Antonio Ledezma a déclaré qu'il espère que l'Espagne "mette les bouchées doubles" et reconnaisse González Urrutia comme président du Venezuela.

Publié le 14.08.2024
Antonio Ledezma (EFE/Ana Báez/Archivo)

L'opposant vénézuélien Antonio Ledezma, ancien maire de Caracas, espère que l'Espagne “accélère” sa réponse à la crise vénézuélienne survenue après les élections du 28 juillet dernier et “reconnaisse” le candidat de l'opposition, Edmundo González Urrutia, comme président.

Dans des déclarations à l'agence de presse EFE, Ledezma a remercié le gouvernement espagnol pour sa position de réclamer les procès-verbaux électoraux et “ne pas avaliser la proclamation” de Nicolás Maduro comme vainqueur des élections, mais a partagé son espoir que le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez “accélère et communique à Maduro la position de l'Espagne selon laquelle il doit arrêter la répression”.

Pour Ledezma, porte-parole international de la Plateforme Unitaire Démocratique (PUD), il serait également souhaitable que “l'Espagne puisse diriger en Europe la défense de la victoire d'Edmundo (González) et qu'il ne s'agisse pas d'attendre les procès-verbaux mais d'insister pour que (Maduro) soit déproclamé et faciliter la proclamation” de González.

Je sais que ce serait beaucoup demander, mais c'est logique”, a-t-il insisté, rappelant que lors des dernières élections brésiliennes, le président Lula da Silva a remporté “avec 1% d'avance” sur Jair Bolsonaro : “Nous parlons ici d'une avance de 30 points qui aurait été de 45 s'ils avaient permis de voter aux cinq millions de Vénézuéliens qui sont à l'extérieur et s'il n'y avait pas eu de limitations.”

José Luis Rodríguez Zapatero (Alberto Ortega/Europa Press/Archivo)

Le “silence retentissant” de l'ex-président Zapatero

Ledezma a également fait référence au rôle de l'ancien président du gouvernement espagnol José Luis Rodríguez Zapatero, “un observateur reconnu” du processus électoral vénézuélien qui, selon lui, depuis le 28 juillet dernier, garde “un silence retentissant”.

“Je me souviens et je garde l'image de (Rodríguez) Zapatero qui est allé au Venezuela pour sauver des prisonniers politiques, nous savons qu'il est entré (dans le pays pour les élections), mais nous ne savons pas où il est, s'il est là ou non, il a l'opportunité de se couvrir de gloire et de dire à Maduro de ne pas avoir l'idée d'attaquer María Corina Machado et Edmundo, surtout d'ici samedi”, lorsque des manifestations sont prévues au Venezuela et dans plus de 100 villes à l'extérieur du pays.

Photographie d'archive d'intégrants du Conseil National Électoral (CNE) du Venezuela (EFE/Miguel Gutiérrez)

Le rapport “important” du panel de l'ONU

Selon l'opposant, le rapport des experts de l'ONU - qui souligne que la gestion des résultats par les autorités électorales vénézuéliennes a manqué des “mesures de base de transparence et d'intégrité qui sont essentielles pour organiser des élections crédibles” - indique que “le système était truffé d'irrégularités” ainsi que des “défaillances d'origine”.

“Il ne s'agit pas seulement de ce qui s'est passé le 28 juillet mais de ce qui s'est déroulé tout au long du processus, pour moi, ce qui est le plus important, c'est que cela laisse à penser que la victoire est celle de González”, a-t-il ajouté.

Dans ce sens, il a insisté sur le fait que l'opposition “a réussi la victoire” malgré le “favoritisme” du régime et les “limitations” à la candidature de González Urrutia et l'inéligibilité de María Corina Machado.

Ledezma a estimé que le Conseil des affaires étrangères de l'Union européenne aborde la situation au Venezuela lors de sa prochaine réunion du 29 août, à l'initiative de l'Espagne, et a fait confiance au fait que cela ne reste pas “à des embellissements” ni à des “ponderations diplomatiques”.

“J'espère que des décisions efficaces pourront être prises pour que Maduro fasse marche arrière dans son attaque contre les droits de l'homme et qu'un tournant soit pris pour qu'Edmundo soit proclamé” président, a-t-il affirmé.

(Avec des informations de EFE)