Luis Lacalle Pou a remis en question la proposition de répéter les élections au Venezuela : « On les fait jusqu'à ce que celui qu'ils veulent gagne ? »

Publié le 25.08.2024
Lacalle Pou a rejeté l'idée de répéter les élections au Venezuela : “Jusqu'à quand les faisons-nous ? Jusqu'à ce que celui qu'ils veulent gagne ?” (EFE)

Le président uruguayen, Luis Lacalle Pou, un fervent défenseur de la démocratie et de la lutte de l'opposition au Venezuela, a rejeté ce samedi l'idée de répéter les élections dans le pays, récemment évoquée par des déclarations d'officiels colombiens et brésiliens. Lors d'une conférence de presse, le chef d'État a exprimé son opposition à cette proposition avec un ton ironique et a déclaré : "Jusqu'à quand les faisons-nous ? Jusqu'à ce que celui qu'ils veulent gagne ou avec les candidats qu'ils veulent qu'ils gagnent ?".

"Ce qu'il faut faire, c'est compter les voix", a-t-il poursuivi, en référence à sa demande et à celle de plusieurs pays et organisations de la communauté internationale concernant la présentation des procès-verbaux officiels en possession du Conseil National Électoral, qui exposent les votes bureau par bureau et permettent de corroborer les résultats du 28 juillet.

Il a même souligné qu'il espérait pouvoir exercer une pression plus forte sur la crise dans le pays et les revendications contre le chavisme lors de l'Assemblée Générale de l'ONU qui se tiendra dans moins d'un mois, la dernière à laquelle il assistera en tant que président de la République. "C'est une occasion où il y a 150 ou 160 chefs d'État et on peut exercer une pression importante sur ce qui, à tous égards, a été une fraude électorale", a-t-il déclaré. "Ce ne sera pas l'Uruguay qui fera plier le destin d'une dictature, mais je crois que la communauté internationale peut le faire", a-t-il exprimé dans ce sens.

Lacalle Pou espère pouvoir exercer plus de pression sur le chavisme lors de l'Assemblée Générale de l'ONU (AP)

Les paroles du président ont suivi ses déclarations de jeudi, après la ratification de la victoire de Nicolás Maduro par la Cour Suprême de Justice, produit d'une enquête demandée par le dictateur lui-même. À ce moment-là, Lacalle Pou a écrit sur ses réseaux sociaux que "le régime de Maduro confirme ce que la communauté internationale dénonce : la fraude".

"Une dictature qui ferme toutes les portes à une vie institutionnelle et démocratique pour son peuple. Nous ne pouvons pas nous taire ni cesser de défendre la cause vénézuélienne", a-t-il ajouté.

Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères Omar Paganini a ajouté que le jugement du TSJ "n'est en aucun cas" un prononcé crédible, mais "indique qu'une fois de plus, le régime se consacre à ignorer tous les appels de la communauté internationale à effectuer une vérification des données des procès-verbaux qui démontre avec des informations détaillées ce qui est proclamé". C'est une preuve de "la volonté du régime de ne pas faire ce qu'il doit faire", a-t-il conclu.

Le gouvernement uruguayen a exprimé dès le départ son opposition aux résultats publiés par le chavisme le 28 juillet, qui sont complètement éloignés de ceux diffusés par l'opposition, soutenus par les procès-verbaux que celle-ci a indépendamment recueillis et publiés sur Internet. "Ce n'est pas comme ça ! C'était un secret de Polichinelle. Ils allaient 'gagner' indépendamment des résultats réels. Le processus jusqu'au jour de l'élection et celui du dépouillement était clairement vicié. On ne peut pas reconnaître un triomphe si l'on ne fait pas confiance à la manière et aux mécanismes utilisés pour l'atteindre", a alors dénoncé Lacalle Pou.

L'Uruguay a reconnu Edmundo González comme gagnant des élections au Venezuela et a demandé le respect du résultat (EFE)

Peu après, le 2 août, le pays a rejoint la liste des nations qui ont reconnu Edmundo González Urrutia comme gagnant des présidentielles. "Sur la base des preuves écrasantes, il est clair pour l'Uruguay qu'Edmundo González Urrutia a obtenu la majorité des voix lors des élections présidentielles au Venezuela. Nous espérons que la volonté du peuple vénézuélien sera respectée. 'La vérité est le chemin de la paix'", a indiqué Paganini.