Des dizaines de pays ont exigé à l'ONU que le chavisme « permette la vérification impartiale des résultats » des élections.

Publié le 12.09.2024
Le ministre des Relations Extérieures du Panama, Javier Martínez-Acha Vásquez, a lu la déclaration à l'ONU (EFE/ Bienvenido Velasco/ Archives)

“Nous exhortons le Conseil National Électoral (CNE) à publier immédiatement les résultats du vote de l'élection présidentielle de tous les bureaux de vote et à permettre la vérification impartiale des résultats par des observateurs indépendants afin de garantir la crédibilité, la légitimité et la transparence du processus électoral”, ont demandé dans une déclaration lue par le représentant du Panama.

La déclaration est soutenue par des pays tels que l'Australie, l'Argentine, le Canada, le Chili, la Bulgarie, l'Équateur, l'Espagne, la France, le Japon, l'Italie, le Maroc, le Paraguay, le Portugal, l'Uruguay, les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Union Européenne, entre autres.

Sans avoir encore publié les procès-verbaux du vote des élections présidentielles qui se sont tenues le 28 juillet, les autorités électorales vénézuéliennes ont attribué la victoire à Nicolás Maduro, bien que l'opposition assure que son candidat Edmundo González Urrutia, actuellement exilé en Espagne, a été le vainqueur avec plus de 60 % des voix.

Selon un rapport préliminaire d'un panel d'experts de l'ONU, diffusé le 13 août dernier, le CNE “n'a pas respecté les mesures de base de transparence et d'intégrité” et “n'a pas respecté” les délais établis.

“Il est temps que les Vénézuéliens mènent des négociations constructives et inclusives pour résoudre cette impasse électorale et restaurer, pacifiquement, les normes démocratiques (...) et les souhaits des Vénézuéliens”, indique la déclaration.

De plus, ils expriment leur “grande préoccupation” concernant les abus et violations des droits de l'homme, tels que les meurtres, les détentions arbitraires, les tactiques d'intimidation et le manque de garanties pour un procès équitable pour les opposants.

Des Vénézuéliens se sont rassemblés devant le Congrès espagnol à Madrid pour revendiquer Edmundo González Urrutia comme président élu du Venezuela le 10 septembre dernier (Photo : EuropaPress)

Sanctions des États-Unis

D'autre part, les États-Unis ont ajouté ce jeudi à leur longue liste de personnes sanctionnées au Venezuela 16 fonctionnaires, y compris la présidente de la Cour Suprême de Justice, pour le “fraude électorale” du 28 juillet, une mesure qui a été rejetée dans les “termes les plus énergiques” par le régime de Nicolás Maduro.

Le gouvernement du président Joe Biden intervient en réponse au “fraude électorale” pour que Maduro et ses représentants rendent des comptes “pour avoir obstrué” les élections présidentielles et “abusé des droits de l'homme”, a déclaré le chef de la diplomatie Antony Blinken.

“Au lieu de respecter la volonté du peuple (...) ils se sont attribué faussement la victoire tout en réprimant et intimidant l'opposition démocratique dans une tentative illégitime de s'accrocher au pouvoir par la force”, a affirmé dans un communiqué.

Les États-Unis ont précisé que plus de 140 personnes ont été sanctionnées au Venezuela et plus de 100 entités.

Parmi les sanctionnés figurent des directeurs de l'autorité électorale tels que Rosalba Gil; la présidente de la Cour Suprême de Justice (TSJ), Caryslia Beatriz; et Edward Briceño, le procureur qui a émis l'ordre d'arrestation contre le principal rival de Maduro aux élections Edmundo González Urrutia. Se distinguent également Domingo Antonio Hernández Lárez, le numéro trois des forces armées, responsable des opérations militaires, et Pedro José Infante Aparicio, premier vice-président de l'Assemblée Nationale.

Les 16 fonctionnaires “ont empêché un processus électoral transparent et la publication de résultats électoraux précis”, soutient le gouvernement de Biden, qui réclame depuis le 28 juillet le détail des procès-verbaux.

Les mesures impliquent le gel des actifs que les sanctionnés possèdent directement ou indirectement aux États-Unis, ainsi que l'interdiction pour toute personne ou entreprise américaine de faire des affaires avec eux.

(Avec les informations de l'AFP)