Voici les conclusions de la Commission Consultative des Relations Extérieures sur le Venezuela.

Publié le 28.08.2024
Le chancelier colombien, Luis Gilberto Murillo, a parlé de la situation au Venezuela - crédit Ricardo Maldonado Rozo/Efe

La Cour suprême de justice du Venezuela (TSJ), influencée par le régime, a ignoré la fraude lors des élections présidentielles du 28 juillet 2024, dans le pays voisin et a confirmé le dictateur Nicolás Maduro au pouvoir jusqu'en 2030.

À la suite de la déclaration de l'organe judiciaire, les présidents de la Colombie et du Brésil, qui dirigent la médiation avec la dictature pour résoudre la crise politique vénézuélienne, ont déclaré qu'ils ne reconnaissaient pas la victoire de Maduro. Ils ont également appelé à de nouvelles élections et à la révélation des procès-verbaux du Conseil national électoral (CNE).

Les présidents ont assuré qu'il était nécessaire de remettre les procès-verbaux électoraux pour déterminer qui était le gagnant des élections présidentielles - crédit: AFP

La position des chefs d'État n'a pas été bien accueillie par le régime vénézuélien, puisque le ministre des Relations extérieures du Venezuela, Yván Gil, a déclaré que "le Venezuela ne pratique pas la diplomatie du microphone. Le Venezuela ne pratique pas le fait de vociférer des positions ou des opinions sur des gouvernements qui ne sont pas le gouvernement vénézuélien".

Il a également demandé de ne pas s'immiscer dans les affaires du pays voisin, "que cesse l'ingérence au Venezuela et c'est ce que nous aspirons. Tous les pays ont leur dynamique et leur processus politique", a assuré le haut fonctionnaire dans une interview au média La Iguana, qui est proche du chavisme.

Le ministre des Relations extérieures vénézuélien, Yván Gil, a envoyé un message sévère au président Petro - crédit Mario Caicedo/Efe

Pour résoudre la crise du pays voisin, le président de la République, Gustavo Petro, s'est réuni au Palais de Nariño avec plusieurs de ses conseillers et avec la Commission consultative des relations extérieures pour définir une position de la part du gouvernement colombien face aux résultats des élections au Venezuela.

À la réunion ont également assisté l'ancien président Ernesto Samper, des anciens chanceliers, des membres du Congrès et le ministre des relations extérieures, Luis Gilberto Murillo. Concernant les mesures que prendra l'État colombien, le chancelier a assuré qu'il maintiendrait la position de rechercher un dialogue comme issue à la crise au Venezuela.

“La majorité voit d'un bon œil la position exprimée par les présidents Petro, Lula et Obrador (...) Il faut être attentif pour garantir que la Colombie reste un pays qui tend des pontss et qui génère facilitation et médiation pour des solutions de fond au Venezuela”, a-t-il précisé.

Le fonctionnaire a ajouté que la majorité des participants à la réunion voient d'un bon œil la position adoptée par le gouvernement. “Nous croyons que c'est un pas important bien qu'il y ait eu beaucoup d'accent sur le fait que c'est un processus changeant, dynamique et qu'il faut être très attentif pour garantir que la Colombie reste un pays qui tend des ponts et qui peut générer de la médiation pour des solutions de fond au Venezuela qui soient issues du dialogue”, a ajouté Murillo.

Parallèlement, il s'est exprimé sur les documents envoyés par les anciens présidents Álvaro Uribe, Iván Duque et Andrés Pastrana, dans lesquels ils recommandaient des solutions pour la situation du pays voisin. “La Colombie peut encore jouer un rôle très important, elle est appelée à le faire”, a souligné Murillo lors d'une conférence de presse.

Pour sa part, l'ancien chancelier Julio Londoño a précisé que lors de la réunion “le président Petro a écouté les points de vue de chacun des membres de la commission consultative. Je pense que la conclusion est que c'était une réunion de concertation, ce n'était pas une réunion d'information, mais une réunion dans laquelle nous avons tous exprimé notre avis et je pense que cela a généré de la satisfaction”.

Le président Gustavo Petro et le dictateur Daniel Ortega sont au cœur d'un fort affrontement en raison de leur position sur la situation au Venezuela - crédit Jesús Avilés/Infobae

D'autre part, en ce qui concerne les attaques du président du Nicaragua, Daniel Ortega, à l'encontre de l'approche du Brésil et de la Colombie envers la crise vénézuélienne, les participants à la réunion ont soutenu que “la seule chose que nous demandons, c'est un traitement avec respect. Nous considérons que la position de la Colombie, contrairement à ce qui a été exprimé là-bas, a un fort soutien de la communauté internationale qui voit d'un bon œil le fait que la Colombie, le Brésil et le Mexique jouent ce rôle”.