L'Équateur demandera au Conseil de sécurité de l'ONU d'évaluer la situation au Venezuela lors de sa prochaine session.

Publié le 04.09.2024
Le président de l'Équateur, Daniel Noboa (EFE/Paolo Aguilar/Archives)

Le gouvernement de l'Équateur a annoncé ce mardi qu'il demanderait au Conseil de sécurité des Nations Unies d'évaluer la situation au Venezuela lors de sa prochaine session, “face à l'augmentation des tensions, qui pourrait devenir une menace directe pour la stabilité régionale et la sécurité internationale”.

Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Mobilité humaine, l'exécutif équatorien a indiqué que le Conseil de sécurité de l'ONU pourrait recevoir, lors d'une session de consultations programmée pour ce jeudi, “des informations sur l'évolution de la crise et remplir sa fonction de prévention des conflits”.

La ministre des Affaires étrangères de l'Équateur, Gabriela Sommerfeld, a affirmé dans un message publié sur les réseaux sociaux que “sans aucun doute, la volonté du peuple vénézuélien exprimée dans les urnes doit être entendue et respectée, c'est ça la démocratie”.

Sommerfeld a publié ce message depuis Israël, où elle a commencé ce mardi une visite visant à renforcer les relations bilatérales, la coopération et l'aide mutuelle, pour laquelle elle tiendra des réunions avec de hautes autorités, des rencontres académiques et des rapprochements avec des entrepreneurs.

Nicolás Maduro (EFE/Prensa Miraflores/Archives)

Un peu plus tôt, dans un autre communiqué, le gouvernement de l'Équateur a fermement rejeté l'ordre d'arrestation prononcé par la justice vénézuélienne, à la demande du parquet, contre le leader de l'opposition Edmundo González Urrutia, qui était le candidat présidentiel du principal bloc anti-chaviste lors des élections du 28 juillet.

L'administration du président équatorien Daniel Noboa a considéré que “les délits présumés qui sont reprochés à M. González Urrutia montrent clairement la persécution politique, le non-respect de la séparation des pouvoirs et des garanties de la procédure régulière”.

“L'Équateur condamne la décision déplorable du parquet vénézuélien et se joint à la communauté internationale pour appeler les autorités vénézuéliennes à garantir la sécurité, la liberté et la vie d'Edmundo González Urrutia”, a conclu le ministère des Affaires étrangères équatorien.

Le ministère public a demandé l'arrestation de González Urrutia après que celui-ci n'ait pas répondu aux trois convocations faites, dans lesquelles ils espéraient qu'il fasse des déclarations dans le cadre d'une enquête à son encontre liée à la dénonciation de fraude qu'il a faite concernant les élections présidentielles.

Edmundo González Urrutia (EFE/Rayner Peña R.)

Le parquet vénézuélien impute à González Urrutia les délits de “usurpation de fonctions”, “falsification de document public”, “incitation à la désobéissance aux lois”, “conspiration”, “sabotage aux systèmes et association (en vue de délinquance)”.

L'enquête est liée à la publication d'un site web, sur lequel la principale coalition de l'opposition - la Plateforme Unitaire Démocratique (PUD) - affirme avoir chargé “83,5 % des procès-verbaux électoraux” recueillis par des témoins et des membres de bureau pour renforcer son allégation, selon laquelle González Urrutia a largement remporté les élections.

La PUD a diffusé ces procès-verbaux, que l'exécutif qualifie de “faux”, après que le Conseil National Électoral (CNE) a proclamé Nicolás Maduro vainqueur des élections, ce qui a été remis en question par de nombreux pays, parmi lesquels certains soutiennent que González Urrutia a remporté la présidence.

La communauté internationale, y compris les États-Unis et l'Union européenne (UE), demande au régime vénézuélien de publier les procès-verbaux pour reconnaître Maduro comme vainqueur, à l'exception de pays comme Cuba et le Nicaragua.

(Avec des informations d'EFE)