Le parti de María Corina Machado a exigé la libération immédiate de ses dirigeants enlevés par le régime de Maduro.

Publié le 21.08.2024
Le parti de María Corina Machado a exigé la libération immédiate de ses leaders kidnappés par le régime de Maduro

Vente Venezuela (VV), parti politique de la leader d'opposition vénézuélienne María Corina Machado, a exigé ce mardi la libération immédiate de ses dirigeants Henry Alviarez et Dignora Hernández, qui ont été arrêtés il y a cinq mois par le régime de Nicolás Maduro.

Les deux leaders sont accusés par le Ministère public (MP) d'une supposée implication dans des "actions violentes" liées aux élections présidentielles précédentes, une accusation que VV a dénoncée comme faisant partie de la persécution politique continue à son encontre.

La formation d'opposition a rappelé à travers ses réseaux sociaux que tant Alviarez que Hernández, qui faisaient partie de l'équipe de campagne présidentielle de la Plateforme Unitaire Démocratique (PUD), ont été arrêtés de manière "injuste" le 20 mars de cette année pour avoir exercé leurs droits politiques et pour leur "lutte inflexible pour une Venezuela libre".

Parallèlement, VV a demandé le "cessation de la persécution et de la criminalisation" au Venezuela et a dénoncé que six autres opposants se trouvent réfugiés dans la résidence officielle de l'Ambassade d'Argentine à Caracas, sous la protection du Brésil, après que la mission diplomatique argentine ait été expulsée par Maduro. Ces leaders cherchent protection après avoir été la cible d'ordres d'arrestation émis par le MP, dans une claire tentative du régime de Maduro de faire taire l'opposition.

La crise politique au Venezuela s'est intensifiée après les élections du 28 juillet, où le Conseil National Électoral (CNE) a proclamé Maduro vainqueur pour un troisième mandat consécutif, cependant, l'organe électoral n'a pas encore publié les résultats désagrégés, malgré les appels répétés nationaux et internationaux.

La formation d'opposition a rappelé que les dirigeants Henry Alviarez et Dignora Hernández ont été arrêtés de manière injuste pour avoir exercé leurs droits politiques (REUTERS/Leonardo Fernandez Viloria)

La PUD, dirigée par Edmundo González Urrutia, a insisté sur le fait que sa candidature a été victorieuse, en se basant sur le "83,5 % des procès-verbaux" obtenus par des témoins et des membres de table lors de la journée électorale, documents qui ont été rejetés par le chavisme comme "faux".

Les manifestations contre le résultat officiel ont secoué le pays, laissant un bilan de 25 morts et plus de 2.400 détenus, selon les chiffres du régime. Malgré cette répression, González Urrutia a réaffirmé que les Vénézuéliens ont voté pour un pays sans persécution, avec des services publics efficaces, des salaires dignes, et des opportunités réelles pour tous.

"Ce désir ne s'arrêtera pas", a souligné l'ex-ambassadeur, appelant à travailler pour une transition en paix, ordonnée et avec des garanties menant à la transformation démocratique définitive du Venezuela.

Face à la proclamation de Maduro, González Urrutia a exhorté le dictateur à "se mettre de côté" et à permettre le début d'une transition politique en paix et a souligné sa disposition à un "dialogue politique" qui conduise à la liberté et à la démocratie dans le pays.

La communauté internationale continue d'exiger du CNE la divulgation des résultats complets des élections, une demande que Maduro a systématiquement ignorée.

Edmundo González Urrutia, a insisté sur le fait que sa candidature a été victorieuse, en se basant sur le “83,5 % des procès-verbaux” obtenus par des témoins et des membres de table lors de la journée électorale (EFE/ Miguel Gutierrez)

Effondrement du système démocratique

La manque de transparence lors des élections du 28 juillet dernier au Venezuela et l'absence de preuves soutenant le résultat officiel qui a déclaré Nicolás Maduro vainqueur révèlent que le système démocratique de ce pays a échoué, a averti ce mardi Francisco Guerrero, secrétaire pour le Renforcement de la Démocratie de l'Organisation des États Américains (OEA).

"Dans quel processus électoral au monde peut-on attendre trois semaines pour connaître les preuves garantissant un résultat ? Nulle part ailleurs dans le monde. Ce que cela confirme, c'est que le système démocratique au Venezuela a échoué", a déclaré Guerrero lors de la XVII Réunion Interaméricaine des Autorités Électorales (RAE), tenue dans la ville paraguayenne de Luque.

Le fonctionnaire a souligné que les Vénézuéliens ont décidé "dans une direction opposée" aux résultats émis par le Conseil National Électoral (CNE), qui a officialisé la victoire de Maduro pour un troisième mandat, un résultat largement contesté tant par l'opposition que par une grande partie de la communauté internationale.

"Dans le cas du Venezuela, en particulier, il est clair, très clair, que les gens ont décidé dans une direction opposée à ce que dit l'autorité électorale", a souligné Guerrero, qui a également noté que le CNE "s'est caractérisé par être entre les mains du régime de Nicolás Maduro".

Francisco Guerrero, secrétaire pour le Renforcement de la Démocratie de l'Organisation des États Américains (OEA)

Guerrero a conclu que le "manque d'indépendance" électorale au Venezuela, ainsi que le "manque de capacité politique" du régime chaviste à "reconnaître ce que les gens ont réellement dit dans les urnes, est ce qui a généré cette crise".

(Avec des informations de l'EFE)