Lula da Silva a de nouveau parlé des élections au Venezuela : "Le comportement de Maduro est décevant."

Publié le 06.09.2024
Le président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva (REUTERS/Adriano Machado/Archivo)

Le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, a réitéré ce vendredi qu'il ne reconnaît pas le résultat des élections au Venezuela et a insisté sur le fait que Nicolás Maduro doit “prouver” qu'il a gagné ces élections, dénoncées comme frauduleuses.

Je pense que le comportement de Maduro est décevant”, a déclaré Lula lors d'une interview avec la radio Difusora, dans laquelle il a souligné que “au Brésil, on a appris la démocratie avec beaucoup de souffrance”, tout en précisant que “quand les gens sont extrémistes, ils ne l'acceptent pas”.

Il a fait allusion à l'attitude de l'ancien président Jair Bolsonaro, qu'il a vaincu lors des élections de 2022, et a soutenu que le leader de l'extrême droite “a passé un mois à pleurer chez lui sans accepter la défaite et à penser à quoi faire” pour empêcher qu'il prenne le pouvoir.

Je pense que Maduro, en tant que président, devrait prouver qui a été élu par le peuple vénézuélien, mais il ne le fait pas”, a déploré Lula.

Le leader progressiste a expliqué qu'avec le président de la Colombie, Gustavo Petro, ils insistent sur le fait de favoriser le dialogue entre Maduro et l'opposition vénézuélienne, qui revendique la victoire aux élections du 28 juillet dernier et bénéficie du soutien d'une bonne partie de la communauté internationale.

Nicolás Maduro (EFE/Miguel Gutiérrez)

Dans ce contexte, il a ajouté que le Brésil “ne rompra pas les relations” avec le Venezuela et insistera sur une issue négociée, bien qu'il ait également précisé qu'il ne soutient pas non plus “les sanctions unilatérales” contre ce pays, car cela “nuira au peuple, pas à Maduro”.

La victoire de Maduro a été proclamée par le Conseil National Électoral (CNE) et ratifiée ensuite dans un processus controversé qu'a lui-même impulsé Maduro devant la Cour Suprême, bien qu'à ce jour les procès-verbaux de vote détaillées, table par table, n’aient pas été présentées.

Lula, avec Petro et dans une moindre mesure avec le président mexicain, Andrés López Obrador, ont tenté une médiation et insistent sur la publication de ces procès-verbaux, que l'opposition a diffusés sur une page internet avec un résultat largement favorable à son candidat, Edmundo González Urrutia.

Pour la publication de ces documents, le Parquet a ouvert une enquête pénale et a émis un ordre d'arrestation contre González Urrutia, qu'il accuse de “usurpation de fonctions”, “forgery de document public”, “incitation à la désobéissance”, “conspiration”, “sabotage à des systèmes” et “association pour commettre des délits”.

Les opposants Edmundo González Urrutia et María Corina Machado

Les signataires ont assuré devant le parquet que “les faits antérieurs et postérieurs aux élections présidentielles du 28 juillet dernier au Venezuela” constituent une “pratique de terrorisme d'État”, selon un communiqué des plaignants, parmi lesquels figurent également les Espagnols Felipe González, José María Aznar et Mariano Rajoy; ainsi que les Colombiens Álvaro Uribe et Iván Duque; l'Argentin Mauricio Macri; le Mexicain Vicente Fox ou le Bolivien Carlos Mesa.

Et dans ce sens, ils ont précisé que “les crimes contre l'humanité qui ont été et continuent d'être exécutés de manière continue, y compris l'ordre d'arrestation récent contre le véritable président élu, Edmundo González Urrutia, sont l'œuvre d'une structure militaire opérationnelle dont la chaîne de commandement est exercée directement par Nicolás Maduro Moros.”

Présenté par Pastrana, le rapport juridique contre le dictateur vénézuélien est soutenu par 31 membres de l'Initiative Démocratique d'Espagne et des Amériques (IDEA-Démocratique), un forum composé d'anciens chefs d'État et de gouvernement, a précisé cette organisation.

(Avec des informations d'EFE)