La défense d'Edmundo González Urrutia a dénoncé que le procès pénal à son encontre vise à l'exclure du jeu politique.

Publié le 06.09.2024
La défense d'Edmundo González Urrutia a dénoncé que le processus pénal à son encontre cherche à l'éliminer du jeu politique (AP Photo/Ariana Cubillos)

La défense du leader opposant vénézuélien Edmundo González Urrutia a déclaré ce jeudi que le processus pénal contre le candidat de la Plateforme Unitaire Démocratique (PUD) vise à “l'éliminer du jeu politique” afin qu’il “ne puisse pas faire valoir les résultats reflétés dans les actes” diffusés par le mouvement anti-chaviste majoritaire, qui se base sur ces documents pour revendiquer la victoire de l'ex-ambassadeur lors des élections présidentielles de juillet.

Le leader de la PUD fait l'objet d'une enquête de la part du Ministère Public suite à la publication, sur un site web, du "83,5 % des actes" obtenus grâce à des témoins et des membres de bureau de vote, et qui reflètent la “défaite” du dictateur Nicolás Maduro, proclamé gagnant par le Conseil National Électoral (CNE), sans aucune preuve.

L'avocat de l'opposant, José Vicente Haro, qui soutient que ces “actes” sont “authentiques et fiables”, a déclaré qu'il aurait été “une erreur” que González Urrutia se présente à l'une des trois convocations émises par le procureur chaviste pour comparaître en raison de l'enquête, car -a-t-il réitéré- son client “ne dispose pas de garanties constitutionnelles suffisantes pour se rendre” à l'institution.

L'avocat a affirmé que le procureur général imposé par la dictature de Nicolás Maduro, Tarek William Saab, “l'a pratiquement déjà condamné”, car “il ne s'est pas seulement prononcé sur des délits, mais l'a condamné pour des faits dont il n'est nullement responsable”.

Le procureur général imposé par la dictature de Nicolás Maduro, Tarek William Saab (AP Photo/Ariana Cubillos)

Ce que l'on veut, c'est le placer dans une situation de privation de liberté et c'est tout le signal qui est donné, pour ensuite méconnaître ses droits et empêcher l'exercice des droits politiques”, a-t-il ajouté.

Par conséquent, a poursuivi Haro, González Urrutia, qu'il considère comme un “persécuté politique”, continuera à être “en sécurité”, malgré le mandat d'arrêt émis contre lui après son absence aux trois convocations.

Toutes les situations à risque sont présentes en ce moment, car malheureusement, au Venezuela, nous n'avons pas d'État de droit, nous n'avons pas d'État de justice, il y a une situation de violation systématique des droits humains”, a-t-il ajouté.

Saab a assuré ce jeudi que le mandat d'arrêt et l'enquête contre l'ancien candidat présidentiel sont toujours en vigueur, étant donné qu'il est accusé de “usurpation de fonctions”, “falsification de document public”, “incitation à la désobéissance aux lois”, “conspiration”, “sabotage à des systèmes” et “association (pour commettre des délits)”.

La dirigeante de l'opposition María Corina Machado, principale soutien de González Urrutia, a assumé la responsabilité pour la publication des actes qui -affirme-t-elle- prouvent la “stridente défaite” de Maduro.

“J'assume la responsabilité des actes car ils sont légaux, légitimes et expriment la souveraineté populaire du peuple vénézuélien”, a déclaré Machado via X, quelques minutes après que Tarek William Saab a réitéré qu'il existe un mandat d'arrêt contre l'ex-candidat Edmundo González Urrutia pour la diffusion de ces documents.

La dirigeante de l'opposition María Corina Machado (EFE/ Ronald Peña)

La dirigeante s'est exprimée ainsi après que González Urrutia ait transmis au procureur, par l'intermédiaire de son avocat, José Vicente Haro, qu'il n'était pas de sa responsabilité “la numérisation, la protection et la publication des exemplaires des actes de scrutin” que les “témoins dans les bureaux de vote” ont reçus, après avoir été accusé d'usurper les fonctions des autorités électorales pour ce fait.

Machado a affirmé que “le processus de défense du vote, de collecte, de numérisation” des actes “n'est pas seulement un droit constitutionnel”, mais “un exploit citoyen épique, qui est aujourd'hui reconnu et admiré par le monde entier”.

De plus, elle a déclaré que les documents, collectés grâce à “plus d'un million de bénévoles”, ont permis que “en 24 heures” le “monde entier” ait “les preuves” de “la stridente défaite” de Nicolás Maduro, c'est pourquoi -a-t-elle réitéré- González Urrutia “est le président élu du Venezuela”.

(Avec des informations de EFE)