Le Bukele colombien a demandé une urgence frontalière après la réélection de Nicolás Maduro : “Ce n'est pas seulement une crise politique.”

Publié le 23.08.2024
Le maire Beltrán n'a pas été étranger à la journée électorale sur le territoire vénézuélien - crédit Jésus Avilés/ Infobae

La journée du jeudi 22 août 2024 a été marquée, parmi de multiples facteurs, par la ratification du “triomphe” du dictateur Nicolás Maduro lors des récentes élections présidentielles au Venezuela, tenues le dimanche 28 juillet.

C'est la magistrate Caryslia Rodríguez, membre du Tribunal Suprême de Justice (TSJ) du pays voisin, qui a confirmé les résultats délivrés par le Conseil National Electoral (CNE), déclarant Maduro vainqueur, qui est au pouvoir depuis 2013, après la mort de Hugo Chávez Frías.

Face à cela, les réactions n'ont pas tardé. Bien que le président de la République, Gustavo Petro, se soit fait remarquer par son silence après la confirmation sur le territoire vénézuélien, de nombreux politiciens ont exprimé leur mécontentement et ont demandé des mesures pour faire face aux conséquences possibles de la permanence de Maduro au pouvoir.

L'un d'eux était le maire de Bucaramanga, Jaime Andrés Beltrán, qui a demandé via ses réseaux sociaux que soit déclarée l'état d'urgence aux frontières. Cela, en raison de la possible crise migratoire qui pourrait se produire dans les mois à venir.

La "victoire" de Nicolás Maduro pourrait générer une crise migratoire au Venezuela - crédit Alexandre Meneghini/ REUTERS

Ce fut par le biais de son compte X, comme à son habitude, que le dirigeant a expliqué que la décision annoncée sur le territoire vénézuélien aggravera non seulement la situation là-bas, mais aura également des conséquences pour la Colombie.

En fait, le dit Bukele colombien a partagé une vidéo dans laquelle on voit le gouverneur de La Guajira, Jairo Aguilar, demandant au président Gustavo Petro de déclarer l'état d'urgence migratoire.

Face à cela, Beltrán a déclaré qu'il se joindrait à l'appel du dirigeant guajiro, soulignant que Bucaramanga est l'une des villes qui pourraient être les plus touchées par la situation dans le pays voisin.

“Le jugement du Tribunal Suprême du Venezuela sur les élections aggravera encore la situation de ce pays et entraînera une nouvelle vague migratoire en Colombie. Je me joins à l'appel du gouverneur de La Guajira à ce sujet, car Bucaramanga est un passage obligé pour le centre du pays. Ceci n'est pas seulement une crise politique, mais aussi humanitaire et de sécurité”, a-t-il commenté.

Jaime Andrés Beltrán a déclaré que la ratification de la victoire de Nicolás Maduro pourrait générer une crise humanitaire et de sécurité dans le pays - crédit @soyjaimeandres/X

Et il est vrai que Beltrán s'est exprimé à plusieurs reprises concernant la population migrante qui reste à Bucaramanga. En effet, le dirigeant a même relié le phénomène à la situation complexe d'insécurité qui sévit dans la ville depuis des mois, même sous sa propre administration.

Le Bukele colombien a “responsabilisé” la population migrante des taux de criminalité à Bucaramanga

Par exemple, début mai de cette année, à travers son compte X, le maire de Bucaramanga a assuré que depuis son arrivée au pouvoir, il a abordé la migration comme un sujet purement “humanitaire”, qui doit être traité d'une perspective sociale. Cependant, Beltrán a été clair en disant qu'il est “inadmissible” que cette situation ait augmenté la criminalité à Bucaramanga.

“À Bucaramanga, nous avons abordé la migration comme un sujet humanitaire qui doit être traité socialement, mais aussi en comprenant qu'il s'agit d'un phénomène qui a augmenté la criminalité et cela est indéniable”.

Jaime Andrés Beltrán a souligné l'importance d'avoir un contrôle sur la population migrante résidente à Bucaramanga - crédit Colprensa/PrensaJaimeBeltrán

Face à cela, le dirigeant a “ouvert” deux voies. La première est basée sur les “opportunités” qui seraient offertes à ceux qui souhaitent “venir apporter”, tandis que la seconde représente la réaction des autorités, qui feront “respecter la ville”.

Suite à cela, Jaime Andrés Beltrán a révélé que depuis qu'il a pris le pouvoir, les forces de l'ordre de Bucaramanga avaient procédé à l'arrestation de 600 personnes de nationalité vénézuélienne à cette époque.

Il est important de noter que des centaines de Vénézuéliens s'étaient regroupés dans le parc San Pío, au centre de la ville, pour manifester au milieu de la journée électorale qui a vu le dictateur Nicolás Maduro déclarer vainqueur.