La liste complète des opposants arrêtés et persécutés par le régime de Nicolás Maduro en 2024.

Publié le 11.09.2024
Image d'archive de membres de la Police Nationale Bolivarienne (PNB) faisant face à des manifestants lors d'une manifestation contre les résultats des élections présidentielles, à Caracas (EFE/ Ronald Peña R.)

En 2024, la répression contre l'opposition au Venezuela a atteint un nouveau point critique, avec des détentions arbitraires et des persécutions politiques touchant des figures clés, des journalistes et des manifestants. Parmi les plus touchés se trouve le candidat présidentiel exilé Edmundo González, qui a été poursuivi judiciairement sous des accusations d'incitation à la haine et de terrorisme, ce qui l'a conduit à se réfugier en Espagne.

De plus, les organes de sécurité et les groupes armés connus sous le nom de “collectifs” ont augmenté l'usage disproportionné de la force lors des manifestations pacifiques. Les manifestants et opposants arrêtés ont été accusés en vertu de lois antiterroristes, dans ce que beaucoup considèrent comme une tentative de faire taire la dissidence politique dans le pays.

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Ce mardi, le Commandement National de Campagne (Commandement ConVzla), dirigé par la leader de l'opposition María Corina Machado et l'exilé Edmundo González Urrutia, a rendu publique la liste complète des détenus et persécutés par le régime de Nicolás Maduro en 2024. Cette liste comprend des membres clés du Commandement ConVzla et du parti Vente Venezuela, qui ont été la cible de détentions arbitraires, de poursuites judiciaires et de harcèlements de la part des autorités vénézuéliennes dans une tentative de faire taire l'opposition politique et la dissidence.

Depuis le 28 juillet 2024, Machado a dénoncé la détention de plus de 100 mineurs au Venezuela, accusant le régime de Nicolás Maduro de soumettre ces jeunes à des conditions inhumaines et violentes, les isolant de leurs familles et leur refusant l'accès à une défense légale. La leader de l'opposition a utilisé le hashtag #MaduroSecuestraNiños pour rendre visible la situation et exiger la libération immédiate des mineurs et de tous les prisonniers politiques du pays.

Machado a relaté des cas comme celui de Victoria, une jeune fille de 16 ans qui a été enlevée le 29 juillet et soumise à une disparition forcée sans droit à défense. Un autre cas est celui de Lauriannys, également âgée de 16 ans, qui a été arrêtée le 14 août à Carúpano pour avoir renvoyé un message sur WhatsApp. La jeune fille a subi un effondrement et des dommages cérébraux à cause de l'arrestation, étant jugée sans garanties légales.

Le Forum Pénal, une organisation non gouvernementale défendant les prisonniers politiques, a informé qu'entre le 29 août et le 1er septembre, 86 des plus de 100 adolescents détenus ont été libérés sous des mesures cautélaires. Les libérés, âgés de 14 à 17 ans, provenaient d'États tels que Caracas, Mérida, Táchira et Zulia, entre autres. Cependant, de nombreux autres jeunes restent détenus, selon Machado.

La situation a suscité une inquiétude croissante au niveau international. La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a publié un rapport alertant sur l'augmentation de la répression au Venezuela et l'usage arbitraire de la force contre les manifestants, y compris les mineurs. Machado et d'autres leaders de l'opposition ont appelé la communauté internationale à rester vigilante face à ces violations des droits humains.

Le membre de l'opposition vénézuélienne Andrés Velásquez a qualifié l'arrestation d'adolescents comme l'une des violations les plus graves des droits humains dans le pays, affirmant que l'incarcération de mineurs fait partie d'une stratégie de répression du régime de Maduro après les élections du 28 juillet.

Tous les opposants détenus et persécutés en 2024

Détentions de Vente Venezuela et Commandement ConVzla : Juan Freites, Luis Camacaro, Guillermo López, Emill Brandt, Henry Alviarez, Dignora Hernández, Víctor Castillo, Jean Carlos Rivas, Juan Iriarte, Luis López, Gabriel González, Aldo Rosso, Dennys Manrique, César Tiapa, Ángel Aristimuño, Mayra Montilla, Mary Rodríguez, Alejandro González, Martín Prieto, Ubencio Gil Pacheco, Ricardo Estévez, Alejandro Castro, Jorge Sarmiento, José Ángel Ruiz, Guido Romano Medina, Eduardo Daboin, José Ruiz, Andrés Ruiz, María Oropeza, Adonis Alejandro Torres, Yohandri Alaña, Henry Salazar, Yulenny Aranguren, Virgilio Laverde, Juan Diego Lucena, Manuel Navarro, Yonaiker Paredes, Luis Isturiz, Perkins Rocha et Biagio Pillieri.

Soutiens de María Corina Machado arrêtés : Oscar Castañeda, Ámbar Márquez, Ricardo Albacete Vidal, Carlos Chancellor, Américo de Grazia et Williams Dávila.

Persécutés politiques avec mandat d'arrêt : Jhillkys Arcila, Franco Gerratana, Orlando Moreno, Jhon Carlos Vásquez, Viviana Save, Luis Daniel Humbria, Aaron Suárez, Gerardo Leal et Lenna Anyelina Salazar.

Persécutés politiques réfugiés à l'ambassade d'Argentine à Caracas : Magalli Meda, Humberto Villalobos, Claudia Macero, Pedro Urruchurtu, Omar González et Fernando Martínez Mottola.