Cela fait 170 jours que les opposants vénézuéliens sont en asile à l'ambassade argentine à Caracas sous l'assaut de Maduro.

Publié le 07.09.2024
Asilés vénézuéliens à l'ambassade argentine à Caracas : Pedro Urruchurtu Noselli, Humberto Villalobos, Claudia Macero, Omar González, Fernando Martínez et Mottola Magalí Meda

Ce samedi marque 170 jours depuis que six opposants vénézuéliens se sont réfugiés à l'Ambassade d'Argentine à Caracas, où ils restent asilés depuis le 20 mars, après la persécution politique exercée par le régime de Nicolás Maduro.

Bien qu'ils soient sous la protection du Brésil depuis le 1er août, les opposants continuent de dénoncer un siège constant de la part des forces de sécurité chavistes.

Magali Meda, l'une des réfugiées et responsable de campagne de la Plateforme Unitaire Démocratique (PUD), a exprimé via son compte X l'épuisement qu'ils ont ressenti au cours des dernières heures.

Éreintant ! Au cours des dernières 5 heures, des patrouilles, des motos et des agents masqués entourent la façade de l'ambassade”, a-t-elle déclaré, tout en dénonçant la surveillance constante et la pression qu'ils subissent depuis des mois.

Ce que nous vivons est un État sans contrôle, sans loi, sans ordre, même pas dans le cadre du respect international”, a souligné Meda. Elle a également averti de l'absence de garanties légales et diplomatiques de la part de la dictature.

La situation à l'ambassade argentine s'est intensifiée depuis août, lorsque le Brésil a pris la garde des installations après l'expulsion de la mission diplomatique argentine par le régime chaviste.

170 jours d'asile pour les opposants vénézuéliens à l'ambassade argentine à Caracas sous le siège de Maduro (REUTERS)

Cependant, les agents du Sebin et de la Direction des Actions Stratégiques et Tactiques (DAET) de la Police Nationale Bolivarienne entourent toujours l'ambassade, provoquant des dénonciations constantes de violations du droit international et de la Convention sur l'Asile Diplomatique.

Je me demande, comment se comportent-ils en dehors de ces frontières, comment vivent leurs familles dans d'autres pays. Il y a un proverbe populaire : respecte pour que l'on te respecte”, a questionné Meda en demandant que les droits fondamentaux et les lois internationales soient respectés pour tous de manière égale.

Les six asilés, parmi lesquels se trouvent également Pedro Urruchurtu, Omar González et Fernando Martínez Mottola, sont constamment entourés par les forces du régime. Cependant, la situation se dégrade au fil des jours, sans signes de solution diplomatique ni respect des normes internationales qui devraient les protéger.

La Plateforme Unitaire Démocratique (PUD) et Vente Venezuela, le parti dirigé par María Corina Machado, ont condamné à plusieurs reprises le siège des opposants, tenant directement Nicolás Maduro responsable de ce qu'ils qualifient de violation claire des droits humains.

Dans la communauté internationale, des voix comme celles du sénateur américain Rick Scott ont également exigé le respect de la protection des asilés et ont averti que ne pas garantir leur sécurité constituerait une grave violation des accords diplomatiques.

Le Secrétaire Général de l'Organisation des États Américains a rejoint les voix qui ont rejeté les actions répressives de Maduro contre l'ambassade d'Argentine à Caracas.

Ces menaces et actions sont totalement contraires au droit et ne sont acceptables d'aucune manière par la communauté internationale”, a dénoncé Almagro sur son compte X.

L'assaut de la mission diplomatique survient peu après que le Ministère des Affaires Étrangères argentin a exhorté la Cour Pénale Internationale (CPI) à émettre un mandat d'arrêt contre Maduro et “d'autres chefs du régime”, après les élections présidentielles du 28 juillet.

Dans un communiqué, le gouvernement de Javier Milei a qualifié la situation au Venezuela d'aggravation de la crise et a dénoncé la commission de faits qui pourraient constituer des crimes contre l'humanité.

La République Argentine exhorte le procureur de la Cour Pénale Internationale à demander à la Chambre des Questions Préliminaires l'émission d'ordres d'arrêt contre Nicolás Maduro et d'autres chefs du régime”, a informé le Ministère des Affaires Étrangères.

Pour sa part, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a réitéré ce vendredi qu'il ne reconnaît pas le résultat des élections au Venezuela et a insisté sur le fait que Nicolás Maduro doit “prouver” qu'il a gagné ces élections, dénoncées comme frauduleuses.

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a réitéré qu'il ne reconnaît pas le résultat des élections au Venezuela (REUTERS/Adriano Machado)

Je pense que le comportement de Maduro est décevant”, a déclaré Lula lors d'une interview avec la radio Difusora, dans laquelle il a souligné que “au Brésil, on a appris la démocratie avec beaucoup de souffrance”, bien qu'il ait précisé que “quand les gens sont extrémistes, on ne les accepte pas”.

Je pense que Maduro, en tant que président, devrait prouver qui a été élu par le peuple vénézuélien, mais il ne le fait pas”, a déploré Lula.

(Avec des informations d'EFE)