Machado a déclaré que Maduro est "retranché" avec les dirigeants militaires et que sa meilleure option est d'engager une négociation.

Publié le 13.08.2024
Machado a assuré que Maduro est “enterré” aux côtés des dirigeants militaires chavistes et que sa meilleure option est d'entamer une négociation pour une transition démocratique

“Maduro a choisi de s'entourer de la haute direction militaire, qui est ce qu'il lui reste, et des secteurs de l'administration de la Justice (mais) croyez-moi, les bases, même de ces deux organismes, aspirent, comme le reste des Vénézuéliens, à un changement politique”, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Machado défend la victoire de González Urrutia et assure qu'ils ne sont pas disposés à négocier les résultats (EFE)

Depuis ce dimanche - et ensuite, avec la collecte de plus de 80% des procès-verbaux électoraux - Machado défend la victoire de Edmundo González Urrutia, qui a écrasé le candidat officiel. Le problème, c'est que ce dernier ne tarda pas à se proclamer gagnant, même sans les procès-verbaux officiels que le Conseil national électoral doit présenter.

Dans une tentative de pression pour que le régime accepte les résultats, le peuple est sorti - et sort encore chaque jour - dans les rues pour revendiquer le respect de sa volonté. À cela se sont ajoutés les efforts de México, Colombie et Brésil pour convaincre les parties de dialoguer et de trouver une issue à la crise.

Dans ce sens, l'opposante a assuré que son bloc est “absolument disposé à avancer” vers une “transition vers la démocratie” bien que cela avec une série de conditions qui excluent un scénario de “cohabitation” avec le régime et la négociation des résultats, même si “des garanties et des incitations” sont envisagées, dont elle n'a pas donné de détails. En fait, elle a évité de faire référence à la supposée amnistie que les États-Unis auraient offerte à Maduro, que la porte-parole de la Maison Blanche a démentie.

“Je ne veux pas spéculer (sur la disposition de Maduro à négocier)... au sein du régime, il n'y a pas de position homogène, ce n'est pas un groupe hiérarchique (...) il y a des groupes qui sont manifestement disposés à négocier et à faire pression pour que cela (la transition) se produise et d'autres qui ne le sont pas. D'autres sont retranchés et prêts à tout prix”, a-t-elle réfléchi sur la possibilité que les dialogues portent leurs fruits, bien qu'elle ait tenté d'être prudente dans ses mots et ait demandé d'attendre “de voir ce qui se passe dans ces semaines, que je crois cruciales.”

Quoi qu'il en soit, compte tenu de l'intensification des persécutions dans le pays, de la censure croissante et même du blocage des réseaux sociaux, Machado a souligné que “du moins, la disposition de ne pas avoir fermé le canal avec le Brésil, le Mexique et la Colombie est un bon signe.”

Machado a averti que le fort mécontentement social montre que si Maduro s'accroche au pouvoir, la plus grande vague migratoire jusqu'à présent pourrait se produire (EFE)

À propos de Bogota, elle a néanmoins mentionné qu'il existe un intérêt plus profond pour orienter les conversations, car, si le chavisme s'accroche à nouveau au pouvoir, “ce que nous pourrions voir dans les jours ou semaines à venir, c'est la plus grande vague migratoire qu'il y ait jamais eu jusqu'à présent”, raison pour laquelle elle espère que le gouvernement de Gustavo Petro prenne “des positions fermes, claires, ajustées à la vérité et aux valeurs démocratiques.”

“Au-delà des différences qui peuvent exister sur le plan idéologique, ce qui est en discussion au Venezuela en ce moment est le respect de la souveraineté populaire ou d'un système totalitaire, une tyrannie qui s'accroche au pouvoir par la force”, a-t-elle averti.

(Avec des informations de AP, EFE et Reuters)