Le chancelier Murillo s'est à nouveau exprimé sur la situation au Venezuela : “Nous respectons sa souveraineté”.

Publié le 10.09.2024
Le chancelier Murillo a assuré qu'avant tout, la sagesse du Venezuela est respectée - crédit Ministère des Affaires étrangères

Le chancelier Luis Gilberto Murillo a parlé de l'importance du dialogue pour atteindre la paix politique au Venezuela, informant que la Colombie maintient des contacts continus avec le gouvernement de Caracas et avec l'opposition vénézuélienne.

Murillo a déclaré que l'administration du président Gustavo Petro était disposée à aider à surmonter la crise politique résultant des élections du 28 juillet. Ces élections ont été un point critique car, selon les rapports, le régime de Nicolás Maduro refuse son audit, ce qui a intensifié les tensions dans le pays voisin.

Le chancelier a souligné le respect de la Colombie pour la souveraineté vénézuélienne, mais a mis en avant la nécessité de favoriser le dialogue entre les différentes factions politiques du Venezuela pour trouver une solution durable. "Nous continuons à inviter au dialogue, nous respectons la souveraineté du Venezuela et c'est une solution que doivent trouver les Vénézuéliens", a précisé Murillo.

Parallèlement, les administrations de la Colombie, du Brésil et du Mexique cherchent à faire pression pour établir un dialogue qui mène à la paix politique au Venezuela. Cependant, divers secteurs reconnaissent que ces initiatives font face à des défis, étant donné qu'il y a de moins en moins de soutien et d'espace pour les mettre en œuvre.

Les présidents de la Colombie et du Brésil ont plaidé pour que la crise politique du Venezuela se résolve rapidement - crédit André Borges/Mauricio Dueñas Castañeda/EFE

“Il est important que le dialogue mène à des accords et que ces accords mènent à la paix politique du Venezuela. C'est une suggestion que nous avons faite avec tout le respect", a souligné Murillo.

Concrètement, selon le gouvernement national, la Colombie maintient des contacts tant avec le gouvernement de Caracas qu'avec l'opposition de figures telles que María Corina Machado et Edmundo González, ce dernier étant actuellement en exil en Espagne. Ces efforts visent à servir d'intermédiaires et à trouver des points d'accord qui facilitent une résolution pacifique de la crise.

Murillo a également souligné l'importance des accords qui peuvent aboutir à une paix politique, ajoutant que toute suggestion faite par le gouvernement de Colombie est formulée avec le plus grand respect pour la souveraineté vénézuélienne.

La Colombie, avec le Brésil, sous la direction de Luiz Inácio Lula da Silva, et le Mexique, présidé par Andrés Manuel López Obrador, continue de chercher des alternatives pour promouvoir le dialogue entre les parties en conflit au Venezuela. Cependant, la faisabilité de ces alternatives est réduite par la situation politique actuelle et le manque d'ouverture au dialogue de la part du régime de Maduro.

La situation du Venezuela

Depuis la fin de 2021, au Venezuela, des négociations politiques entre le régime de Maduro et l'opposition cherchent à relancer un processus électoral permettant des élections libres et justes. Les conversations suspendues en octobre 2021 ont repris en novembre, dans un contexte tendu à cause de plusieurs problèmes touchant le pays sud-américain.

Edmundo González a dû s'exiler en Espagne après la persécution du régime - crédit Jeampier Arguinzones/Europa Press

Une des principales crises auxquelles font face les Vénézuéliens est l'urgence humanitaire complexe. Des millions de personnes n'ont pas accès à des soins de santé de base et souffrent de malnutrition en raison du manque de médicaments et de nourriture. De plus, les services de base comme l'électricité et l'eau sont rares, affectant la vie quotidienne des citoyens.

Le collapse socio-économique a également conduit à un exode massif, avec près de 7,1 millions de Vénézuéliens quittant le pays à la recherche d'une meilleure qualité de vie, selon des chiffres récents. Ce déplacement massif a généré une des plus grandes crises migratoires au monde, se concentrant principalement vers des pays voisins comme la Colombie, le Brésil et le Pérou.

La répression politique est un autre aspect critique, le gouvernement vénézuélien emprisonnant des opposants politiques et les rendant inéligibles pour se présenter à des fonctions publiques. Le Forum Penal a dénoncé l'existence de plus de 270 prisonniers politiques, et les rapports de torture, de mauvais traitements et d'isolement des détenus continuent.

Sur le plan économique, la situation est sévère : la production pétrolière a chuté de manière drastique, affectant la principale source de revenus de l'État. À cela s'ajoute une inflation incontrôlée, une pénurie de biens essentiels et de hauts niveaux de chômage, qui dessinent un panorama de collapse économique.

Depuis 2014, les forces de sécurité et les groupes armés pro-gouvernementaux ont réprimé violemment les manifestations et les actes d'opposition. Les rapports de brutalité policière sont constants, tout comme le manque de protection et de respect envers les communautés indigènes.

Le régime de Maduro a contraint plus de 7,1 millions de personnes à migrer - crédit Fausto Torrealba/Reuters

La conjonction de ces problèmes économiques, sociaux et politiques a causé une crise d'une telle ampleur qu'elle nécessite des mesures prioritaires de la part des autorités. Tandis que les négociations politiques cherchent à ouvrir un chemin vers la stabilité, les Vénézuéliens continuent de faire face aux effets dévastateurs d'une crise prolongée.