Ils ont interné l'opposant Williams Dávila, enlevé par le régime de Nicolás Maduro : son fils a dénoncé qu'il est dans un état grave.

Publié le 14.08.2024
Williams Dávila (EFE/Federico Anfitti/Archivo)

A través de son compte sur le réseau social X, William Dávila Valeri a indiqué : “En tant que fils, je suis consterné et profondément inquiet. Les pires prévisions se réalisent : mon père Williams Dávila, 73 ans, qui a été enlevé jeudi dernier pour avoir défendu les valeurs démocratiques, a été hospitalisé la nuit dernière dans un état grave”.

Et il a poursuivi : “Cela ne fait que confirmer ce que nous avons averti sur l'importance de ses soins. Il est inconcevable que, dans ce pays, nous soyons maintenus dans l'obscurité sans information claire sur sa situation. J'exige des réponses immédiates et tiens le gouvernement responsable de cette violation des droits humains”.

“Il n'est pas possible que nous continuions à vivre sous un régime qui permet de telles atrocités. #LiberenAWilliamsDavila”, a-t-il conclu.

Le message de William Dávila Valeri sur X

Jeudi dernier, l'ONG Defiende Venezuela avait signalé sur X que des collectifs chavistes “ont enlevé Williams Dávila, ancien gouverneur de Mérida” alors qu'il se trouvait sur la Plaza Los Palos Grandes dans la capitale vénézuélienne. “On ne connaît pas son whereabouts”, avait averti l'organisation.

Par ailleurs, ce même jour, María De Grazia, fille de l'ancien député Américo De Grazia, a affirmé que son père était détenu au siège du Service Bolivarien de Renseignement National (SEBIN), connu sous le nom de El Helicoide, à Caracas.

“Après plus de 24 heures sans nouvelles de son whereabouts (...), nous avons appris (qu') ils l'ont dans El Helicoide (...). Nous ne savons pas quels chefs d'accusation lui sont imputés. Il n'y a pas d'ordre d'arrestation contre mon père, nous n'avons pas de preuve de vie, nous ne savons pas dans quelles conditions ils le détiennent”, a dénoncé la fille d'Américo De Grazia sur Instagram.

L'intégrité des deux repose sur le régime de Maduro”, a déclaré le parti d'opposition La Causa R sur X.

Après les élections présidentielles du 28 juillet, des opposants ont dénoncé l'arrestation d'autres leaders politiques comme Freddy Superlano et Roland Carreño, tous deux du parti Volonté Populaire, ainsi que de dirigeants locaux liés à la plus grande coalition d'opposition, la Plateforme Unitaire Démocratique.

Les morts pendant la première semaine de manifestations après les élections sont inacceptables et doivent être enquêtées de manière indépendante. Cela est difficile dans les circonstances actuelles, car le pouvoir judiciaire, et en particulier le Parquet, agissent en soumission à ce que dictent les plus hautes autorités du gouvernement. Dans nos rapports précédents, nous avons attiré l'attention sur le manque d'indépendance du système judiciaire. Il n'y a pas d'indépendance entre les pouvoirs au Venezuela”, a souligné l'expert.

Le régime de Maduro a réprimé les manifestations (EFE/Ronald Peña R.)

Dans son rapport du lundi, la Mission a indiqué qu'elle tenait un registre de 23 morts, la grande majorité par balles, qui ont eu lieu entre le 28 juillet et le 8 août dans le cadre des manifestations. Dans 18 cas, les victimes étaient des hommes de moins de 30 ans.

Tappatá a déclaré que la situation “est difficile aussi parce que le climat de peur se généralise tandis que les détentions augmentent. Personne ne fait confiance à personne et on se méfie des voisins ou des amis. La délation est encouragée pour que des personnes qui sont libres ou déjà détenues dénoncent des opposants - ou ceux que le gouvernement perçoit comme des opposants - ou des citoyens qui choisissent de manifester leur désaccord avec le gouvernement ou avec les résultats électoraux du 28 juillet. Cela rappelle les temps les plus sombres d'autres pays. De plus, la détention d'enfants et d'enfants, entre 13 et 16 ans, certains avec un handicap, est totalement disproportionnée et se fait sans respecter les règles minimales de protection de l'enfance”, a-t-il précisé.