Le parquet du Venezuela a accusé trois dirigeants antichavistes de collaborer avec l'opposition en diffusant les procès-verbaux électoraux.

Publié le 06.09.2024
La Fiscalía de Venezuela accusé trois dirigeants antichavistes de collaborer avec l'opposition en diffusant les procès-verbaux électoraux (EFE)

La Fiscalía de Venezuela a informé ce jeudi qu'elle enquête sur trois importants dirigeants de l'opposition, qui sont détenus, pour avoir collaboré avec María Corina Machado et Edmundo González Urrutia dans la diffusion des procès-verbaux électoraux du 28 juillet.

En conséquence, les trois, qui “sont détenus au Sebin” (Service Bolivarien de Renseignement National), ont été interrogés par le Ministère Public, dans le cadre de l'enquête à leur encontre ainsi qu'à l'égard du candidat, accusé de “usurpation de fonctions”, “falsification de document public”, “incitation à la désobéissance aux lois” et “conspiration”, entre autres.

La dictature de Nicolás Maduro accusé Biagio Pilieri de “terrorisme” et “trahison à la patrie”, entre autres crimes (EFE)

Plus tôt, María Livia Vasile, épouse de Pilieri, avait dénoncé que l’activiste politique avait été accusé formellement de cinq délits, sans possibilité de se défendre avec son équipe de confiance. “Mon mari a été présenté le vendredi 30 août sans la présence de ses avocats de confiance, avec l'assistance d'un avocat commis d'office, et a été imputé de cinq délits : conspiration, association de malfaiteurs, incitation à la haine, terrorisme et trahison à la patrie”, a-t-elle écrit sur ses réseaux sociaux.

Le coordinateur national de Convergence a été le dernier de nombreux opposants proches de Machado à avoir été arrêté. Dans son cas, les forces de sécurité de Maduro l'ont suivi pendant plus de 20 minutes alors qu'il quittait sa voiture après la grande manifestation à Caracas le 28 août dernier et, après l'avoir percuté et entouré de camionnettes et de motos, ont réussi à l'enlever. Au bout de quelques minutes, la dernière localisation de son téléphone portable a indiqué El Helicoide.

Auparavant, le régime avait attaqué Perkins Rocha, le porte-parole de la leader de Vente Venezuela et coordinateur juridique et représentant du Commandement Venezuela auprès du Conseil National Électoral. Son arrestation a eu lieu un jour avant la manifestation mondiale pour le premier anniversaire de la fraude et a été une nouvelle manœuvre avec laquelle le gouvernement a tenté de “nous plier, nous déconcentrer et nous terroriser”, a dénoncé Machado.

Perkins Rocha a été arrêté un jour avant la grande manifestation mondiale de l'opposition (EFE)

Quant à Freddy Superlano, il a été l'un des premiers à tomber en disgrâce après les élections. Le 30 juillet, une vidéo a montré le moment où sa voiture a été abordée par un autre véhicule dont sont descendus des hommes armés et l'ont emporté de force. Le dirigeant de Voluntad Popular se trouvait à l'entrée de chez lui à Sebucan.

Bien que la PUD ait dénoncé à plusieurs reprises des tortures, des abus, des violations de leurs droits et un manque d'informations sur leur état ou leur localisation, Saab a assuré ce jeudi qu'il peut “témoigner et attester” que “des certificats médicaux” confirment son “bon état de santé”, sans mentionner l'interdiction de voir ses proches ou de communiquer avec ses avocats.

Telle est l'intensité de la tension et des agressions au Venezuela que plus de 25 ONG et l'ONU ont alerté sur le “climat de peur” qui règne dans le pays, avec des persécutions contre les civils et les dissidents, qui n'exercent que “leur droit à la participation politique” ou à la “liberté d'expression”. “Nous continuons à exprimer nos préoccupations ; nous continuons à appeler toutes les parties à résoudre tous les différends électoraux par des moyens pacifiques”, a demandé Ravina Shamdasani, porte-parole du bureau des Droits de l'Homme des Nations Unies.

(Avec des informations de EFE)