Daniel Ortega a attaqué Gustavo Petro et Lula da Silva pour ne pas reconnaître le "triomphe" de Nicolás Maduro : "Respecte-moi".

Publié le 26.08.2024
Daniel Ortega, chef du régime, s'en est pris aux présidents du Brésil et de Colombie pour leur position sur le Venezuela - crédit Colprensa - EFE

Dans une déclaration virulente contre les présidents de Colombie, Gustavo Petro Urrego, et du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, le dictateur nicaraguayen Daniel Ortega a remis en question la position des deux dirigeants concernant les élections au Venezuela ; en particulier, parce qu'ils n'ont pas reconnu ce qui, selon lui, est indiscutable : la victoire du chef du régime, Nicolás Maduro, lors des élections du 28 juillet.

Lors de son intervention lors de la XIe Sommet extraordinaire ALBA-TCP, qui s'est tenue de manière virtuelle, Ortega a remis en question le rôle du président colombien et l'a accusé de rivaliser avec Lula pour voir lequel a plus d'influence dans la région. Et il a reproché le fait qu'aucun des deux n'ait reconnu publiquement les résultats annoncés par le Conseil National Électoral (CNE).

Que dit Daniel Ortega de Gustavo Petro et Lula da Silva ?

Pauvre Petro, je le vois comme un concurrent de Lula pour savoir qui sera le leader qui représentera les yankees en Amérique Latine. Le pauvre Petro n'a pas la force que possède le Brésil. Le géant d'Amérique Latine. Mais avec ce gouvernement qu'il a, celui de Lula, ce n'est pas un géant, bon, c'est Goliath essayant d'écraser David”, a indiqué Ortega lors de sa déclaration, qui a suscité de fortes réactions sur les réseaux sociaux.

De plus, concernant Lula, il a remis en question certaines affirmations que le chef de l'État brésilien aurait faites à son encontre, l'accusant de trahir le mouvement progressiste dans la région. “Si tu veux que je te respecte, respecte-moi, Lula. Si tu veux que le peuple bolivarien te respecte, respecte la victoire du président Nicolás Maduro et ne sois pas là, en tant que tire-au-flanc”, a exprimé Ortega lors de son intervention.

Et en effet, selon Ortega, la manière dont Lula s'est comporté face à ce qui est, pour lui, la victoire de Maduro, qu'il a désigné comme le “président légitime” du Venezuela, est “honteuse”. Selon lui, “répétant les slogans des yankees, des Européens, des traînards d'Amérique Latine”, ce qui l'a amené à critiquer les efforts de négociation qui, selon lui, n'ont pas été fructueux.

Lors de la rencontre virtuelle de l'Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique - Traité de Commerce des Peuples, ont participé, entre autres, le dictateur Nicolás Maduro ; le président de la Bolivie, Luis Arce ; le dirigeant de Cuba, Miguel Díaz-Canel ; et des représentants de certains pays des Caraïbes, dont la Dominique, Saint-Kitts-et-Nevis, la Grenade et Saint-Vincent-et-les-Grenadines.

Nicolás Maduro s'accroche au pouvoir au Venezuela, malgré les preuves de sa défaite face à l'opposant Edmundo González - crédit EFE

La position de la Colombie et du Brésil concernant la crise sociale au Venezuela

Le samedi 24 août, tant Petro que Lula se sont exprimés par le biais d'une déclaration conjointe dans laquelle, malgré le jugement de la Cour Suprême de Justice (TSJ), qui a réitéré la victoire de Maduro lors des élections, ils ont évoqué la nécessité que les résultats divulgués, où le dictateur a obtenu 51,95 % des voix, contre 43,18 % pour l'opposant Edmundo González, soient validés par les procès-verbaux.

“Les deux présidents sont convaincus que la crédibilité du processus électoral ne pourra être rétablie que par la publication transparente de données détaillées et vérifiables. La normalisation politique du Venezuela nécessite la reconnaissance qu'il n'existe pas d'alternative durable au dialogue pacifique et à la coexistence démocratique dans la diversité”, pouvait-on lire dans le communiqué conjoint.

De même, ils ont clairement exprimé leur “opposition totale” à ce qu'ils ont qualifié d'application continue de sanctions unilatérales contre le Venezuela, qui serait utilisée comme “instrument de pression”. Et, de la même manière, ils ont partagé le point de vue selon lequel ce type de décisions, qui visent à bloquer économiquement le régime, “sont contraires au droit international et nuisent à la population des pays sanctionnés”.