La défense d'Edmundo González Urrutia a demandé au parquet chaviste de respecter la présomption d'innocence et les garanties procédurales.

Publié le 05.09.2024
La défense d'Edmundo González Urrutia a demandé au ministère public chaviste de respecter la présomption d'innocence et les garanties procédurales (REUTERS)

L'avocat José Vicente Haro, défenseur du leader d'opposition vénézuélien Edmundo González Urrutia, a remis au ministère public (MP) un écrit dans lequel il expose les raisons de l'absence de son client aux convocations émises par le ministère public chaviste, insistant sur le manque de garanties et sur la persécution politique à laquelle fait face le représentant de la Plateforme Unitaire Démocratique (PUD).

Haro, qui a dénoncé à plusieurs reprises la violation du droit à la présomption d'innocence et d'autres garanties constitutionnelles, a déclaré que les considérations politiques seront expliquées par la coalition d'opposition.

“Nous considérons que les faits n'ont pas de caractère pénal, c'est le débat (…) j'ai été réuni plus de trois heures, débattant de ces sujets d'un point de vue juridique”, a affirmé Haro à sa sortie de la réunion ce mercredi même.

En revanche, le procureur général imposé par la dictature de Nicolás Maduro, Tarek William Saab, a déclaré via Instagram qu'il avait reçu une “communication” de Haro, bien qu'il n'ait donné aucun détail sur son contenu ni confirmé s'il s'agissait du document initialement rejeté par le ministère public.

Saab, connu pour son rôle dans la criminalisation de la dissidence politique, a affirmé que Haro et González Urrutia “ont reconnu les compétences constitutionnelles et légales” du MP, déclaration que la défense du leader d'opposition n'a pas encore confirmée.

Le leader antichaviste demeure dans la clandestinité depuis le 30 juillet, après avoir dénoncé la fraude électorale lors des élections présidentielles du 28 juillet, où le Conseil National Électoral (CNE) a proclamé Maduro comme vainqueur sans montrer aucune preuve (REUTERS/Leonardo Fernandez Viloria)

Le procureur a également mentionné González Urrutia, qu'il a qualifié de “recherché par la justice” et “sollicité par la loi”.

Ces déclarations visent à justifier la persécution contre le leader d'opposition, qui fait face à des accusations pour “usurpation de fonctions”, “falsification de document public”, “incitation à la désobéissance aux lois”, “conspiration”, “sabotage” et “association pour commettre des crimes”.

Cependant, la défense a dénoncé que ces accusations manquent de fondement et font partie d'une stratégie pour délégitimer González Urrutia et faire taire l'opposition.

Plus tôt, Haro a dénoncé le manque de transparence dans le processus et la préqualification de délits sans preuves solides, soulignant que le ministère public n'a pas clarifié le caractère avec lequel González Urrutia a été convoqué.

De plus, il a réitéré la disposition du leader d'opposition à participer à une “vérification autonome” des résultats électoraux, dans un effort pour garantir la vérité lors d'élections qui, selon le Conseil National Électoral (CNE), ont donné la victoire à Maduro sans présenter aucune preuve.

Saab, connu pour son rôle dans la criminalisation de la dissidence politique, a assuré que Haro et González Urrutia “ont reconnu les compétences constitutionnelles et légales” du MP, déclaration que la défense du leader d'opposition n'a pas encore confirmée (EFE/ Miguel Gutiérrez)

Asile politique

Mardi, Haro a écarté l'idée qu'Edmundo González cherche l'asile politique dans une ambassade, malgré le mandat d'arrêt émis contre lui par le régime de Nicolás Maduro. Il a également assuré que le leader d'opposition est sous protection pour préserver sa vie.

Le leader antichaviste reste dans la clandestinité depuis le 30 juillet, après avoir dénoncé la fraude électorale aux élections présidentielles du 28 juillet, au cours desquelles le Conseil National Électoral (CNE) a proclamé Maduro vainqueur sans fournir aucune preuve.

La communauté internationale a condamné la persécution contre González Urrutia. Les États-Unis envisagent “une série d'options” pour montrer à Maduro que “ses actions illégitimes et répressives au Venezuela ont des conséquences”, a indiqué Matthew Miller, porte-parole du Département d'État.

“C'est juste un autre exemple des efforts de M. Maduro pour maintenir le pouvoir par la force”, a déclaré le porte-parole du Conseil de Sécurité Nationale des États-Unis, John Kirby, tandis que Brian Nichols, représentant américain pour l'Amérique Latine et les Caraïbes, a qualifié le mandat d'arrêt d'“injustifié”.

Edmundo González a écarté l'idée qu'il cherche l'asile politique dans une ambassade, après le mandat d'arrêt émis contre lui par le régime de Nicolás Maduro (EFE/ Rayner Peña R)

Les gouvernements du Brésil et de Colombie ont également exprimé leur “profonde préoccupation” concernant le mandat d'arrêt, considérant que cette mesure entrave les efforts pour une résolution pacifique de la crise vénézuélienne.

De plus, l'Union Européenne (UE) et l'ONU ont exprimé leur rejet du mandat d'arrêt, soulignant la nécessité de protéger les droits de l'homme au Venezuela.

Dans un communiqué conjoint, des pays d'Amérique Latine comme Argentine, Costa Rica, Équateur, Guatemala, Panama, Paraguay, Pérou, République Dominicaine et Uruguay ont également rejeté “de manière indiscutable et absolue” le mandat d'arrêt contre González Urrutia.

“La disposition vise à faire taire M. González, à mépriser la volonté populaire vénézuélienne et constitue une persécution politique”, indique le communiqué, ajoutant qu'au Venezuela “il n'y a pas de séparation des pouvoirs ni de garanties judiciaires minimales, et où les détentions arbitraires abondent”.

(Avec des informations d'EFE et d'AFP)