Le nombre de morts lors des manifestations contre la fraude électoral au Venezuela est passé à 27.

Publié le 23.08.2024
Des membres de la Police nationale bolivarienne (PNB) ont confronté des manifestants lors d'une manifestation contre les résultats des élections à Caracas (EFE/ Ronald Peña R./Archive)

Il s'agit de "deux motocyclistes" dont les décès sont sous enquête de la Procureure, a détaillé Saab à la télévision d'État sans fournir plus de détails.

Le procureur avait tenu la partie d'opposition responsable de ces décès, la majorité survenus lors des manifestations déclenchées contre la réélection de Maduro le 28 juillet dernier, qui ont également laissé près de 200 blessés et plus de 2 400 détenus, que le régime qualifie de "terroristes".

Le Conseil national électoral (CNE) du Venezuela a proclamé Maduro vainqueur avec 52 % des voix contre 43 % pour son principal rival Edmundo González Urrutia, sans présenter le détail du scrutin, invoquant un piratage du système de vote. L'opposition, en revanche, a dénoncé fraude et affirme avoir des preuves de sa victoire.

Les contestations ont conduit Maduro devant le Tribunal suprême de justice (TSJ), aligné sur le régime, pour trancher les plaintes. La plus haute cour a répondu ce jeudi en validant sa réélection pour un troisième mandat de six ans, jusqu’en 2031.

Maduro accuse González Urrutia et la dirigeante de l'opposition María Corina Machado d'être à l'origine d'une tentative de coup d'État et a demandé la prison pour tous deux, bien qu'il n'existe pas de mandat d'arrêt.

La Procureure est prête à "avancer, approfondir ces enquêtes" à leur encontre, a déclaré Saab ce jeudi.

La plus haute cour transmettra également à la Procureure la décision de certification de la réélection de Maduro afin qu'elle s'ajoute à l'enquête pénale contre González Urrutia et Machado, sur la base que les documents que l'opposition défend comme preuves de sa victoire pourraient être "présumément faux ou forgés".

La dirigeante de l'opposition vénézuélienne María Corina Machado s'adresse à ses partisans lors d'une marche contre la fraude électorale le 3 août 2024 (REUTERS/Fausto Torrealba)

L'ONU offre sa médiation

D'autre part, l'ONU a déclaré ce jeudi qu'elle est prête à médiation dans la crise du Venezuela "tant que toutes les parties en conviennent et le demandent".

Lors de sa conférence de presse quotidienne, le porte-parole de la secrétaire générale de l'ONU -Stéphane Dujarric- a été interrogé sur la possibilité que l'ONU participe de manière plus ou moins discrète à certaines initiatives de médiation entre le régime de Nicolás Maduro et les partisans d'Edmundo González Urrutia, les deux revendiquant la victoire aux élections présidentielles.

“Nos bons offices sont toujours disponibles”, a répondu Dujarric, mais a précisé qu'ils ne seront mis en œuvre qu'avec l'accord de toutes les parties.

Jusqu'à présent, le seul rôle de l'ONU dans les élections contestées au Venezuela a été l'envoi d'un panel d'experts électoraux, invités par le régime et qui, à la fin de leur mission, s'est montré très critique quant au déroulement des élections présidentielles.

Le rapport provisoire de ce panel d'experts a conclu que les élections présidentielles au Venezuela ont manqué des “mesures de base de transparence et d'intégrité qui sont essentielles pour organiser des élections crédibles”. Un jour plus tard, le régime de Maduro a qualifié les membres du groupe de l'ONU de “faux experts électoraux” et les a accusés de diffuser “une série de mensonges”, tandis que l'opposition a déclaré que leur document renforce la thèse soutenant la victoire du candidat d'opposition Edmundo González Urrutia.

(Avec des informations de l'AFP et de l'EFE)