Le panel d'experts électoraux de l'ONU au Venezuela a présenté un rapport provisoire au CNE.

Publié le 13.08.2024
Une personne participant à un simulacre électoral programmé (EFE/ Miguel Gutiérrez)

Le 2 août dernier, le panel d'experts électoraux des Nations Unies (ONU) a conclu sa mission au Venezuela et a remis un rapport provisoire sur le processus électoral au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, selon les informations de Farhan Haq, porte-parole de l'organisation.

Ce rapport, qui a été récemment partagé avec les membres du Conseil National Électoral (CNE) du Venezuela, est suivi d'un rapport final qui sera remis au secrétaire général.

Le panel, composé de quatre experts, est arrivé au Venezuela début juillet à l'invitation du CNE pour surveiller les élections présidentielles du 28 juillet dernier. Cette commission a pour mission d'élaborer un rapport indépendant dont les conclusions devaient être confidentielles mais finalement seront rendues publiques, bien qu'il ne soit pas encore précisé quand.

Photo d'archive : Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres (Wang Lili/Pool via REUTERS)

Le CNE a annoncé la victoire électorale du président Nicolás Maduro, mais n'a pas encore publié les résultats détaillés, ce qui a suscité des demandes de transparence de la part de l'opposition et de plusieurs acteurs de la communauté internationale.

De plus, le CNE a dénoncé qu'une cyberattaque a retardé la transmission des données de vote des élections, ce qui a ajouté encore plus de tensions au processus.

La plus grande coalition d'opposition, la Plataforme Unitaire Démocratique (PUD), a rejeté les résultats proclamés par le CNE et continue d'affirmer que son candidat, Edmundo González Urrutia, a été le véritable vainqueur des élections. Les controverses entourant l'élection ont intensifié les divisions politiques et sociales déjà existantes dans le pays.

Le candidat de la plus grande coalition d'opposition du Venezuela, Edmundo González Urrutia, sur une photo d'archive (EFE/ Ronald Peña R.)

Lors du processus électoral, le Venezuela a également reçu la visite d'observateurs internationaux du Centre Carter, du Conseil des Experts Électoraux d'Amérique Latine (Ceela), ainsi que d'organisations africaines et d'autres représentants invités par le CNE.

Les États-Unis estiment que l'OEA est le « véhicule » pour résoudre la crise

Les États-Unis ont défendu ce mardi l'utilité de l'Organisation des États Américains (OEA) pour faire face à la crise post-électorale au Venezuela. Cela intervient après que l'abstention ou absence de plusieurs pays lors d'un vote récent du Conseil Permanent de l'OEA ait empêché une résolution pour vérifier les résultats électoraux dans le pays des Caraïbes.

Vedant Patel, porte-parole adjoint du Département d'État américain, a déclaré lors d'une conférence de presse : « C'est notre espoir et notre objectif : utiliser l'OEA comme un véhicule pour cela », faisant référence au souhait des États-Unis que cet organisme soit essentiel dans la résolution de la situation au Venezuela.

Photographie d'archive du secrétaire d'État des États-Unis, Antony Blinken (EFE/EPA/ROLEX DELA PENA)

Cette déclaration est intervenue après une conversation entre le secrétaire d'État, Antony Blinken, et le ministre des affaires étrangères colombien, Luis Gilberto Murillo, où les deux ont exprimé des divergences sur le rôle de l'OEA dans cette crise.

Blinken a souligné que la région doit « parler d'une seule voix, y compris l'Organisation des États Américains », selon un communiqué du Département d'État. De son côté, Murillo a réitéré sa « position concernant le rôle de l'OEA », conformément à une note du ministère des Affaires étrangères colombien.

Pendant ce temps, les gouvernements de Colombie, Brésil et Mexique, qui entretiennent des relations avec Nicolás Maduro, s'efforcent de diriger un effort de médiation pour trouver une issue à la crise.

Le président vénézuélien Nicolás Maduro

Le 1er août, par l'abstention ou l'absence de ces pays, le Conseil Permanent de l'OEA a échoué à approuver une résolution demandant de vérifier les résultats électoraux au Venezuela. Le gouvernement du président colombien, Gustavo Petro, a justifié son abstention en arguant que l'OEA n'est pas « le cadre approprié » pour aborder cette situation puisque le Venezuela est en dehors de l'organisme depuis des années.

Les États-Unis ne reconnaissent pas les résultats proclamant la victoire de Nicolás Maduro. Selon Washington, le vainqueur est González Urrutia.

Patel a affirmé qu'il est « clair » que González Urrutia « a obtenu le plus grand nombre de voix » et que Nicolás Maduro doit le reconnaître. De plus, il a exprimé que les États-Unis coordonnent avec la Colombie, le Brésil et le Mexique pour exiger la transparence des résultats et ont exhorté à la fois le chavisme et l'opposition à entamer des discussions pour une transition démocratique.

(Avec des informations d'EFE)