Le Sénat chilien a approuvé une résolution demandant à la Cour pénale internationale d'arrêter Nicolás Maduro.

Publié le 28.08.2024

Le Sénat du Chili a approuvé dans la soirée de ce mardi un projet de résolution demandant au président Gabriel Boric d'intercéder auprès de la Cour pénale internationale (CPI) pour l'émission d'un mandat d'arrêt contre le dictateur Nicolás Maduro, accusé de crimes contre l'humanité au Venezuela.

Cette demande, soutenue par 21 voix, est fondée sur la profonde crise que traverse le Venezuela après les élections du 28 juillet, largement dénoncées pour leur manque de légitimité.

Le sénateur Felipe Kast a exprimé sa satisfaction pour l'unanimité du Sénat, soulignant que toute la documentation nécessaire, y compris des preuves de tortures et de persécutions, est déjà réunie.

Dans ses mots, "cela nous donne aujourd'hui l'obligation morale que le Sénat du Chili demande au président Boric de non seulement reconnaître le véritable et légitime gagnant des élections au Venezuela, mais aussi que la CPI puisse arrêter Nicolás Maduro pour tous les crimes contre l'humanité qui aujourd'hui le poursuivent".

Le document approuvé souligne la nécessité pour le Chili, en tant qu'État membre du Statut de Rome, de respecter ses obligations internationales de poursuivre et de juger les crimes les plus graves affectant l'humanité, parmi lesquels figurent le génocide, les crimes de guerre et l'agression. Dans ce contexte, le Sénat chilien a exhorté le procureur de la CPI, Karim Khan, à porter l'affaire du Venezuela devant la Chambre des questions préliminaires pour faire avancer le processus judiciaire contre Maduro.

Entre-temps, le sénateur Francisco Chahuán a rappelé que le Chili a été dénonciateur dans deux affaires liées aux crimes commis au Venezuela auprès de la CPI. De plus, il a souligné l'urgence d'émettre un mandat d'arrêt contre Maduro pour éviter qu'il ne continue à obstruer l'enquête en raison de sa position de pouvoir en tant que chef de l'État.

"En notre qualité de dénonciateurs auprès de la Cour pénale internationale, dans deux des nombreuses affaires qui ont été fusionnées, tous les éléments nécessaires pour commencer une enquête formelle ont été établis", a mentionné Chahuán.

"Assez d'impunité. Il doit payer pour toutes les violations systématiques des droits de l'homme; pour le harcèlement de l'opposition; pour les crimes qui se commettent au Venezuela", a-t-il ajouté.

Le projet de résolution expose que les violations commises par le régime de Maduro comprennent des meurtres, des emprisonnements arbitraires, des tortures, des disparitions forcées et des persécutions systématiques contre des opposants politiques, classés comme des crimes contre l'humanité selon les articles 7 et 18(2) du Statut de Rome.

Cette résolution s'inscrit dans le processus judiciaire intitulé "Situation au Venezuela I", initié après le renvoi conjoint de plusieurs États, dont le Chili, à la CPI en septembre 2018. Le processus, dirigé par le représentant légal des victimes Juan Carlos Gutiérrez, a été crucial pour documenter et mener en justice les abus commis par le régime vénézuélien.

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