Le chancelier Luis Gilberto Murillo a confirmé de nouveaux rapprochements avec d'anciens présidents de Colombie pour aborder la crise au Venezuela.

Publié le 24.08.2024
Le président Gustavo Petro dirigera cette nouvelle Commission consultative des relations étrangères - crédit Luisa Gonzalez/REUTERS, Colprensa, Bienvenido Velasco/EFE et AFP

Le ministre des Affaires étrangères de Colombie, Luis Gilberto Murillo, a confirmé que le gouvernement entreprendra de nouveaux rapprochements avec plusieurs anciens présidents du pays pour aborder la situation au Venezuela, suite à la récente décision de la Cour suprême de justice (TSJ) de ratifier Nicolás Maduro comme vainqueur des élections.

Depuis la ville de Riohacha, La Guajira, Murillo a souligné l'importance de ces dialogues, en mettant l'accent sur la nécessité de construire un consensus national autour des décisions de politique extérieure. Dans ses déclarations, le ministre a mis en avant la valeur que le gouvernement accorde aux opinions et aux évaluations des anciens chefs d'État, reconnaissant leur expérience et leur rôle dans la configuration de la politique internationale de la Colombie durant leurs mandats respectifs.

Dans ce sens, Murillo a confirmé qu'une nouvelle rencontre se tiendra la semaine prochaine avec la participation du président Gustavo Petro, qui dirigera les discussions autour de divers sujets, en se concentrant particulièrement sur la situation au Venezuela.

Réunion de haut niveau : Commission consultative des relations étrangères

L'inclusion de personnalités politiques permettra d'aborder les sujets sous différents angles, enrichissant le débat et contribuant à l'élaboration d'une politique extérieure plus solide et consensuelle - crédit @CancilleriaCol/X

Avec son compte officiel sur le réseau social X, le ministre Murillo a assuré que la rencontre se déroulera entre le 26 et le 31 août. Le président Gustavo Petro pourrait se réunir avec les anciens présidents Juan Manuel Santos et Álvaro Uribe dans une nouvelle Commission consultative des relations étrangères, représentant un effort du gouvernement pour promouvoir le dialogue et la coopération entre les différentes forces politiques du pays.

Dans son message sur les réseaux sociaux, Murillo a exprimé : “Nous valorisons les évaluations données par les anciens présidents @JuanManSantos et @AlvaroUribeVel, la semaine prochaine nous aurons l'occasion de faire avancer avec le président @PetroGustavo une nouvelle session de la Commission consultative des relations étrangères, afin d'élargir le dialogue sur divers sujets de la politique extérieure de notre pays”.

Le ministre Luis Gilberto Murillo a confirmé des rapprochements avec d'anciens présidents de Colombie pour aborder la crise au Venezuela - crédit @LuisGMurillo/X

Il convient de rappeler que le premier rendez-vous de cette commission, sous le gouvernement actuel, a eu lieu le jeudi 22 août, où assistaient les anciens présidents Juan Manuel Santos et Ernesto Samper. Au cours de cette réunion, divers aspects de la relation entre la Colombie et le Venezuela ont été abordés, ainsi que les implications de la situation politique dans le pays voisin pour la sécurité et la stabilité régionale.

Murillo, pour sa part, a lancé un appel pour que lors de la prochaine rencontre, les anciens présidents César Gaviria, Andrés Pastrana, Álvaro Uribe et Iván Duque soient également présents, afin d'élargir la représentativité et l'ampleur des discussions. L'inclusion de ces personnalités politiques permettra d'aborder les sujets sous différents angles, enrichissant le débat et contribuant à l'élaboration d'une politique extérieure plus solide et consensuelle.

Le ministre a réitéré dans son communiqué sur X : “Nous continuons à travailler sur les engagements de la réunion avec les gouverneurs de frontière tenue à La Guajira et sur tous les dialogues nécessaires avec les secteurs tant publics que privés du pays et avec des homologues de la région face à la situation politique actuelle au Venezuela”.

Les pays qui ont rejeté la confirmation de la victoire de Maduro au Venezuela

La Salle électorale du TSJ du Venezuela a annoncé qu'elle “valide” les résultats des élections du 28 juillet émis par le CNE - crédit Leonardo Fernández Viloria/REUTERS

Le vendredi 23 août, un groupe de onze pays, composé de l'Argentine, du Chili, du Costa Rica, de l'Équateur, des États-Unis, du Guatemala, du Panama, du Paraguay, du Pérou, de la République dominicaine et de l'Uruguay, a émis une déclaration conjointe dans laquelle ils ont fermement rejeté la décision de la Cour suprême de justice (TSJ) du Venezuela, qui a certifié la réélection de Nicolás Maduro lors des élections controversées du 28 juillet dernier.

La présidente du TSJ, Caryslia Rodríguez, connue pour son alignement avec le chavisme, a dirigé le processus de vérification judiciaire des résultats électoraux. Le jeudi 22 août, Rodríguez a annoncé que la Salle électorale du tribunal avait décidé de “valider” les résultats des élections émis par le CNE, ce qui a suscité des réactions défavorables au niveau international.

En réponse à cette annonce, les gouvernements des onze pays ont rappelé les conclusions de la Mission internationale indépendante de détermination des faits sur la République bolivarienne du Venezuela, qui avait averti de, “l'absence d'indépendance et d'impartialité de ces deux institutions, tant du CNE que du TSJ”, et ont souligné que, “seule une audit impartial et indépendant des votes, qui évalue toutes les procédures, garantira le respect de la volonté populaire souveraine et la démocratie au Venezuela”.

Ils ont insisté sur le fait que la communauté internationale doit continuer à faire pression pour le respect de l'expression souveraine du peuple vénézuélien et ont exprimé leur “profonde préoccupation et rejet des violations des droits de l'homme perpétrées contre les citoyens qui réclament pacifiquement le respect du vote de la population et le rétablissement de la démocratie”.