Lula et Petro ont de nouveau exigé du régime de Maduro la diffusion des procès-verbaux électoraux au Venezuela.

Publié le 25.08.2024
Lula et Petro ont de nouveau exigé du régime de Maduro la diffusion des procès-verbaux électoraux au Venezuela (AFP)

Luiz Inácio Lula da Silva et Gustavo Petro ont insisté ce samedi sur la nécessité de diffuser les procès-verbaux électoraux "développés par bureau de vote", après l'approbation du Tribunal suprême de justice (TSJ) du Venezuela de la victoire du dictateur Nicolás Maduro.

“Les deux présidents sont convaincus que la crédibilité du processus électoral ne pourra être rétablie que par la publication transparente de données détaillées et vérifiables”, a affirmé une déclaration conjointe des deux pays qui insiste également sur le fait que “la normalisation politique du Venezuela” ne sera obtenue que par le “reconnaissance qu’il n’existe pas d’alternative durable au dialogue pacifique et à la coexistence démocratique dans la diversité”.

Le Brésil et la Colombie ont rappelé à Maduro qu'il doit respecter ce qui a été souscrit dans l'Accord de Barbados

Concernant la ratification ce jeudi par le Tribunal suprême de justice de la victoire de Maduro, après une enquête qu'il a lui-même ordonnée à la salle, Lula et Petro ont déclaré “prendre note” de l’annonce mais ont souligné qu'ils “attendent toujours” la documentation officielle de la part du CNE, ce qui fait partie des engagements pris lors des négociations précédant les élections.

“Il convient de rappeler les engagements pris par le Gouvernement et l'opposition par la signature des Accords de Barbados, dont l'esprit de transparence doit être respecté”, ajoutent-ils dans le texte.

Dans ce sens, ils ont également abordé la question des “sanctions unilatérales comme instrument de pression”, à propos desquelles ils ont exprimé “leur totale opposition” et ont averti qu'elles sont “contraires au droit international et nuisent à la population des pays sanctionnés, en particulier des secteurs les plus vulnérables”.

Lula et Petro ont également demandé la cessation de la violence au Venezuela

D'autre part, au milieu des multiples dénonciations de détentions arbitraires, de répression de la part des corps de sécurité chavistes et d'actes d'intimidation et de persécution, les dirigeants ont appelé “tous les impliqués à éviter de recourir à des actes de violence”.

Le Brésil et la Colombie ont conclu le communiqué en réaffirmant leur “disposition à faciliter la compréhension” entre les parties et ont assuré maintenir “ouverts leurs canaux de communication” avec les belligérants, afin d'obtenir une issue pacifique à la crise.

Tout comme l'ont fait les nations, ce vendredi onze pays américains ont rejeté la validation de la fraude par la justice vénézuélienne et ont exigé la présentation des procès-verbaux officiels ainsi qu'un audit indépendant de ces votes. À nouveau dans un communiqué commun, les gouvernements d'Argentine, Chili, Costa Rica, Équateur, États-Unis, Guatemala, Panama, Paraguay, Pérou, République dominicaine et Uruguay ont rappelé que “la Mission internationale indépendante de détermination des faits sur la République bolivarienne du Venezuela a alerté sur la manque d'indépendance et d'impartialité des deux institutions, tant du CNE que du TSJ” et ont réitéré qu'ils ne reconnaîtront que les données résultant d'“un audit impartial et indépendant des votes, qui évalue tous les procès-verbaux” et permette “de garantir le respect de la volonté populaire souveraine et de la démocratie au Venezuela”.

Onze pays américains ont rejeté la validation de la fraude de Maduro au Venezuela et ont exigé un audit indépendant des votes (REUTERS)

De plus, ils ont exprimé leur “profonde préoccupation et rejet des violations des droits de l'homme perpétrées contre les citoyens qui réclament pacifiquement le respect du vote de la population et le rétablissement de la démocratie”.

La ONU a également pris position contre le TSJ et a plaidé pour la “transparence totale” concernant le processus électoral, en déclarant à nouveau que le Secrétariat général se limite à “prendre note” de l'annonce de jeudi.

(Avec des informations de EFE)