María Corina Machado a alerté que la prochaine étape du régime pourrait être l'assaut de la maison d'Edmundo González Urrutia.

Publié le 29.08.2024
Edmundo González Urrutia et María Corina Machado saluent lors d'une marche d'opposition à Caracas

La leader de l'opposition vénézuélienne, María Corina Machado, a alerté que la prochaine répression du régime de Nicolás Maduro pourrait consister à perquisitionner le domicile de Edmundo González Urrutia, qui, selon les actes publiés par les forces démocratiques du pays, a été le vainqueur des élections présidentielles du dimanche 28 juillet dernier.

Machado a demandé à la communauté internationale et aux Vénézuéliens de se préparer à protéger le “président élu”, qui a été convoqué à témoigner par le parquet chaviste ce vendredi sous la menace d'un “mandat d'arrêt” s'il n'assiste pas.

“Évidemment, il n'est pas chez lui parce qu'il est sous protection comme moi, mais le prochain acte du régime pourrait être la perquisition de la maison du président élu dans les prochaines heures”, a alerté la leader de l'opposition lors d'une conférence de presse avec des journalistes à laquelle a participé Infobae.

Concernant l'enlèvement du dirigeant opposant Biagio Pilieri, Machado a assuré qu'elle avait parlé avec lui avant la détention et qu'ils savaient tous les deux que le régime le poursuivait.

Ancien député Biagio Pilieri. EFE/ Ronald Peña

“J'ai beaucoup parlé avec Biagio et il savait qu'il était poursuivi, et malgré tout, il est arrivé à la concentration, je lui ai dit, qu'est-ce que tu fais ici et il m'a répondu 'je ne vais pas te laisser seule', et cela m'émeut”, a raconté la leader de l'opposition.

Le régime croit qu'avec cela il nous affaiblit, au contraire”, a-t-elle condamné.

À propos de la nomination de Diosdado Cabello en tant que ministre de l'Intérieur du régime, María Corina Machado a assuré que c'est un message de terreur qu'il souhaite transmettre à la population et aussi à l'intérieur du chavisme, puisqu'elle affirme que la dictature est divisée en interne, mais que malgré tout, les Vénézuéliens ne se laisseront pas intimider.

“Je pense que la nomination de Diosdado Cabello au ministère de l'Intérieur envoie des signaux internes pour générer la terreur, mais je ne pense pas que ce soit pire que ce qui était avant”, a déclaré Machado. “Ils cherchent à nous isoler, à terrifier les gens, à ce qu'aucun dirigeant n'élève la voix, à ce que les gens quittent le pays”, a-t-elle ajouté.

“À l'intérieur, il y a des acteurs qui se sont approchés de nous en demandant des garanties et nous leur en avons évidemment fournies”, a-t-elle assuré.

Machado a déclaré qu'elle maintient une communication fluide avec les gouvernements de Colombie et du Brésil, mais elle a dit que le processus doit s'accélérer pour générer une pression réelle contre le régime qui le contraigne à entamer une négociation pour sa sortie.

Le Ministère public (MP, Procureur) du Venezuela a informé ce jeudi qu'il a convoqué, pour la troisième fois, pour vendredi, le porte-drapeau de la principale coalition d'opposition, Edmundo González Urrutia, dans le cadre d'une enquête à son encontre liée à la déclaration de fraude électorale faite par l'antichavisme.

Edmundo González Urrutia lors d'une conférence de presse à Caracas (Venezuela). EFE/ Henry Chirinos

Edmundo González Urrutia convoqué pour la troisième fois à comparaître vendredi devant le Ministère public”, a indiqué l'institution dans une publication sur Instagram, où elle a publié le mandat de convocation.

Le parquet chaviste a averti que s'il ne se présentait pas à nouveau à la date indiquée, un “mandat d'arrêt correspondant” serait délivré en considérant qu'il est “sous le risque de fuite”.

L'enquête contre González Urrutia est liée à la publication d'une page web dans laquelle l'antichavisme affirme avoir chargé “83,5 % des procès-verbaux électoraux” recueillis par des témoins et membres de bureau la nuit de l'élection, pour soutenir sa déclaration de fraude lors des élections présidentielles du 28 juillet, selon le parquet.

Le plus grand bloc d'opposition, la Plateforme Unitaire Démocratique (PUD), a diffusé ces procès-verbaux, que le régime qualifie de “faux”, après que le Conseil National Électoral (CNE) ait proclamé gagnant de l'élection Nicolás Maduro, ce qui a été remis en question par de nombreux pays, dont certains soutiennent que González Urrutia a gagné de manière significative.

Pour cela, le parquet a convoqué le porte-drapeau du PUD -dans un premier temps pour lundi dernier et, n'ayant pas assisté, l'a convoqué pour mardi, jour où il ne s'est pas également présenté- pour “la présumée commission des crimes d'usurpation de fonctions, falsification de documents publics, incitation à la désobéissance des lois, crimes informatiques, association de malfaiteurs et conspiration”.