González Urrutia se rend à Madrid à bord d'un avion militaire espagnol : « Nous avons mis en place les moyens nécessaires pour son transfert ».

Publié le 08.09.2024
Le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a informé que le voyage se réalise à la demande du leader de l'opposition lui-même, qui a demandé l'asile face aux menaces et à la persécution du régime de Maduro (EFE/ Miguel Gutiérrez)

Le candidat de l'opposition vénézuélienne, Edmundo González Urrutia, voyage actuellement dans un avion des Forces aériennes espagnoles à destination de l'Espagne, selon la confirmation du ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares.

Le ministre des Affaires étrangères a informé que le voyage s'effectue à la demande du propre Edmundo González.

“Edmundo González vole en ce moment vers l'Espagne dans un avion de la Force aérienne espagnole”, a affirmé le ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares, depuis Oman aux médias qui l'accompagnent lors d'un voyage officiel en Chine. “Il a également demandé à bénéficier du droit d'asile, que le gouvernement espagnol va bien sûr traiter et accorder”, a-t-il ajouté dans des images diffusées par la télévision espagnole.

Le départ de González Urrutia survient après avoir passé plusieurs jours réfugié dans l'Ambassade d'Espagne à Caracas, où il a demandé l'asile politique face aux menaces et à la persécution du régime de Maduro.

La vice-présidente du Venezuela, Delcy Rodríguez, a informé via ses réseaux sociaux que le régime vénézuélien a accordé un sauf-conduit à l'opposant “dans un souci de tranquillité et de paix politique”, permettant ainsi son départ vers le pays européen.

Le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a informé que le voyage se réalise à la demande du leader de l'opposition lui-même

Je confirme qu'il est parti pour l'Espagne”, a déclaré à l'AFP l'avocat de González Urrutia, José Vicente Haro, précisant qu'il ne pouvait pas faire davantage de commentaires.

Selon une source proche de l'opposition, il est parti du Venezuela avec sa femme, Mercedes.

Demande d'asile

“Je confirme qu'il est parti pour l'Espagne”, a déclaré à l'AFP l'avocat de González Urrutia, José Vicente Haro, précisant qu'il ne pouvait pas faire plus de commentaires (AP Photo/Ariana Cubillos)

L'opposant est parti pour l'Espagne à bord d'un avion de la Force aérienne espagnole, comme l'a expliqué plus tard Albares, qui a dit avoir conversé avec González Urrutia avant son décollage.

“Je lui ai de nouveau réaffirmé l'engagement du gouvernement espagnol envers les droits politiques, la liberté d'expression et de manifestation ainsi que l'intégrité physique de tous les Vénézuéliens”, a indiqué Albares.

La veille, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, avait qualifié González de “héros que l'Espagne ne va pas abandonner”, lors d'une réunion du Parti socialiste à Madrid.

Le diplomate de 75 ans, qui était dans la clandestinité depuis le 30 juillet, se revendique comme le vainqueur des élections qui, selon le Conseil national électoral (CNE), ont reconduit Maduro.

Les autorités électorales n'ont pas encore présenté le dépouillement détaillé bureau par bureau comme l'exige la loi, arguant d'un piratage de leurs systèmes.

González, âgé de 75 ans, faisait face à une enquête pénale, poussée par le parquet, dans laquelle il est accusé de plusieurs délits, y compris ceux d'incitation à la désobéissance et de conspiration, liés aux manifestations qui ont suivi le jour du vote.

Il y a quelques jours, un juge s'occupant de cas de terrorisme a ordonné son arrestation à la demande du parquet. L'ancien candidat à la présidence avait été convoqué à témoigner trois fois, sans répondre à aucune d'elles.

L'opposant, qui s'est présenté aux élections comme candidat d'une coalition de partis après que la dirigeante María Corina Machado a été disqualifiée par la dictature, a remis en question l'enquête pénale et a accusé le procureur général imposé par Maduro, Tarek William Saab, d'être un “accusateur politique” qui “condamne par avance”.

A la fois González et Machado ont dénoncé à plusieurs reprises être persécutés par les forces du régime.

Le départ de González Urrutia survient après avoir passé plusieurs jours réfugié dans l'Ambassade d'Espagne à Caracas, où il a demandé l'asile politique face aux menaces et à la persécution du régime de Maduro

L'ancien diplomate s'est présenté en public pour la dernière fois le 29 juillet, un jour après le jour du vote, lors d'une des manifestations citoyennes qui ont eu lieu après l'annonce officielle des résultats déclarant la victoire de Maduro sans montrer les procès-verbaux.

Dans une lettre remise au procureur général le 4 septembre par sa défense, González a assuré que ce n'était pas sa “responsabilité la numérisation, la sauvegarde et la publication des exemplaires des procès-verbaux de dépouillement reçus par nos témoins dans les bureaux de vote”, comme le prévoit la loi.

De plus, son avocat José Vicente Haro a indiqué que González était prêt à témoigner, mais n'est pas apparu aux convocations en raison du “degré de vulnérabilité dans lequel il se trouve, où il a été préqualifié de délit, où des faits qui ne revêtent pas un caractère pénal lui sont attribués comme s'ils étaient des délits”.

Les États-Unis, l'Union européenne et plusieurs pays d'Amérique latine ont rejeté l'issue des élections et ont demandé une vérification des votes.

Tant González que Machado ont dénoncé à plusieurs reprises être poursuivis par les forces du régime (EFE/ Ronald Peña R)

La proclamation de Maduro, avec 52% des voix, a déclenché des manifestations dans tout le pays enregistrant 27 morts, 192 blessés et 2 400 détenus, dont plus d'une centaine de mineurs, bien que 86 adolescents aient déjà été relâchés sous des mesures cautiaires.

Le président incrimine la violence à Machado, également en clandestinité, et à González Urrutia et a demandé de la prison pour les deux.

(Avec des informations de EFE, AFP et The Associated Press)