Le sénateur libéral a critiqué Alfredo Saade pour avoir proposé le blocage de X en Colombie : “Le même modus operandi que Maduro”

Publié le 22.08.2024
Le sénateur du parti libéral a indiqué que le pays doit protéger la liberté d'expression - crédit Sénat de la République

Les réactions continuent face aux déclarations du pasteur Alfredo Saade, proche collaborateur du président Gustavo Petro, qui a proposé des mesures extrêmes pour contrôler les médias dans le pays, parmi lesquelles un blocage du réseau social X en Colombie pendant six mois.

Dans la matinée du jeudi 22 août 2024, le sénateur du Parti libéral Mauricio Gómez Amín a qualifié négativement l'annonce de Saade et a même soutenu qu'il s'agit d'un modus operandi que le régime vénézuélien de Nicolás Maduro a mis en œuvre, qui a fermé l'application au Venezuela après les élections présidentielles du 28 juillet.

“Le même modus operandi que le dictateur Nicolás Maduro. Monsieur Alfredo Saade, suspendre les réseaux sociaux est un acte de censure qui nous rappelle ce qui se passe dans notre pays voisin, où les voix critiques sont réduites au silence pour cacher la réalité”, a écrit le congressiste sur ses réseaux sociaux.

Le sénateur du Parti libéral a affirmé que la proposition de l'activiste proche de Petro est similaire à celle promue par Nicolás Maduro - crédit @MauricioGomezCO/X

De son côté, le sénateur libéral a qualifié les déclarations de Saade de “sans-gêne” et a demandé que des mesures soient mises en place dans le pays pour garantir la liberté d'expression, comme le prévoit la Constitution politique.

En Colombie, nous devons protéger la liberté d'expression, et non suivre le chemin de ceux qui préfèrent faire taire la vérité et mettre fin à la démocratie. Ne soyez pas un sans-gêne en promouvant ces choses!”, a précisé Gómez Amín.

De même, le parti Centro Democrático a considéré que la proposition d'Alfredo Saade est un véritable méthode de censure de l'information en Colombie. “Alfredo Saade demande à Gustavo Petro de bloquer X en Colombie pendant six mois, comme l'a fait Maduro au Venezuela (...) ils n'aiment pas que les réseaux montrent leur désastre et cherchent à isoler et censurer le pays tout comme leur ami, le dictateur”, a souligné le collectif sur les réseaux sociaux.

Le parti a qualifié de censure le blocage de X en Colombie - crédit @CeDemocratico/X

Voici la proposition d'Alfredo Saade concernant le blocage de X en Colombie

Curieusement, la proposition de bloquer la plateforme X en Colombie a été publiée par Saade sur le même réseau social, affirmant que tant que le gouvernement ne “met pas ses pantalons” et ne ferme pas un média de communication traditionnel, ceux-ci continueront à “mentir et manipuler”.

Saade a justifié sa demande en faisant valoir qu'un “excès de démocratie nuit au gouvernement Petro”. Dans ce sens, il a suggéré que le président devrait envisager de fermer temporairement le réseau X pendant au moins six mois pour éviter que les journalistes, qu'il a accusés de “mentir et de générer de la haine”, nuisent aux projets importants du gouvernement.

“Tant qu'ils ne mettent pas leurs pantalons et ne ferment pas un média de communication traditionnel… Ils continueront à mentir et à manipuler. Détruisant la bonne volonté et guidant le mensonge sans vergogne. L'excès de démocratie nuit aussi au gouvernement Petro”, furent les mots exacts de Saade.

L'activiste a demandé au gouvernement Petro de bloquer la plateforme X dans le pays pendant six mois - crédit @ALFREDOSAADEV/X

De plus, le pasteur a réitéré son appel à “Lève-toi Colombie” et a assuré que tant que les projets d'envergure sont constamment affectés par ce qu'il a qualifié de “mensonges journalistiques”, le réseau contribue également à générer des sentiments de haine.

Cette déclaration a suscité une forte controverse dans le pays, où de nombreux secteurs ont défendu la liberté de la presse comme un pilier fondamental de la démocratie. Les plus grandes critiques concernant ces propositions ont été considérées comme une attaque directe à la liberté d'expression et à la presse en Colombie.

Réunion entre le président Gustavo Petro et des membres de la Fondation pour la Liberté de Presse (Flip) - crédit Présidence de Colombie

Réunion de Petro avec la Flip

En fait, pendant que les déclarations d'Alfredo Saade suscitaient la controverse dans le pays, le président Gustavo Petro a eu une rencontre avec des membres de la Fondation pour la Liberté de Presse (Flip), qui a eu lieu le matin du mercredi 21 août de cette année, où ils ont abordé la préoccupation croissante concernant les menaces auxquelles font face les journalistes en Colombie.

Lors de la rencontre, le président s'est engagé à “mettre en place un canal direct à la présidence pour traiter de manière urgente toute situation de risque à laquelle font face les journalistes, assurant une réponse rapide et efficace”, ainsi que la nécessité de promouvoir un journalisme équilibré et responsable, “qui favorise un équilibre informatif, afin de garantir que la citoyenneté reçoive des informations véridiques”.

Pour sa part, Jonatan Bock, directeur de la Flip, a exprimé son inquiétude en raison des accusations persistantes de la part du président et d'autres fonctionnaires à l'encontre des médias de communication, soulignant les graves conséquences que cela pourrait avoir. Cependant, il a considéré que la réunion était positive, car elle a permis de partager avec le président et d'autres membres du gouvernement les préoccupations et défis auxquels les journalistes font face dans leur travail quotidien.