Petro a critiqué Iván Duque et l'a accusé d'imposer une dictature en Colombie "trois fois pire que celle de Maduro".

Publié le 30.08.2024
Un nouvel épisode de confrontation entre les deux dirigeants politiques reflète la profonde polarisation dans le pays - crédit Présidence et Luisa Gonzalez/REUTERS

Le président Gustavo Petro a lancé de vives critiques contre son prédécesseur, Iván Duque, en affirmant que pendant son gouvernement, une dictature a été établie en Colombie, même plus sévère que celle du président vénézuélien, Nicolás Maduro.

“Ceux qui aujourd'hui parlent hypocritement du Venezuela et des dictatures là-bas, multiplié par trois, l'ont fait en Colombie il y a trois ans. Hypocrites qui voient des dictateurs à l'extérieur, mais ne voient pas leur propre dictature et leur pourriture à l'intérieur”, a assuré le président Petro lors d'un événement dans le département de Chocó, où il a profité pour se référer, justement, à ce qui s'est passé lors de l'explosion sociale durant l'administration de Duque.

“Ces jeunes ont été envoyés en prison (...) bons ceux qui ont protesté là-bas, mais mauvais ceux qui protestent ici”, et il a critiqué le rôle de la presse, affirmant que, “les journalistes du pouvoir, les ‘poupées de la mafia’ ont construit la thèse du terrorisme dans la protestation et la criminalisation du droit légitime de protester et de dire ‘stop’”.

Les réactions aux déclarations de Petro ne se sont pas fait attendre. Le conseiller de Bogotá, Daniel Briceño, a réfuté les affirmations de Petro contre l'ancien président Iván Duque, signalant sur son compte X : “Ce que Petro oublie, c'est que dans cette ‘dictature’ de Duque, il a gagné les élections. Il invente n'importe quoi pour défendre son partenaire Nicolás Maduro”.

Le conseiller Daniel Briceño a affirmé que Petro veut défendre Nicolás Maduro - crédit @Danielbricen/X

Dans le même sens, le représentant à la Chambre pour le Centro Democrático, Andrés Forero, a critiqué les propos du chef de l'État : “Selon @petrogustavo, Maduro est un démocrate et Duque un dictateur. Le président vit dans un monde parallèle !”, a-t-il écrit sur X.

Andrés Forero a réagi à la critique de Gustavo Petro contre Iván Duque - crédit @AForeroM/X

La posture de Duque face à la crise au Venezuela

L'ancien président Iván Duque a été ferme dans sa posture concernant la crise au Venezuela, insistant sur le fait que la Colombie doit reconnaître Nicolás Maduro comme un “dictateur” et soutenir la victoire électorale d'Edmundo González comme nouveau président de ce pays, exhortant Maduro “à faciliter une transition ordonnée, permettant qu'en janvier 2025, Edmundo González prenne la présidence du Venezuela”.

L'ex-mandataire a également précisé que la Colombie doit se joindre au rejet international face aux violations systématiques des droits humains au Venezuela. Dans un appel urgent, Duque a demandé que le pays soutienne les actions de la Cour pénale internationale et que la communauté internationale intensifie, “les sanctions les plus sévères contre Nicolás Maduro, ses proches collaborateurs et leurs familles, en raison de leurs liens avec le narcotrafic”.

Et face au jugement de la Cour suprême de justice (TSJ) du Venezuela, qui a certifié la victoire du dictateur Nicolás Maduro Moros aux élections du dimanche 28 juillet 2024, Duque a affirmé que cette reconnaissance, “est un coup porté au peuple vénézuélien, à la résistance démocratique dirigée par María Corina Machado, aux millions de citoyens qui aspirent à un changement et aux courageux témoins électoraux qui ont prouvé à travers les procès-verbaux qu'Edmundo González a gagné avec 30 points d'écart”.

L'ex-mandataire a critiqué le jugement pour son manque de fondement et pour avoir validé que le Conseil national électoral (CNE) était “au service de lui (Maduro) pour voler les élections”, avec la complicité de certains pays de la communauté internationale.

“Non, Monsieur Maduro. Vous êtes un dictateur, un criminel. Vous êtes actuellement sous enquête par la Cour pénale internationale (CPI). Le monde connaît déjà les procès-verbaux qui ont donné une victoire écrasante à Edmundo González. La seule chose qui peut être négociée, ce sont les modalités de votre sortie”, a ajouté Duque Márquez, soulignant que la seule question en suspens est comment la démocratie sera rétablie au Venezuela.