Le chavisme répète sa vieille stratégie face à la marche de l'opposition : il sortira dans la rue le même jour pour célébrer la victoire frauduleuse.

Publié le 15.08.2024
Le premier vice-président du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), Diosdado Cabello (EFE/Rayner Peña R.)

Le premier vice-président du parti officiel Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), Diosdado Cabello, a annoncé ce mercredi que le prochain samedi, le chavisme marchera pour continuer à “célébrer la victoire de la révolution bolivarienne”, en rapport avec les élections présidentielles, où les autorités électorales ont proclamé Nicolás Maduro.

Samedi, nous allons nous rassembler pour marcher dans tout le Venezuela, nous sortons dans la rue pour continuer à célébrer la victoire de la révolution bolivarienne”, a signalé le député.

Cabello a assuré que l’opposition majoritaire, qui a également convoqué une manifestation pour ce samedi, ne pourra pas rivaliser avec le chavisme.

“Venez nous chercher, nous allons vous embêter, interprétez cela comme vous le voulez, mais ici c’est fini la plaisanterie, assumez votre responsabilité car nous assumons la nôtre”, a-t-il ajouté.

Le leader chaviste n’a pas donné plus de détails sur la convocation de cette manifestation.

Mardi, la plus grande alliance de l’opposition au Venezuela - la Plateforme unitaire démocratique (PUD) - a appelé à une manifestation mondiale le samedi 17 août dans plus de 100 villes, en défense de la vérité, faisant allusion à la victoire que - insiste-t-elle - a obtenue Edmundo González Urrutia lors des élections du 28 juillet, face à Maduro, proclamé vainqueur par le Conseil national électoral (CNE).

Diosdado Cabello lève un portrait d'Hugo Chávez lors d'un acte de campagne de Nicolás Maduro (REUTERS/Maxwell Briceno)

Via X, l’opposition majoritaire a appelé les Vénézuéliens à l’étranger - environ 7,77 millions, selon la Plateforme de coordination interagence pour les réfugiés et les migrants (R4V) - à exiger le respect des “résultats du 28 juillet”, que la PUD base sur le “83,5 %” des procès-verbaux qu’elle affirme avoir recueillis grâce à des témoins et des membres de bureau, selon lesquels son candidat a battu Maduro de manière significative.

Cette manifestation, également à l’intérieur du Venezuela, a été convoquée samedi dernier par González Urrutia et sa principale alliée, l'ancienne députée María Corina Machado.

Le CNE, qui dit avoir subi une cyberattaque le jour des élections, n’a pas encore publié les résultats détaillés confirmant la victoire de Maduro, un silence qui a été remis en question par de nombreux pays et organisations, y compris le Centre Carter, qui a participé en tant qu'observateur aux élections.

La leader de l'opposition vénézuélienne María Corina Machado et le candidat Edmundo González Urrutia (EFE/Henry Chirinos)

Les États-Unis et le Panama se sont engagés à chercher des solutions

Sur un autre sujet, le président du Panama, José Raúl Mulino, et son homologue américain, Joe Biden, ont convenu ce mercredi de rechercher une “solution conjointe” à la crise provoquée par la fraude électorale de la dictature de Nicolás Maduro au Venezuela, selon un communiqué de la présidence panaméenne.

Les deux chefs d’État “ont eu cet après-midi un dialogue téléphonique d’environ 11 minutes, au cours duquel ils se sont également engagés à explorer une solution conjointe pour la crise que vit le Venezuela”, selon le communiqué officiel du Panama.

Lors de cet appel téléphonique, au cours duquel d’autres sujets comme la crise migratoire ont été abordés, Biden a défini le président Mulino comme un “‘top partenaire’ (grand allié) des États-Unis, et a souligné que la figure du président panaméen ‘se distingue’ dans la région”.

Biden, selon le communiqué panaméen, a reconnu “le leadership du Panama et de son président dans la recherche d’une solution à la crise du Venezuela, tout en remerciant le président Mulino pour le rôle du Panama dans le cadre du dialogue au sein de l’Organisation des États américains (OEA) et aux Nations Unies”.

Le Panama a une grande dette historique envers le Venezuela”, a rappelé Mulino à son homologue américain.

Le Panama a été l’un des 17 gouvernements qui, le 31 juillet dernier, ont voté à l’OEA en faveur d’une résolution demandant au régime vénézuélien de publier “immédiatement” les procès-verbaux des élections vénézuéliennes, résolution qui n’a pas abouti.

(Avec des informations d’EFE)