Isabel Allende s'est référée aux comparaisons que fait Maduro avec son père, Salvador Allende : “Il n'y a pas de relation”.

Publié le 21.08.2024

Isabel Allende, sénatrice du Parti socialiste du Chili et fille de l'ancien président Salvador Allende, a fait référence aux comparaisons faites par le dictateur vénézuélien, Nicolás Maduro, avec son père ; et a souligné que “il n'y a aucune relation” entre les deux.

“Je comprends qu'il (Maduro) puisse éprouver de l'admiration pour Salvador Allende, mais prétendre que ce que faisait Salvador Allende est la même chose que ce que fait ce gouvernement (vénézuélien), que je considère autoritaire ou si l'on veut dictatorial, de mon point de vue, en aucune manière, il n'y a aucune relation”, a affirmé la législatrice dans une interview avec CNN Chili.

Elle a poursuivi : “Je comprends que Salvador Allende a transcendé les frontières, et ce n'est pas seulement au Chili, il y a une admiration dans de nombreuses parties du monde. Et il y a des gens qui voudront l'interpréter à leur manière mais ce qui est vrai, c'est que l'on ne peut pas retirer ce que Salvador Allende a toujours voulu : démocratie, pluralisme et liberté”.

Isabel Allende a souligné ce dernier point. “C'est très important, savez-vous pourquoi ?”, a-t-elle demandé à son interlocuteur ; et a répondu : ”Pensez qu'aux années 60, la Révolution Cubaine avait triomphé, il y avait beaucoup de gens qui pensaient que la voie correcte était l'insurrection, la guérilla, le pouvoir, l'assaut au pouvoir... Et Salvador Allende va dans le sens inverse, pour le dire ainsi, car il prônait la démocratie, le pluralisme, la liberté”.

Salvador Allende (Europa Press)

La fille de Salvador Allende a fait ces réflexions à un moment où le Venezuela traverse une profonde crise après la fraude électorale du chavisme lors des élections du 28 juillet dernier.

Le dictateur Nicolás Maduro a été proclamé gagnant par le Conseil national électoral (CNE) qui, 22 jours après les élections, n'a toujours pas publié les résultats détaillés, comme le prévoit la réglementation, malgré les nombreux appels à l'intérieur et à l'extérieur du pays pour la divulgation de ces données afin de confirmer sa prétendue victoire.

En revanche, l'opposition Plateforme unitaire démocratique (PUD) base le succès de son candidat, Edmundo González Urrutia, sur “83,5 % des procès-verbaux” qu'elle dit avoir recueillis grâce à des personnes qui ont été témoins et membres de bureau pendant la journée électorale.

González Urrutia a demandé à Maduro “de donner le pas dès maintenant” pour commencer une transition pacifique

À travers une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, le leader de la PUD -principal bloc d'opposition- a incité Maduro et son régime à “se mettre de côté et donner le pas dès maintenant pour commencer une transition en paix”, suite à la célébration des élections présidentielles, lors desquelles la coalition affirme que son candidat a gagné.

González Urrutia a exprimé que les citoyens restent “fermement” attachés à leur exigence que “la décision de changement en paix exprimée” lors des élections soit reconnue, dont le résultat officiel a accordé la victoire au leader chaviste.

Selon lui, “chaque jour” que les autorités “entravent la transition démocratique, les Vénézuéliens souffrent d'un pays en crise et sans liberté”, raison pour laquelle il a réitéré que “s'accrocher au pouvoir n'aggrave que la souffrance” des citoyens.

La leader de l'opposition vénézuélienne María Corina Machado salue des partisans lors de la mobilisation de samedi dernier (EFE/Miguel Gutiérrez)

Dans ce sens, il a déclaré que “le peuple en a assez de tant d'abus et de corruption”, et a accusé Maduro d'être “le responsable de tant de pauvreté et de douleur”.

“C'est notre heure, l'heure de millions de Vénézuéliens qui désirent donner le meilleur de nos vies pour la reconstruction de notre patrie. Tout le Venezuela exige que nous fassions les efforts nécessaires pour que la souveraineté populaire soit respectée, c'est pourquoi je suis disposé au dialogue politique pour commencer la transformation démocratique définitive de notre nation”, a-t-il ajouté.