Human Rights Watch a demandé au président Petro de prendre une position claire sur le Venezuela.

Publié le 12.09.2024
Juanita Goebertus, directrice pour les Amériques de Human Rights Watch (HRW), a exhorté le président Gustavo Petro à adopter une position plus ferme contre Nicolás Maduro au Venezuela, après les élections ayant eu lieu en juillet - crédit EFE/Gustavo Amador

Le 11 septembre, une rencontre a eu lieu entre Human Rights Watch (HRW) et des délégués du Gouvernement national à la Casa de Nariño, qui a duré plus de deux heures.

Malgré l'importance de l'événement, qui s'est déroulé au Palais présidentiel, le président colombien n'a pas participé à la réunion.

Après la réunion, Juanita Goebertus, directrice pour les Amériques de Human Rights Watch (HRW), a exhorté le président Gustavo Petro à adopter une position plus ferme contre Nicolás Maduro au Venezuela après les élections qui se sont déroulées dans le pays voisin au mois de juillet.

Goebertus a souligné que, de la même manière que le gouvernement colombien a condamné fermement le conflit à Gaza, il devrait adopter une position équivalente contre le régime de Maduro et soumettre l'affaire à la Cour pénale internationale.

Goebertus a souligné que, de la même manière que le gouvernement colombien a condamné fermement le conflit à Gaza, il devrait adopter une position équivalente contre le régime de Maduro et soumettre l'affaire à la Cour pénale internationale - crédit EFE/Rodrigo Sura

“Nous avons demandé au gouvernement colombien que, en plus de poursuivre son processus diplomatique pour insister sur la publication des résultats électoraux, pour veiller à ce qu'il y ait une supervision indépendante, il prenne également très au sérieux le rôle qu'il a joué dans d'autres contextes, comme par exemple dans le cas d'Israël et de la Palestine, en exigeant que justice soit faite pour les graves violations des droits humains qui se sont produites au Venezuela devant la Cour pénale internationale”, a déclaré Goebertus à l'extérieur de la Casa de Nariño.

Elle a également indiqué qu'il n'y a pas de démocratie dans le pays voisin. “Nous avons l'occasion d'évoquer la question du Venezuela. Pour Human Rights Watch, c'est une situation extrêmement claire, si l'on considère la déclaration américaine relative à la Charte démocratique, il est évident qu'il n'y a pas de démocratie au Venezuela”, a-t-elle déclaré.

L'organisation de défense des droits de l'homme a également souligné l'importance que le gouvernement colombien, avec d'autres pays de la région, tienne le régime de Maduro responsable de la répression et des abus contre les Vénézuéliens, en tant que mesure nécessaire pour progresser vers la restauration de la démocratie et le respect des droits fondamentaux au Venezuela.

“Depuis Human Rights Watch, nous avons publié un rapport très complet sur les 24 personnes qui ont été tuées, après le 28 juillet, nous avons pu corroborer la participation tant d'agents étatiques vénézuéliens que, dans certains cas, de ces soi-disant collectifs, ces groupes armés civils qui opèrent en connivence avec les forces armées au Venezuela”, a expliqué Juanita Goebertus à ce sujet.

Elle a ajouté que : “Ce sont des enfants jusqu'à 15 ans qui ont perdu la vie simplement pour avoir manifesté et pour avoir déclaré publiquement qu'à leur avis, il y a eu fraude. Il est crucial que la Colombie utilise toute son influence à travers ces canaux diplomatiques pour exiger que justice soit faite et pour pousser vers une transition vers la démocratie au Venezuela.”

Dans ce sens, Human Rights Watch a exhorté le gouvernement à poursuivre l'effort diplomatique pour exiger la divulgation des résultats électoraux dans le pays voisin et la mise en place d'une observation indépendante.

Dans ce sens, Human Rights Watch a exhorté le gouvernement à poursuivre l'effort diplomatique pour exiger la divulgation des résultats électoraux dans le pays voisin et la mise en place d'une observation indépendante - crédit EFE/Mauricio Dueñas Castañeda

L'organisation, qui a exprimé son soutien à la vérification minutieuse des résultats électoraux, a également demandé dans son récent rapport d'élargir l'accès à l'asile et à d'autres formes de protection internationale pour les Vénézuéliens contraints de quitter leur pays. Maduro, dont la victoire a été confirmée par le Tribunal suprême le 22 août, a été déclaré vainqueur avec 52 % des voix par le Conseil national électoral (CNE), qui n'a pas publié les procès-verbaux électoraux, arguant être victime d'une cyberattaque.

Plus de trente jours se sont écoulés depuis les élections au Venezuela et, malgré les incidents qui ont forcé le candidat présidentiel Edmundo González à chercher refuge en Espagne, la Colombie n'a pas encore adopté de position claire à cet égard. En effet, la position de la Colombie face à la situation dans le pays voisin continue de susciter la controverse. Alors que certains défendent le président pour sa prudence à chaque mouvement, d'autres critiquent l'excès de diplomatie employé.

L'opposant vénézuélien Edmundo González, en exil en Espagne, sur une image d'archive. EFE/ Ronald Peña R.