Fraude électoral au Venezuela : en un mois, 229 manifestations de rue ont été enregistrées contre le régime de Nicolás Maduro.

Publié le 17.09.2024
Fraude électoral au Venezuela: en un mois, 229 manifestations de rue ont été enregistrées contre le régime de Nicolás Maduro (EFE/ARCHIVO)

Le Venezuela a enregistré en août 229 manifestations de rue en faveur du candidat de la principale coalition d'opposition - la Plateforme Unitaire Démocratique (PUD) - Edmundo González Urrutia, selon un rapport de l'Observatoire Vénézuélien de la Conflictualité Sociale (OVCS) publié ce lundi.

“Les pics de manifestations ont eu lieu les 3, 17 et 28 août (...), exigeant la transparence électorale et la reconnaissance du candidat Edmundo González comme légitime vainqueur des élections présidentielles (du 28 juillet dernier)”, indique le rapport.

Le “détonateur” de ces actions, souligne l'organisation non gouvernementale, “a été l'annonce du Conseil National Électoral (CNE), par la suite ratifiée par le Tribunal Suprême de Justice (TSJ), qui a déclaré (le dictateur depuis 2013) Nicolás Maduro vainqueur des élections.”

“La réponse gouvernementale (aux manifestations) s'est reflétée dans les rues, à travers une forte présence policière, militaire et même de civils armés, notamment aux points de concentration annoncés par le secteur d'opposition, ce qui est interprété comme un évident schéma d'intimidation et de répression visant à étouffer la voix de la protestation”, poursuit le texte.

De plus, l'OVCS a documenté “115 manifestations à travers le pays” - auxquelles ont participé “majoritairement des travailleurs d'institutions publiques et des membres du (parti au pouvoir) PSUV - réclamant la reconnaissance de la réélection” de Nicolás Maduro, qui a été remise en question par de nombreux pays.

Maria Corina Machado et Edmundo González ont dirigé les manifestations en faveur du retour de la démocratie dans le pays (EUROPA PRESS/ARCHIVO)

Pendant ce temps, au moins 22 manifestations convoquées ou promues par la PUD ont été “réprimées” dans 9 des 23 états du pays.

Sur l'ensemble, l'ONG a comptabilisé 413 manifestations en août, dont 9 sur 10 étaient liées à la défense des droits civils et politiques, tandis qu'environ 50 manifestations étaient dues à des problèmes récurrents dans le pays, tels que les défaillances des services publics ou les bas salaires et pensions.

“Les Vénézuéliens continuent de manifester et d'exiger des réponses sur les résultats des élections présidentielles (...) La persécution contre des dirigeants d'opposition, des manifestants, des activistes sociaux, des défenseurs des droits de l'homme, des journalistes et des observateurs électoraux, ainsi que la censure numérique, ont créé un climat de peur généralisée”, ajoute le rapport.

Le régime a utilisé ses forces de sécurité pour réprimer et arrêter les manifestants dans tout le pays (EFE/ARCHIVO)

Le vice-président de l'ONG, Gonzalo Himiob, a souligné dans des déclarations à la chaîne CNN qu'entre le 29 juillet et le 9 septembre, 142 adolescents ont été arrêtés, dont 58 sont toujours retenus.

Ce sont des données que nous devons continuer à vérifier et à corroborer parce qu'il n'y a pas d'accès officiel à l'information”, a souligné Himiob.

Ces jeunes ont été inculpés des crimes de “incitation à la haine” et “obstruction de la voie publique”, dans certains cas, il y a également des accusations de “terrorisme” et “destruction de la propriété publique-privée”, selon Himiob.

Parmi les détenus se trouvent même des adolescents en situation de handicap qui ne participaient même pas aux manifestations, selon l'organisation.

En particulier, Himiob a mentionné un mineur avec autisme arrêté le 29 juillet à Los Nuevos Teques, dans l'état de Miranda. Le détenu se trouvait à la porte de sa maison pendant les manifestations, sans participer à la protestation.

(Avec des informations de EFE, EP et AFP)