Le dictateur Nicolás Maduro a décrété l'avancement de Noël au Venezuela.

Publié le 03.09.2024

Le dictateur du Venezuela, Nicolás Maduro, au milieu de la profonde crise que traverse le pays après la fraude électorale du 28 juillet dernier, a annoncé son traditionnel avancement de Noël. "Septembre arrive et j'ai dit : 'Septembre et ça sent déjà Noël'", a-t-il commencé.

"Et c'est pourquoi cette année, en hommage à vous, en remerciement à vous, je vais décréter l'avancement de Noël au 1er octobre. Noël commence le 1er octobre pour tous et toutes. Noël est arrivé avec paix, bonheur et sécurité", a-t-il indiqué lors d'un événement télévisé.

Ce n'est pas la première fois que le chaviste modifie le calendrier des festivités. Cependant, il le fait à peine quelques heures après l'émission d'un mandat d'arrêt contre l'opposant Edmundo González Urrutia et au milieu d'une profonde crise politique.

Nicolás Maduro a annoncé son traditionnel avancement de Noël (Marcelo García/Palacio de Miraflores/REUTERS)

Dans un document, le procureur Luis Ernesto Dueñez Reyes a demandé le mandat d'arrêt contre González Urrutia pour la présumée commission de délits d'Usurpation de fonctions, de faux documents publics, d'incitation à la désobéissance aux lois, de complot, de sabotage et d'association illicite.

Un tribunal spécialisé dans les délits liés au terrorisme a pris la demande et émis un mandat d'arrêt contre le candidat de l'opposition majoritaire du pays.

González Urrutia s'est absenté à trois convocations du ministère public chaviste la semaine dernière. L'enquête est liée à la publication d'un site web, sur lequel la principale coalition d'opposition -la Plateforme Unitaire Démocratique (PUD)- affirme avoir téléchargé "83,5 % des procès-verbaux électoraux" recueillis par des témoins et membres de bureau lors de la nuit des élections, afin de soutenir sa dénonciation de fraude lors des présidentielles.

La PUD a diffusé ces procès-verbaux, que la dictature qualifie de "faux", après que le Conseil National Électoral (CNE) ait proclamé Maduro vainqueur des élections, ce qui a été remis en question par de nombreux pays, dont certains soutiennent que González Urrutia a gagné de manière large.

Jeudi, lorsque le troisième avis de convocation a été rendu public, le Ministère Public a averti que, s'il ne se présentait pas à nouveau, un "mandat d'arrêt respectif lui serait délivré" car il considère qu'il "est en situation de danger de fuite".

Edmundo González Urrutia (EFE/ Rayner Peña R.)

Auparavant, González Urrutia avait exprimé que le Ministère Public "tente de le soumettre à un entretien sans préciser dans quelles conditions il doit comparaître et préqualifiant des délits non commis". À son avis, le procureur général "se comporte, à plusieurs reprises, comme un accusateur politique", car -a-t-il affirmé- "il condamne à l'avance et maintenant pousse une convocation sans garanties d'indépendance et de procédure régulière".

"Les vénézuéliens et le monde regardent avec indignation un régime qui n'a pas été capable de publier dans les délais légaux la moindre déclaration qui soutienne le résultat frauduleux annoncé par le CNE, mais qui est capable de construire en quelques minutes un mandat d'arrêt contre le vainqueur des élections présidentielles", a-t-il déclaré.

Cela, poursuit-il, "démontre que le régime souhaite continuer à violer l'exercice de la souveraineté populaire exprimée le 28 juillet dernier en faveur d'un changement politique dans le pays".

La coalition, qui affirme avoir remporté les présidentielles, a qualifié le mandat d'arrêt d'irréel, émis moins d'une heure après que le Ministère Public a annoncé qu'il l'avait demandé au tribunal.

"Toute persécution nous trouvera unis, fermes et articulés dans la défense de la majorité écrasante qui s'est exprimée le 28J. Au peuple du Venezuela et à la communauté internationale, restons fermes et articulés dans la défense de la volonté exprimée", a ajouté l'alliance.