L'opposition vénézuélienne a rappelé la détention injuste et l'isolement de ses membres.

Publié le 01.09.2024
Photographie d'archives d'agents de la Garde nationale bolivarienne (GNB) arrêtant des personnes lors d'une manifestation contre les résultats divulgués par le Conseil national électoral (CNE) des élections présidentielles, le 29 juillet 2024, à Caracas (Venezuela).EFE/ Manuel Díaz

La opposition vénézuélienne a rappelé ce dimanche que deux de ses membres restent détenus « injustement » et en isolement, pour « travailler pour un Venezuela libre », un peu plus d'un mois après les élections présidentielles où Nicolás Maduro a été déclaré vainqueur, au milieu des critiques de fraude et des demandes de transparence de la part de la communauté internationale.

« Aujourd'hui marque sept jours depuis l'enlèvement de Luis Istúriz, secrétaire politique de Vente Venezuela dans l'État de Miranda et membre du Commandement de campagne avec le Venezuela, incarcéré à El Helicoide », a déclaré le Comité des droits de l'homme de Vente Venezuela.

Sur son compte sur le réseau social X, il a dénoncé qu'Istúriz est « détenu injustement et complètement isolé », de sorte que ni ses proches ni ses avocats n'ont pu lui rendre visite jusqu'à présent.

Entre autres accusations, l'opposant est accusé de « usurpation de fonctions, incitation à la désobéissance aux lois, association de malfaiteurs et conspiration ». « Quel est le crime ? Travailler pour un Venezuela libre », a souligné le parti, exigeant « la liberté pour lui et pour tous les prisonniers politiques ».

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Auparavant, le Comité de Vente Venezuela a rappelé le coordinateur d'une autre force d'opposition, Convergencia, Biagio Pillieri, qui est en isolement depuis 72 heures, sans contact avec des proches ni des avocats, après avoir été « arrêté arbitrairement ».

Alfredo Romero, avocat défenseur des droits humains et directeur de l'ONG Foro Penal, a déclaré il y a quelques jours que l'organisation a enregistré « le nombre le plus élevé de prisonniers politiques dans l'histoire du Venezuela au XXIe siècle ».

Selon cette ONG, jusqu'au 26 août dernier, il y avait 1780 prisonniers politiques dans le pays, dont 1581 ont été arrêtés depuis le 29 juillet, un jour après la fraude électorale commise par le dictateur chaviste.

Photographie d'archives d'un partisan de la leader d'opposition vénézuélienne María Corina Machado, tenant une pancarte lors d'une manifestation à Caracas. EFE/ Ronald Peña

L'opposition a fait ces rappels, quelques jours après que ce mardi, l'avocat de María Corina Machado et représentant du Commandement avec le Venezuela devant le Conseil national électoral (CNE), Perkins Rocha, ait été arrêté, provoquant la condamnation de l'Organisation des États américains (OEA).

Le Tribunal suprême de justice vénézuélien a confirmé la victoire du président Nicolás Maduro lors des élections du 28 juillet malgré les doutes que cette élection a soulevés dans la communauté internationale en raison du manque de transparence des autorités chavistes concernant les procès-verbaux électoraux.

Maduro contre les journalistes

Le Collège national des journalistes (CNP) a comptabilisé un total de 102 cas d'agressions envers des journalistes et des médias depuis les élections présidentielles du 28 juillet.

Il dénonce en particulier la « déportation de correspondants étrangers » et les « détentions arbitraires », selon le rapport publié sur le réseau social X, qui inclut 19 cas d'intimidation, 15 cas de déportation de correspondants étrangers, 15 détentions arbitraires, 14 empêchements de couverture, 10 faits de harcèlement et 9 menaces.

Le président du Venezuela, Nicolás Maduro, s'adresse à ses partisans ce mercredi 28 août 2024, à Caracas (Venezuela).EFE/ Miguel Gutiérrez

De plus, cinq agressions physiques, trois fermetures de programmes de radio, trois « campagnes contre des dirigeants du CNP », deux cas de « suppression de matériel enregistré », deux cas de dommages à des locaux de médias, une « tentative de vol d'équipements », une annulation de passeport, une fermeture de station de radio, un vol d'équipements et des dommages à des biens de journalistes ont été documentés, selon les informations publiées par le CNP sur Instagram.

Les cas enregistrés depuis les élections représentent la moitié du total depuis le début de 2024, 204, la plupart étant des faits d'« intimidation ».

(avec des informations de EP)