Le Chili a rejeté la décision “injustifiée” du régime chaviste de retirer à Brasil la garde de l'Ambassade d'Argentine à Caracas.

Publié le 07.09.2024
Gabriel Boric, président du Chili (EFE/ Elvis González)

“Le gouvernement du Chili exprime son inquiétude face à la décision du gouvernement du Venezuela de révoquer, de manière immédiate et injustifiée, l'autorisation qu'il avait accordée au Brésil pour lui fournir protection et garde à l'ambassade d'Argentine à Caracas”, indique le communiqué diffusé par le ministère des Affaires étrangères.

Et il ajoute : “Nous manifestons notre rejet de cette décision et notre solidarité avec les gouvernements d'Argentine et du Brésil face à la situation qu'ils traversent en ce moment”.

Il souligne également que la décision du régime chaviste “représente une grave méconnaissance de ce qui est stipulé dans la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961 et dans la Convention de Vienne sur les relations consulaires de 1963″.

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La dictature de Maduro a annoncé ce samedi qu'elle a décidé de révoquer, “de manière immédiate” et unilatérale, le permis pour que le Brésil garde l'ambassade d'Argentine à Caracas.

“Le Venezuela est contraint de prendre cette décision motivée par les preuves sur l'utilisation des installations de cette mission diplomatique pour la planification d'activités terroristes et des tentatives de magnicide contre le président constitutionnel de la République bolivarienne du Venezuela, Nicolás Maduro Moros, et contre la vice-présidente exécutive, Delcy Rodríguez Gómez, par des fuyards de la justice vénézuélienne qui restent à l'intérieur”, indique le texte diffusé par le ministère des Affaires étrangères du régime chaviste.

“Conformément aux conventions de Vienne sur les relations diplomatiques et relations consulaires, le Brésil sera sous la garde et la défense des intérêts argentins jusqu'à ce que le gouvernement argentin indique un autre État acceptable au gouvernement vénézuélien pour exercer les fonctions mentionnées précédemment”, lit-on dans le document qui souligne ensuite, “dans ce contexte, en termes des conventions de Vienne, l'inviolabilité des installations de la mission diplomatique argentine, qui abrite actuellement six demandeurs d'asile vénézuéliens, ainsi que des biens et des archives”.

“La République argentine exprime sa reconnaissance à la sœur République fédérative du Brésil pour la représentation des intérêts argentins dans la République bolivarienne du Venezuela et remercie son engagement et sa responsabilité d'assurer la garde des biens argentins dans ce pays”, commence le document publié par le ministère dirigé par la ministre Diana Mondino.

Dans le texte, il est également dénoncé auprès de la communauté internationale que actuellement des patrouilles des services de renseignement et des forces de sécurité vénézuéliennes entourent la résidence officielle à Caracas et il est annoncé que toute tentative d'invasion du bâtiment sera condamnée internationalement.

Pour sa part, le ministère des Affaires étrangères argentin a remercié “l'engagement et la responsabilité” de Brasilia “d'assurer la garde des biens argentins dans ce pays”, ainsi que le bien-être des persécutés, et a prévenu que “toute tentative d'intrusion ou de kidnapping des asilés qui demeurent dans notre résidence officielle sera durement condamnée par la communauté internationale”.

Des agents de police du régime assiègent depuis la nuit de ce vendredi la résidence officielle de l'ambassade d'Argentine à Caracas - sous la protection du Brésil après l'expulsion de la mission diplomatique du pays austral -, où six opposants se sont réfugiés depuis mars.

Les opposants asilés dans l'ambassade sont Magallí Meda, cheffe de campagne pour les élections présidentielles ; Pedro Urruchurtu, coordinateur international de Vente Venezuela ; l'ancien député Omar González, membre de Voluntad Popular ; Claudia Macero, coordinatrice des communications de VV ; Humberto Villalobos, coordinateur électoral du Commandement de campagne de VV ; et l'ancien ministre Fernando Martínez Mottola, conseiller de la Plateforme unitaire démocratique (PUD), le principal bloc d'opposition.

Le dictateur Maduro a rompu les relations avec le Chili (EFE/ Miguel Gutiérrez)

Les six opposants se sont réfugiés après que le parquet chaviste les a accusés de plusieurs délits, tels que “conspiration” et “trahison à la patrie”, entre autres.

Fin juillet, ce groupe d'opposants a dénoncé que “des fonctionnaires de sécurité du régime” se trouvaient à l'extérieur du lieu et cherchaient à “prendre cette enceinte diplomatique”, ce qu'ils ont qualifié de “grave violation du droit international”.

Le Chili et le Venezuela entretiennent des relations tendues depuis les élections du 28 juillet dernier, au cours desquelles le chavisme a commis une nouvelle fraude électorale. Le président Boric a déclaré qu'il ne reconnaît pas Maduro comme le vainqueur des élections, ce qui a conduit le dictateur à rompre les relations et à exiger le retrait “immédiat” des représentants chiliens dans le pays.