L'Observatoire vénézuélien des prisons a dénoncé des irrégularités dans le transfert des détenus après les protests contre la fraude électorale.

Publié le 31.08.2024
L'ONG Observatoire vénézuélien des prisons a dénoncé des irrégularités dans le transfert des détenus lors des manifestations électorales (Alejandro Cegarra/The New York Times)

“Nous observons avec une profonde préoccupation que les transferts de ces détenus ont eu lieu avec de nombreuses irrégularités, certains ayant été induits en erreur, car leurs familles n'ont pas été informées et beaucoup d'entre eux l'ont découvert en leur apportant de la nourriture dans les commissariats”, commence à signaler la note.

De plus, les experts ont alerté que “il n'y a personne pour donner des informations sur le lieu où se trouve leur proche ni quand auront lieu les visites et dans quelles conditions”, ajoutant que “dans aucune des prisons il n'y a de liste des transférés”.

L'ONG a averti que les autorités ne fournissent pas aux familles des détenus d'informations actualisées sur leur localisation et le régime des visites (AP)

“À ce jour, aucun des personnes transférées (...) n'a été autorisé à contacter ses proches ni à désigner ses avocats de confiance”, a ajouté l'OVP.

D'autre part, l'organisation a souligné que les détenus n'ont été évalués ni physiquement ni psychologiquement, ce qui a entraîné des conditions médicales inappropriées dans de nombreux cas.

“Ils ne se sont même pas souciés de l'attention intégrale des personnes ayant des maladies préexistantes et des handicaps. À ce sujet, il est important de souligner que la détention arbitraire a un impact dévastateur sur la santé mentale des victimes, laissant des séquelles qui peuvent durer toute une vie, car l'isolement, l'incertitude et la peur constante génèrent des niveaux élevés d'anxiété, de stress post-traumatique et de dépression,” conclut le document.

La veille, l'ONG Foro Penal, qui surveille également de près la situation dans les prisons vénézuéliennes, a mis en garde contre une situation similaire, cette fois dans l'État insulaire de Nouvelle-Espagne.

“Les familles ignorent où ils sont emmenés. Ils signalent un avion préparé pour un transfert hors de l'île de Margarita”, ont écrit dans un message sur les réseaux sociaux en rappelant que “les autorités, en ne déclarant pas aux détenus et à leurs familles où ils sont transférés, sont en train de violer la Constitution”.

Tout comme l'OVP, Foro Penal a souligné que les détenus ne voient pas non plus leur droit à une défense légitime, avec des avocats privés, étant contraints d'accepter une représentation de l'État, dans des procédures judiciaires peu transparentes.

“Dans la majorité des cas de détentions dans le contexte postélectoral, les détenus ont été empêchés de nommer des avocats de leur choix,” ont-ils écrit.

En attendant, Una Ventana a la Libertad a réussi à confirmer le transfert de 29 prisonniers de l'État d'Apure vers la prison de Tocorón, ce vendredi aux alentours de 01h00 du matin.

Au début du mois, à peine quelques jours après le début des manifestations pacifiques, Maduro a promis d'envoyer tous les “guarimberos” dans des prisons de haute sécurité dans le centre du pays, dans une tentative de continuer à intimider la dissidence.

Au début août, Maduro a promis d'arrêter et d'envoyer tous les “guarimberos” dans les deux prisons de haute sécurité (EFE)

Les ‘guarimberos’, ces criminels, nous en avons plus de 1 200 capturés et nous en cherchons 1 000 de plus. Nous allons les attraper, nous allons tous les attraper, et cette fois il n'y aura pas de pardon. Avec mon cœur d'homme de paix et chrétien je vous le dis : Cette fois, il n'y aura pas de pardon,” a-t-il commencé à dire, promettant : " Je prépare deux prisons qui seront prêtes dans 15 jours… elles étaient déjà en réparation. Tocorón et Tocuyito. Tous les ‘guarimberos’ vont pour Tocorón et Tocuyito, prisons de haute sécurité”.

(Avec des informations d'EFE)