Ingrid Betancourt a lancé de fortes critiques à Petro pour ses discours : « Tant de stupidités et le pays dans un tel chaos »

Publié le 20.08.2024
Ingrid Betancourt a lancé un avertissement sur le cap de la Colombie sous l'administration de Gustavo Petro - crédit Carlos Ortega/EFE - Juan Cano/Présidence

Dans un climat politique chargé de tensions et de divisions, l'ancienne candidate présidentielle Ingrid Betancourt a partagé une critique cinglante à l'encontre du président de la République, Gustavo Petro Urrego, dans un message qui reflète les inquiétudes croissantes concernant le cap du pays sous son administration. Les déclarations de l'ancienne sénatrice ont résonné dans un contexte où les comparaisons avec la situation du Venezuela deviennent de plus en plus fréquentes et alarmantes.

Cette déclaration intervient à un moment où la relation de la Colombie avec le Venezuela est sous scrutiny public. Petro, qui entretient des conversations avec le régime de Nicolás Maduro, a été critiqué pour sa prudence apparente face aux accusations de fraude électorale au Venezuela, qui ont remis en question la légitimité de la réélection du dictateur. La position du président colombien a suscité des inquiétudes parmi divers secteurs qui craignent une dérive autoritaire similaire à celle du pays voisin.

Dans un message récent, Betancourt n'a pas mâché ses mots pour exprimer son indignation face à ce qu'elle considère comme une gestion erratique et nuisible du gouvernement Petro : “Lire tout ce que dit Petro chaque jour, tant d'absurdités et le pays dans un tel chaos, avec cette guerre totale entre bandits, ajoutée à l'émergence de nouveaux paramilitaires, avec un gouvernement maintenant nos militaires cantonnés, il est clair que nous allons finir pire que le Venezuela avec Maduro.”

La leader politique a ajouté une critique acerbe sur l'absence de cohésion dans le leadership politique et économique du pays : “Et c'est qu'au Venezuela ils ont María Corina Machado, mais ici nous avons une cacophonie honteuse, sans union ni entre les politiciens ni entre les entrepreneurs.”

Ingrid Betancourt a exprimé son inquiétude face à la gestion de Gustavo Petro, affirmant que la Colombie pourrait se retrouver dans une situation similaire à celle du Venezuela - crédit @IBetancourtCol/X

La comparaison avec le Venezuela est particulièrement significative compte tenu de l'histoire récente des deux pays. Alors qu'au Venezuela, l'opposition politique, représentée par des figures comme María Corina Machado, continue de lutter contre un régime accusé de violations systématiques des droits de l'homme et de saper les institutions démocratiques, en Colombie, selon Betancourt, on observe une désunion croissante et un manque de leadership efficace, ce qui pourrait conduire le pays sur une voie similaire.

Les mots de Betancourt s'ajoutent à un chœur de voix critiques qui remettent en question la gestion de Petro en matière de sécurité, d'économie et de politique étrangère. L'émergence de nouveaux groupes armés, l'augmentation de la violence et la perception d'un stagnation dans la mise en œuvre de politiques efficaces ont alimenté le mécontentement parmi de larges secteurs de la population.

Petro et ses discours controversés auxquels Ingrid Betancourt s'est référée

Dans son dernier discours, le président a souligné une fois de plus son rejet des élites traditionnelles, affirmant que l'opposition est dérangée par le fait qu'“une personne avec un café au lait”, en référence à sa couleur de peau, soit en charge du destin du pays. Ces déclarations touchent non seulement un sujet sensible dans une société historiquement marquée par des divisions raciales et de classe, mais renforcent également son récit d'être un leader éloigné des cercles de pouvoir traditionnels.

Ingrid Betancourt a averti que la Colombie pourrait suivre les traces du Venezuela sous l'administration de Gustavo Petro - crédit Cristian Garavito Cruz/Présidence

Le président a souligné qu'il ne fait pas partie des familles aristocratiques du pays et qu'il n'a pas d'intérêt à appartenir à ces clans ni à s'impliquer dans leurs clubs exclusifs ou à acquérir leurs actions. Avec ces mots, le président ne fait pas que réaffirmer sa position d'outsider du système, mais cherche également à consolider son image de leader du peuple, proche des bases et éloigné des élites qui, selon lui, ont gouverné le pays pendant des décennies.

Parallèlement, la situation politique au Venezuela reste un sujet de haute sensibilité dans la région. La supposée victoire de Nicolás Maduro aux élections du 28 juillet a généré controverse et division non seulement au Venezuela, mais aussi au niveau international. Dans ce contexte, le président colombien, avec ses homologues du Brésil et du Mexique, a suggéré de répéter les élections comme une issue diplomatique pour apaiser les tensions et garantir que les résultats reflètent fidèlement la volonté du peuple vénézuélien.

Cette position prudente contraste avec l'image combative que le président captive dans son discours interne. Sa réticence à condamner ouvertement la victoire de Maduro pourrait être interprétée comme une stratégie visant à maintenir un équilibre dans les relations internationales, évitant une confrontation directe avec un allié idéologique tout en préservant les liens avec d'autres acteurs clés de la région.

La leader de l'opposition vénézuélienne María Corina Machado a vivement critiqué la proposition de répéter les élections, en arguant que le vote des citoyens doit être respecté. La leader et son équipe affirment que, selon leur lecture des procès-verbaux, le véritable vainqueur des élections était Edmundo González, et non Maduro.