Ancien membre du cabinet d'Iván Duque a attaqué Gustavo Petro et sa proposition de front national au Venezuela.

Publié le 16.08.2024
Víctor Muñoz, exdirecteur du Dapre, a questionné Gustavo Petro sur sa position concernant un front national au Venezuela - crédit @infopresidencia/X

A 18 jours de la tenue des élections pour élire le président au Venezuela, le Conseil National Électoral (CNE), l'entité chargée de proclamer le gagnant, a remis la victoire au dictateur Nicolás Maduro Moros sans présenter le support du dépouillement des procès-verbaux de chaque table, bien qu'il se soit aventuré à fournir un bilan avec 96,87 % des votes, dans lequel le chef du régime devance Edmundo González.

Ces résultats ont suscité de fortes suspicions, alors que les secteurs d'opposition, avec 83,50 % des suffrages, correspondant aux justificatifs collectés de 25.073 tables, leur attribuent une victoire catégorique pour leur candidat, avec 7.303.480 votes (67 %), contre 3.316.142 (30 %) pour le candidat officiel. Néanmoins, certains secteurs de la communauté internationale insistent pour que des élections soient répétées.

Un d'eux était le président colombien Gustavo Petro Urrego, qui a exprimé sur son profil de X la nécessité de mettre en œuvre une sorte de front national : un accord politique utilisé en Colombie entre 1958 et 1974 pour mettre fin à la violence bipartite sur le territoire national, bien que cela ait, selon différentes positions politiques, favorisé l'émergence de groupes armés illégaux.

“Il incombe à Nicolás Maduro de trouver une solution politique pour le Venezuela qui apporte paix et prospérité à son peuple. L'expérience du front national colombien est une expérience qui, utilisée temporairement, peut aider à la solution définitive”, a affirmé le président sur son profil, ce qui a suscité une série de réactions contre cette annonce, complétée par l'appel à de nouvelles élections.

Avec ce message, le président Gustavo Petro a proposé de nouvelles élections au Venezuela - crédit @petrogustavo/X

Un d'eux était le M-19, qui a été créé après les résultats des élections du 19 avril 1970, lorsque le candidat Gustavo Rojas Pinilla, de l'Alliance Nationale Populaire, a perdu de manière controversée contre le candidat du front, formé par les partis Libéral et Conservateur, Misael Pastrana Borrero, à l'approche du dernier des quatre mandats alternés entre les deux collectifs.

La même organisation illégale dont Petro a fait partie, et dont il s'est démobilisé en 1990, lorsqu'il a signé la paix avec le gouvernement de Virgilio Barco. C'est en raison de cette connexion historique, soutenue par des messages du président lui-même sur ses réseaux sociaux, que ses critiques ont signalé la contradiction que représente cette position, en faveur d'un pouvoir alterné entre deux secteurs s'opposant depuis 25 ans.

Un ancien fonctionnaire d'Iván Duque a lancé de vives critiques contre Gustavo Petro

Víctor Muñoz, ex-directeur du Département Administratif de la Présidence (Dapre), a questionné sur son compte X les propos de Petro concernant le processus électoral au Venezuela et son idée controversée d'implémenter un front national, qu'il considère inexplicable.

“Comme l'histoire est paradoxale. Ceux qui appartenaient à des groupes terroristes nés sous le prétexte d'attaquer le modèle du front national en Colombie, le proposent maintenant au Venezuela”, a déclaré Muñoz, en référence aux déclarations du chef de l'État, juste au moment où celui-ci, dans ses messages sur les réseaux sociaux, a affirmé que la création du M-19 avait été, précisément, pour combattre cette période de transition.

Avec cette publication, Víctor Muñoz, ex-directeur du Dapre, a lancé de vives critiques à l'encontre du président Gustavo Petro pour sa proposition de front national au Venezuela - crédit @Vicmunro/X

Le front national était une tentative violente de mettre fin à la différence grâce à l'état de siège. Nous avons mis fin à ça”, a indiqué Petro dans un message du 15 décembre 2013, alors qu'il était en doute concernant sa continuité en tant que maire de Bogotá, après la décision de la Procuradurie Générale de la Nation de le destituer et de l'inhabiliter pendant 15 ans, à cause du schéma polémique de collecte des déchets dans la capitale.

Sur les réseaux sociaux, une publication de l'ancien maire de Bogotá, Gustavo Petro, faisant référence au front national a refait surface - crédit @petrogustavo/X