L'opposition vénézuélienne a dénoncé qu'on ignore le lieu où se trouve et l'état de santé du dirigeant Biagio Pilieri trois jours après son arrestation.

Publié le 31.08.2024
À trois jours de son arrestation, l’opposition a exigé la libération de Biagio Pilieri : « Vouloir que la volonté populaire soit respectée n'est pas un crime » (EFE)

« Trois jours se sont écoulés depuis que Pilieri a été arrêté et transféré au Helicoide (...). À ce jour, ses proches et ses avocats n'ont pas pu constater son état de santé ni les raisons qui ont motivé son arrestation arbitraire », ont-ils indiqué. « Aujourd'hui il n'est pas avec nous mais nous exigeons qu'il soit libéré parce que vouloir que la volonté populaire des Vénézuéliens soit respectée n'est pas un crime », ajoutent-ils dans le document.

L'ancienne députée Delsa Solórzano, une autre collaboratrice proche de la Plateforme Unitaire Démocratique, a également exprimé son indignation sur les réseaux sociaux et a réitéré que la famille de Pilieri et son équipe juridique n'ont pas pu entrer en contact avec lui depuis mercredi, ce qui constitue une violation claire de ses droits. « Cela viole non seulement toutes les règles du due process et le droit à la défense, mais s'ajoute à la longue liste de crimes contre l'humanité commis au Venezuela », a-t-elle ensuite déclaré.

Solórzano a indiqué que le régime viole les droits de Pilieri en ne lui permettant pas de garder le contact avec sa famille et son équipe juridique (EFE)

Pilieri a été arrêté ce mercredi après-midi, alors qu'il sortait d'une manifestation pacifique massive convoquée par María Corina Machado à Caracas, au lendemain d'un mois des élections frauduleuses lors desquelles Maduro s'est proclamé vainqueur sans preuves à l'appui. Le dirigeant se déplaçait dans un véhicule avec son fils Jésus et deux autres compagnons, lorsqu'il a été surpris par les forces de sécurité du régime, qui ont commencé à les poursuivre dans deux camionnettes et trois motos dans les rues de la capitale.

Le dissident a enregistré une vidéo dans laquelle il a montré comment les véhicules ont essayé de les percuter pour les kidnapper pendant plus de 20 minutes, s'ajoutant à des images de passants qui ont capturé un moment de la poursuite, sans savoir de quoi il s'agissait.

Peu de temps après, il a été porté à connaissance que la dernière localisation de son téléphone portable indiquait le Helicoide, ce qui a amené son équipe à penser qu'il avait effectivement été arrêté. On suppose qu'il est également avec son fils, membre de l'organisation Jeunes avec le Venezuela, bien que le manque d'informations officielles rende difficile l'éclaircissement de la situation.

À peine un jour après avoir pris connaissance de sa disparition forcée, la police du régime a perquisitionné son domicile, dans l'État de Yaracuy, sans fournir plus de détails à ce sujet ou les raisons de l'enquête à son encontre. « Nous exigeons que la persécution politique cesse ! », a écrit alors Convergencia sur ses réseaux sociaux, tandis que le Comité des Droits de l'Homme de Vente Venezuela a alerté la communauté internationale sur la « vague répressive, déclenchée au cours des dernières heures ».

Machado s'est également attaquée au régime et a décrit Pilieri comme une personne courageuse, qui est restée ferme dans la lutte malgré le risque que cela impliquait.

« Biagio est un grand ami et un grand allié, un homme qui lorsque donne sa parole, s'engage. Il savait le risque qu'il courait et, malgré tout, il a accompagné aujourd'hui les Vénézuéliens à Caracas comme un témoignage de responsabilité et d'engagement envers cette cause. Ce régime a complètement perdu le sens de la réalité et c'est un signe de plus de son effondrement. Pas un prisonnier de plus ! Ça ne peut pas revenir en arrière et le monde doit réagir ! », a-t-elle écrit.

(Avec des informations de EFE)