Le régime de Maduro avance dans son plan de rompre les relations avec l'Espagne : le Parlement a déjà présenté un projet d'accord.

Publié le 18.09.2024
Le régime de Maduro avance dans son plan de rompre les relations avec l'Espagne : le Parlement a déjà présenté un projet d'accord (EFE)

Le document, qui a été lu lors d'une session en plénière de l'organe législatif chaviste, urge “l'Exécutif national à évaluer, dans un délai impératif, la rupture des relations diplomatiques et commerciales avec le Royaume d'Espagne, comme action réciproque contre la proposition grossière et ingérence” du Congrès de Madrid, contre “la constitutionalité vénézuélienne”.

Le texte décrit, ensuite, “la néfaste résolution promue par la droite fasciste” du 11 septembre dernier comme “une action qui tente de méconnaître l'institutionnalité démocratique” du Venezuela, ainsi que “la volonté souveraine d'un peuple entier” et attaque “l'ultra droite espagnole”, qu'il a accusée de refugier “des criminels, fascistes et terroristes condamnés et avoués,” qui, conjointement avec la droite vénézuélienne ont promu des coups d'État ratés et l'explosion de violence pour générer une déstabilisation politique et sociale.”

La demande de Caracas a éclaté après que le Congrès espagnol ait reconnu González Urrutia comme président élu (EFE)

Ainsi, le document se termine en affirmant que “jamais nous n'accepterons qu'un gouvernement étranger ou une instance internationale impose des conditions et s'immisce dans nos affaires internes”.

La proposition de ce mardi est connue à peine six jours après que les relations entre Caracas et Madrid se soient tendues, après que le Congrès espagnol ait voté en faveur de reconnaître l'ex-diplomate comme le gagnant légitime des élections de juillet et, par conséquent, président élu et légitime. Bien qu'il s'agisse d'une proposition non législative, qui n’a pas été soutenue par le PSOE, elle a néanmoins généré du mécontentement au Palais de Miraflores.

À cela s'est ajoutée, en outre, la récente arrivée de González Urrutia dans le pays en tant que réfugié politique, après avoir passé des jours réfugié dans une ambassade à Caracas en raison de la persécution et des mandats d'arrêt émis contre lui par le régime.

Dans ce climat, le même 11 septembre, le chef de l'Assemblée nationale vénézuélienne, Jorge Rodríguez, a proposé de rompre les relations avec l'Espagne et a exhorté les responsables concernés à se réunir “immédiatement” et à approuver une résolution.

“Que l'assemblée approuve de manière préventive (une résolution), incitant le gouvernement de la République Bolivarienne du Venezuela à ce que toutes les relations diplomatiques, toutes les relations commerciales, toutes les relations consulaires soient immédiatement rompues”, a-t-il dit alors devant la Commission permanente des affaires étrangères.

De cette manière, le chaviste a cherché à ce que cessent les vols entre les nations, “que toutes les activités commerciales des entreprises espagnoles soient arrêtées immédiatement” et, même, “que tous les représentants de la délégation du gouvernement du Royaume d'Espagne et tous les consulats et tous les consuls partent”.

Tout comme dans le texte de ce mardi, Rodríguez a également considéré que la reconnaissance de González Urrutia par le Congrès était “la violation la plus brutale contre le Venezuela depuis les temps où nous luttions pour notre indépendance” et l'a même considérée comme “l'équivalent d'une déclaration de guerre”.

L'Espagne est l'un des pays qui insiste, avec une grande partie de l'Occident et l'Union européenne, sur sa demande au Conseil national électoral du Venezuela pour qu'il publie les procès-verbaux officiels de manière “intégrale et vérifiable”, afin de pouvoir s'exprimer sur les vrais résultats. Parallèlement, le président Pedro Sánchez s'est engagé à “défendre la démocratie dans tous les endroits du monde, y compris au Venezuela”.

(Avec des informations de EFE)