Humberto de la Calle a critiqué la proposition de Lula de répéter les élections au Venezuela : « Coûteuse et provocatrice ».

Publié le 15.08.2024
Le sénateur Humberto de la Calle considère inappropriée la répétition des élections au Venezuela et souligne que l'option d'un gouvernement partagé dépend de la volonté du peuple - crédit EFE/ Mauricio Dueñas Castañeda

Le conseiller en affaires internationales du président du Brésil, Celso Amorim, a proposé à Luiz Inácio Lula da Silva la possibilité de demander une répétition des élections au Venezuela comme une option pour faire face à la crise politique qui a surgi après les élections du 28 juillet. De manière informelle, Amorim aurait suggéré cette proposition au gouvernement du Palais du Planalto après avoir dialogué avec d'autres acteurs internationaux qui soutiennent cette mesure.

Face à cette proposition de la part d'Amorim, le sénateur colombien Humberto de la Calle a donné son avis à ce sujet via son compte X. Selon le parlementaire, la proposition n'est pas avantageuse et il a commenté que "l'idée précédente de Lula était correcte : celui qui perd, s'en va".

Le sénateur De la Calle a exprimé dans sa publication que, étant donné que l'opposition a remporté la victoire en suivant les règles établies par le gouvernement de Nicolás Maduro, il n'existe aucune justification morale pour répéter les élections. Il considère également cette proposition comme inappropriée, coûteuse et provocante. C'est pourquoi, il a souligné que la position précédente de Lula, selon laquelle le perdant doit quitter son poste, était correcte.

Concernant l'idée d'un gouvernement partagé, De la Calle a souligné que cela dépendra des événements et de la volonté du peuple vénézuélien.

"Concernant le Venezuela : l'opposition a gagné selon les règles de Maduro. Il n'y a pas de justification morale pour répéter les élections, proposition par ailleurs inopportune, coûteuse et provocatrice. L'idée précédente de Lula était correcte : celui qui perd, s'en va. Concernant un gouvernement partagé, tout dépendra des faits et de la volonté des Vénézuéliens", a déclaré Humberto de la Calle sur son compte X.

Humberto de la Calle parle de la possibilité de répéter les élections au Venezuela - crédit @DeLaCalleHum

Et il est vrai que, bien qu'elle se trouve encore dans une phase préliminaire, la proposition pourrait représenter un changement important dans la stratégie du Brésil pour aborder la crise au Venezuela. Cependant, l'initiative n'a pas encore été débattue avec des pays clés de la région, comme la Colombie et le Mexique, qui avec le Brésil cherchent une solution au conflit entre le gouvernement et l'opposition vénézuélienne.

Le président Lula da Silva a insisté sur le fait que le Conseil National Électoral (CNE) du Venezuela doit remettre les procès-verbaux officiels. Des sources proches de son équipe ont indiqué que, lors d'une réunion récente, Lula a affirmé que Nicolás Maduro, président vénézuélien, aurait dû proposer la tenue de nouvelles élections.

Bien que cette option n'ait pas été discutée formellement par le gouvernement brésilien, les ministres proches de Lula estiment qu'elle pourrait être une solution possible au conflit. Le président du Brésil aurait suggéré que tout dialogue avec le régime de Caracas concernant cette proposition se fasse conjointement avec le Mexique et la Colombie.

Il a également proposé qu'un éventuel second tour soit supervisé par des observateurs de l'Union Européenne, à condition que les sanctions actuelles contre le gouvernement de Maduro soient temporairement suspendues.

La leader de l'opposition vénézuélienne, María Corina Machado, a pour sa part fermement rejeté l'idée d'un second tour électoral. Elle affirme que son candidat, Edmundo González Urrutia, a été le gagnant incontesté des élections du 28 juillet et a présenté des procès-verbaux vérifiés par son équipe qui, selon elle, confirment ce résultat.

La leader de l'opposition vénézuélienne, María Corina Machado, a pour sa part fermement rejeté l'idée d'un second tour électoral - crédit EFE/ Manuel Díaz

Concernant le sujet, le mercredi 14 août 2024, les présidents de la Colombie, Gustavo Petro, et du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, ont eu une conversation téléphonique pour aborder la situation sociale et politique au Venezuela, où il existe de sérieuses suspicions de fraude électorale lors des élections du 28 juillet, au bénéfice de Nicolás Maduro et au détriment d'Edmundo González.

Le mercredi 14 août 2024, les présidents de la Colombie, Gustavo Petro, et du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, ont eu une conversation téléphonique pour aborder la situation sociale et politique au Venezuela - crédit (AP Photo/Fernando Vergara)

Bien que la durée de la conversation et ses conclusions ne soient pas connues, les présidents ont souligné l'importance du dialogue entre les acteurs politiques et de la publication des procès-verbaux de vote par le Conseil National Électoral (CNE), chargé des élections, comme voie pour résoudre la situation compliquée dans le pays caribéen.

Le chef de l'État brésilien, avant d'arriver à un événement de son gouvernement, a commenté : "Je vous prie de m'excuser, j'ai été retardé car j'étais en communication avec la Colombie, essayant de trouver une solution politique au problème du Venezuela".