Petro et Lula ont exigé de la transparence lors des élections vénézuéliennes : ils demandent la diffusion des procès-verbaux électoraux.

Publié le 25.08.2024
Ils ont réitéré que la solution à la crise vénézuélienne ne peut être atteinte par la violence ou la répression - crédit AFP

Le samedi 24 août, les présidents du Brésil et de la Colombie, Luiz Inácio Lula da Silva et Gustavo Petro, ont publié un communiqué conjoint concernant les conversations téléphoniques qu'ils ont eues les 23 et 24 août sur les récentes élections présidentielles au Venezuela.

Les deux dirigeants ont exprimé leur préoccupation concernant le manque de transparence du processus électoral et ont souligné la nécessité d'une publication claire et détaillée des données électorales qui ont déclaré Nicolás Maduro gagnant.

Lula da Silva et Petro ont convenu que, “la restauration de la crédibilité du processus électoral vénézuélien ne sera possible que si le Conseil National Électoral (CNE) publie les résultats ventilés par bureau de vote”. Cette mesure est considérée comme essentielle pour garantir l'intégrité et la transparence des élections.

Les deux dirigeants ont également souligné l'importance pour le Venezuela d'avancer vers une normalisation politique basée sur le dialogue pacifique et la coexistence démocratique. Ils ont réitéré que la solution à la crise vénézuélienne ne peut être atteinte par la violence ou la répression, et ont appelé toutes les parties impliquées à s'abstenir de recourir à de telles mesures.

Le Brésil et la Colombie ont exprimé leur volonté de maintenir ouverts les canaux de communication avec les parties concernées et de faciliter la compréhension mutuelle, “en tant que pays voisins et directement affectés par la stabilité du Venezuela et de la région”.

Au lieu de sanctions, les deux dirigeants plaident pour une résolution pacifique et négociée des conflits - crédit Luisa Gonzalez/REUTERS

Dans ce contexte, ils ont souligné l'engagement des deux gouvernements envers les Accords de Barbade, qui mettent l'accent sur la transparence et le dialogue comme piliers fondamentaux pour la résolution des conflits.

“Ils réitèrent qu'ils attendent toujours la diffusion, par le Conseil National Électoral, des procès-verbaux ventilés par bureau de vote. Il convient de rappeler les engagements pris par le gouvernement et l'opposition par la signature des Accords de Barbade, dont l'esprit de transparence doit être respecté”, indique le communiqué conjoint.

Le communiqué conjoint a également inclus une “prise de notesur la récente décision du Tribunal Suprême de Justice (TSJ) du Venezuela, qui a confirmé le 22 août la victoire de Maduro, “consolidant ainsi la fraude” lors des élections du 28 juillet.

De plus, les présidents Lula et Petro ont exprimé leur rejet de l'application de sanctions unilatérales, arguant que de telles mesures, “comme instrument de pression”, sont non seulement contraires au droit international, mais aussi, “nuisent à la population des pays sanctionnés, en particulier aux secteurs les plus vulnérables”. Au lieu de sanctions, les deux dirigeants plaident pour une résolution pacifique et négociée des conflits.

Communiqué conjoint entre la Colombie et le Brésil sur la situation électorale au Venezuela - crédit Ministère des Affaires Étrangères de la Colombie

Le vendredi 23 août, onze pays d'Amérique Latine ont exprimé leur rejet de la validation du processus électoral vénézuélien par la justice du pays et ont exigé plus de transparence. Dans un communiqué conjoint, les gouvernements d'Argentine, Chili, Costa Rica, Équateur, États-Unis, Guatemala, Panama, Paraguay, Pérou, République Dominicaine et Uruguay ont demandé la présentation des procès-verbaux officiels et un audit indépendant des votes.

Le communiqué a souligné que “la Mission Internationale Indépendante de Détermination des Faits sur la République Bolivarienne du Venezuela a alerté sur le manque d'indépendance et d'impartialité des deux institutions, tant du CNE que du TSJ”. Les onze pays ont souligné qu'ils n'accepteront que les résultats d'“un audit impartial et indépendant des votes, qui évalue tous les procès-verbaux”, pour “garantir le respect de la volonté populaire souveraine et la démocratie au Venezuela”.

Les pays ont affirmé que, tout comme le reste de la communauté démocratique internationale, ils continueront à insister sur le respect de l

Ils ont indiqué que la communauté internationale doit continuer à exercer des pressions pour assurer le respect de la volonté du peuple vénézuélien. De plus, ils ont exprimé leur “profonde préoccupation et rejet des violations des Droits de l'Homme commises contre les citoyens qui, de manière pacifique, exigent le respect du vote et le rétablissement de la démocratie”.