La CIDH a condamné les détentions arbitraires de mineurs au Venezuela après la fraude électorale de Nicolás Maduro.

Publié le 13.09.2024
La CIDH a condamné les détentions arbitraires de mineurs au Venezuela après la fraude électoral de Nicolás Maduro (EFE/ARCHIVE)

La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a condamné ce jeudi les détentions arbitraires de filles, garçons et adolescents par les forces du régime de Nicolás Maduro au Venezuela, suite à sa fraude électorale du 28 juillet dernier.

Selon les informations fournies par l'organisation Foro Penal, au moins 152 adolescents ont été arrêtés, et jusqu'au 6 septembre, seuls 86 avaient été libérés. Les arrestations se sont produites dans le contexte de manifestations contre le manque de transparence des résultats électoraux, suscitant des préoccupations internationales.

Dans son communiqué, la CIDH a souligné que ces mineurs ont été privés de leur présomption d'innocence et que leurs garanties judiciaires ont été violées, car ils ont été qualifiés de “terroristes” et soumis à des conditions de détention inappropriées, partageant des cellules avec des adultes et, dans certains cas, sans séparation par sexe.

À beaucoup d'entre eux, un avocat commis d'office a été attribué sans accès à un avocat de confiance, et ils ont été présentés virtuellement devant des tribunaux pour affaires de terrorisme, sans la présence de membres de leur famille.

La CIDH exprime une inquiétude particulière concernant des allégations de traitements cruels, inhumains et dégradants. Tel est le cas d'une adolescente enceinte, qui a été victime de violence de genre alors qu'elle était sous la garde de l'État”, a dénoncé la Commission dans un communiqué publié sur son site web.

Les arrestations se sont produites dans le contexte des manifestations concernant les résultats des élections du 28 juillet dernier, où le CNE a déclaré le dictateur vénézuélien vainqueur sans présenter les procès-verbaux

Des agents ont insinué qu'ils l'obligeraient à avorter pour ne pas avoir d'enfants terroristes. De plus, elle a été contrainte de faire des exercices physiques et d'adopter des postures inconfortables et humiliantes”, a-t-elle ajouté.

L'organe autonome de l'Organisation des États américains (OEA) a également documenté qu'un mineur avec autisme est toujours privés de sa liberté sans accès à sa famille ni à des soins médicaux, tandis qu'un autre enfant, présumé victime d'agression durant sa détention, souffre de paralysie faciale en raison des coups reçus.

“La CIDH réitère que le droit des filles, garçons et adolescents à participer aux affaires qui les concernent peut être exercé de manière collective, ce qui implique le droit d'être entendus en tant que groupe et de participer à la vie publique. Dans ce sens, l'État a un devoir de protection spéciale pour garantir des espaces sûrs pour leur participation effective. En même temps, elle rappelle l'obligation des États d'adopter des mesures efficaces pour protéger la vie et l'intégrité personnelle des personnes privées de liberté”, a déclaré la CIDH dans son communiqué.

Elle a également souligné que ces cas exigent une “sépération par catégories dans les centres de détention, notamment par âge et par genre”, ainsi que l'obligation de “garantir des conditions de détention compatibles avec la dignité et le traitement humain”. De plus,

La CIDH a appelé à “fournir des services de santé en temps opportun, adéquats et spécialisés” et a réitéré la “interdiction absolue de toute forme de traitement cruel, inhumain ou dégradant”.

La CIDH a souligné que ces mineurs ont été privés de leur présomption d'innocence et que leurs garanties judiciaires ont été violées, car ils ont été qualifiés de “terroristes”

Dans le communiqué, la CIDH a également condamné la persécution politique au Venezuela et ses impacts sur les filles, garçons et adolescents qui exercent leur droit à manifester et à participer à des protestations sociales.

“Au Venezuela, il n'existe pas de séparation ni d'indépendance des pouvoirs publics, ce qui se manifeste par le manque de contrôle judiciaire effectif sur les détentions arbitraires et les conditions de détention. Il est urgent que l'État vénézuélien prenne des mesures pour rétablir un ordre démocratique engagé à prévenir, enquêter, juger et sanctionner ces violations des droits humains”, a déclaré la Commission.

L'organisme a dénoncé dans les jours précédents une augmentation de la répression au Venezuela après les élections présidentielles du 28 juillet, remises en question par une grande partie de la communauté internationale.

La présidente de la CIDH, Roberta Clarke, a présenté un rapport devant un Conseil permanent de l'OEA tenu dans la ville de Washington sur la situation des droits humains dans le pays caribéen.

Cette réunion a été convoquée à la demande de l'Argentine, du Canada, du Chili, du Costa Rica, de la République dominicaine, de l'Équateur, du Guatemala, du Panama, du Paraguay, du Pérou, des États-Unis et de l'Uruguay.

La CIDH a dénoncé une augmentation de la répression au Venezuela après les élections présidentielles du 28 juillet, remises en question par une grande partie de la communauté internationale

Clarke a dénoncé dans ce rapport que la répression qui a eu lieu après les élections présidentielles, au cours desquelles Nicolás Maduro a été proclamé vainqueur par les autorités électorales, “réflète des schémas déjà observés par la CIDH lors des manifestations de 2014 et 2017”.

La CIDH a déclaré avoir observé “un usage arbitraire de la force” qui a causé au moins 23 morts et des dizaines de blessés, ainsi que des détentions arbitraires et des disparitions forcées, avec l'arrestation de plus de 1 600 personnes, dont une centaine de mineurs.

(Avec des informations d'EFE)