Le fiscal chaviste s'en est pris à Gustavo Petro et Lula da Silva et a dénoncé des "attitudes d'ingérence" envers le Venezuela.

Publié le 29.08.2024
Tarek William Saab, procureur général du régime de Nicolás Maduro, a lancé de vives critiques contre le président colombien Gustavo Petro - crédit EFE

Au milieu de la journée qui s'est tenue mercredi 28 août à Caracas, au cours de laquelle les secteurs d'opposition et les officiels ont convoqué différentes mobilisations, bien qu'avec des objectifs diamétralement opposés, le procureur général du régime de Nicolás Maduro, Tarek William Saab, a lancé de vives accusations contre le président colombien Gustavo Petro, tout comme envers Luiz Inácio Lula da Silva, son homologue brésilien.

En effet, un mois après les élections présidentielles au Venezuela, où le controversé Conseil national électoral (CNE) a déclaré vainqueur le dictateur, aucun des deux pays voisins n'a osé reconnaître les résultats fournis par cet organisme, qui ont été ratifiés par une autre entité qui serait infiltrée par le chavisme : le Tribunal suprême de justice (TSJ).

Au contraire, bien qu'avec moins de véhémence que les autres dirigeants de la région, ils ont exigé que le CNE publie les procès-verbaux des bureaux de vote soutenant les chiffres présentés, selon lesquels avec un présumé 96,87 % d'interrogés, Maduro aurait obtenu 51,95 % des voix, contre 43,18 % pour l'opposant Edmundo González, qui insiste sur le fait qu'il y a eu fraude lors de l'élection.

Le dictateur Nicolás Maduro compte sur le procureur Tarek William Saab comme l'un de ses alliés dans son désir de rester au pouvoir - crédit Rayner Peña R./EFE

Cela a suscité la colère de Saab, qui dans des déclarations faites aux médias a rejeté ce qu'il considère comme des "attitudes ingérence" de la part des deux dirigeants concernant une situation qui ne devrait appartenir qu'aux Vénézuéliens. Le fonctionnaire est le même qui a accusé González de la présumée commission des délits d'usurpation de fonctions et de falsification de documents publics.

Que dit Tarek William Saab sur Gustavo Petro ?

Ces attitudes ingérence, tout comme celles de Lula et de Petro, je les dénonce, elles sont inacceptables. Parce que quand ils ont eu leurs problèmes d'ordre légal et électoral suite à leurs compétitions électorales, le Venezuela ne s'est pas mêlé ni n'a donné son avis”, a indiqué Saab, rappelant comment les élections au Brésil, le 2 octobre 2022, ont été sous révision des tribunaux pendant un mois et demi.

Les présidents Luiz Inácio Lula da Silva et Gustavo Petro ont été la cible de vives attaques de la part du procureur général du Venezuela - crédit AFP

Il a également mis en parallèle les cas du Mexique et des États-Unis, où les résultats ont été validés par la justice ; dans le pays voisin à cause des récentes élections où Claudia Sheinbaum, du parti Morena, a triomphé, et aux États-Unis à cause de l'élection de novembre 2020, qui a également été jugée par les tribunaux, confirmant la victoire du démocrate Joe Biden.

Mais tout comme il a attaqué Petro et Lula, il a aussi dirigé ses critiques contre le président chilien, Gabriel Boric, qu'il a qualifié d'“agent de la CIA”, suite à ses vives critiques de la dictature et au refus immédiat des résultats émis par le CNE. Et, concernant le prétendant González, il a confirmé qu'il émettra une troisième citation pour qu'il comparaisse devant les bureaux du procureur.

“Dans le cas où il manquerait, le Ministère public annoncera l'action correspondante qui pourra être mise en œuvre en vertu de la loi (sic)”, a indiqué le fonctionnaire, qui est connu pour sa proximité avec le chef du régime, et aussi avec le défunt ancien militaire Hugo Chávez Frías, car il a été membre de l'Assemblée nationale ; ainsi que la présidente du TSJ, la magistrate Caryslia Rodríguez, qui a milité au Parti socialiste unifié du Venezuela (Psuv).

Jusqu'à présent, aucune réponse de Petro sur les déclarations de Saab n'a été connue, bien que les commentaires de Nicolás Maduro sur le chef de l'État, qui ont été proches et cordiaux, aient également rappelé quel a été le rôle joué dans les dialogues de paix avec des groupes criminels. Ce qui a suscité une certaine surprise parmi ceux qui ont suivi la relation entre les deux.