González Urrutia a souligné que la Mission de l'ONU pour le Venezuela a révélé "la répression sans précédent" dans son pays.

Publié le 18.09.2024
Photographie d'archive du drapeau de la Plateforme Unitaire Démocratique (PUD), Edmundo González Urrutia (EFE/ Rayner Peña)

Edmundo González Urrutia, leader de l'opposition vénézuélienne et en exil en Espagne depuis le 8 septembre, a souligné la gravité de la crise des droits de l'homme au Venezuela, en commentant le récent rapport de la Mission d'établissement des faits du Conseil des droits de l'homme de l'ONU.

Ce document révèle des détails alarmants sur l'intensification de l'appareil répressif de l'État vénézuélien, mettant en évidence un modèle de répression sans précédent.

Le rapport présenté à Genève par la présidente de la mission, la juriste portugaise Marta Valiñas, affirme que le régime de Nicolás Maduro commet des crimes contre l'humanité en persécutant systématiquement l'opposition.

Valiñas a déclaré qu'il ne s'agit pas d'actions isolées, mais dun plan continu et coordonné destiné à faire taire, décourager et réprimer toute voix dissidente.

Nicolás Maduro à Caracas (Venezuela) (EFE/ PRENSA MIRAFLORES)

Depuis les élections présidentielles du 28 juillet, la répression du régime a considérablement augmenté, a déclaré González Urrutia. Selon ses déclarations et les données fournies dans le rapport, 2 200 arrestations post-électorales ont été enregistrées au Venezuela, avec de nombreux détenus soumis à des tortures physiques et psychologiques, comprenant des coups, des chocs électriques, une privation de sommeil, des nudités forcées et un isolement.

La Mission de l'ONU a indiqué que la situation au Venezuela a atteint "un nouveau jalon dans la détérioration de l'État de droit". Le rapport révèle que la répression étatique a non seulement augmenté en nombre, mais aussi en intensité et en méthodes utilisées, approfondissant la crise des droits de l'homme que traverse le pays.

González Urrutia a souligné que les décès documentés depuis le début de la crise, principalement de jeunes ayant exprimé leur mécontentement, sont abominables.

L'opposant vénézuélien Edmundo González à Madrid (Espagne) (Alberto Ortega - Europa Press)

Il a également dénoncé l'arrestation d'au moins 158 mineurs. Le leader de l'opposition a souligné que le système judiciaire est clairement subordonné aux intérêts du Pouvoir Exécutif, utilisé comme un outil essentiel dans le plan de répression de l'opposition.

Le rapport de la Mission de l'ONU a souligné l'importance pour la communauté internationale de ne pas se fatiguer ni normaliser la grave situation au Venezuela. Les membres de la mission ont appelé à un engagement renouvelé pour continuer à dénoncer et à mettre en lumière les violations des droits de l'homme, en assurant que les Vénézuéliens ne sont pas seuls dans leur lutte.

“Cette situation ne doit pas être normalisée et il ne faut pas renoncer à revendiquer justice ou à soutenir ceux qui, à l'intérieur du pays, comme les organisations de la société civile, les défenseurs des droits de l'homme et les victimes et familles des victimes qui font face à des menaces et des risques”, a déclaré la présidente Valiñas, dans des déclarations à EFE.

Dans cette image d'archive, des manifestants s'opposent à la police lors de manifestations contre les résultats officiels (AP Photo/Matias Delacroix, File)

Le juriste Francisco Cox, également membre de la Mission, a souligné l'importance de rendre justice au Venezuela et a indiqué que la Cour Pénale Internationale “pourrait s'activer dans cette situation”, tout comme les pays qui appliquent la juridiction universelle.

De son côté, l'experte en droits de l'homme et membre de la Mission, Patricia Tappata, a reconnu que le gouvernement “répond avec ironie” aux condamnations et aux dénonciations internationales et que “cela ne semble pas beaucoup lui importer” d'être qualifié de “dictature”, mais que malgré tout cela “il ne faut pas se fatiguer ni cesser de dire ce qui se passe”.

González Urrutia a réaffirmé son engagement à continuer de travailler pour que toutes les violations soient documentées et dénoncées par les organismes internationaux.

Il a terminé son intervention en soulignant l'importance de maintenir l'attention mondiale sur le Venezuela, en assurant que la documentation et les témoignages recueillis doivent servir d'outil fondamental pour exercer une pression en faveur du changement.

(Avec des informations de EFE)