, car -a-t-il affirmé- “il condamne par avance et maintenant pousse une citation sans garanties d'indépendance et de droit à un procès équitable”.

(Avec des informations de EFE)