María Corina Machado a dénoncé l'assaut du régime de Nicolás Maduro sur l'Ambassade d'Argentine à Caracas.

Publié le 07.09.2024
La líder opositora vénézuélienne María Corina Machado lors d'une manifestation à Caracas le 3 août dernier (EFE/ Ronald Peña R.)

La leader de l'opposition vénézuélienne María Corina Machado a émis ce samedi un communiqué urgent contre le régime de Nicolás Maduro au Venezuela pour avoir révoqué le permis accordé au gouvernement du Brésil pour représenter l'ambassade d'Argentine à Caracas, où six activistes sont réfugiés et que le chavisme accuse de planifier des "activités terroristes".

"Nous alertons le monde sur les conséquences que les violations de ces normes pourraient avoir pour notre pays et pour toute la région", a déclaré Machado dans une publication sur le réseau social X. "Nous demandons également aux nations démocratiques de nous soutenir et d'apporter l'accompagnement et la protection nécessaires pour tous ces activistes qui souffrent du harcèlement et de la persécution dans ces heures. Nous leur demandons également de prendre les mesures nécessaires pour délivrer des sauf-conduits à nos collègues, conformément au droit international", a-t-elle ajouté.

Machado a expliqué que la décision du gouvernement argentin d'accorder l'asile diplomatique aux six membres de son équipe à l'ambassade de Caracas le 20 mars 2024, ainsi que la décision du gouvernement brésilien de protéger les intérêts argentins au Venezuela depuis le 1er août, ont été prises dans "un strict respect du droit international, afin de garantir leur protection et la garantie de leurs droits humains".

"Il s'agit de six personnes honorables qui, comme des millions de Vénézuéliens, ont servi la cause de la démocratie et de la liberté de manière courageuse et irréprochable", a déclaré concernant les opposants réfugiés Magalli Meda, Pedro Urruchurtu, Omar González, Claudia Macero, Humberto Villalobos et Fernando Martínez Mottola.

Pedro Urruchurtu Noselli, Humberto Villalobos, Claudia Macero, Omar González, Fernando Martínez et Magalli Meda sont asylés à l'ambassade argentine à Caracas

Elle a exprimé que "les prétendues et absurdes accusations portées contre eux, ainsi que les décisions unilatérales du régime vénézuélien, violant des conventions internationales en matière d'asile diplomatique et d'immunité des missions diplomatiques, représentent une grave menace pour eux, pour ceux qui ont pris la défense de la démocratie au Venezuela, et pour les droits et les intérêts des nations ayant des représentations dans d'autres pays".

"Le principe de l'inviolabilité des missions diplomatiques, selon les Conventions de Vienne sur les relations diplomatiques et sur les relations consulaires, est sacré, et s'applique non seulement à leurs espaces physiques, mais aussi à la dignité et à l'intégrité des personnes présentes" , a souligné Machado. Elle a rappelé que "l'asile diplomatique, en tant que principe et institution d'esprit profondément latino-américain, a servi à protéger ceux qui sont des réfugiés politiques et a été un pilier essentiel de la doctrine en matière de protection des droits humains. Sa convention, signée à Caracas, est très claire sur son champ d'application et sur sa mise en œuvre".

La décision du régime chaviste contre l'ambassade est connue après que l'opposition ait dénoncé l'assignation de la mission diplomatique, protégée par le Brésil depuis le 1er août suite à la rupture des relations entre Caracas et Buenos Aires et plusieurs pays de la région qui ont remis en question la réélection de Nicolás Maduro en plein milieu de accusations de fraude.

"Le Venezuela est contraint de prendre cette décision motivée par les éléments en sa possession sur l'utilisation des installations de cette mission diplomatique pour la planification d'activités terroristes et d'attentats à la vie (...) par des fugitifs de la justice vénézuélienne qui s'y trouvent", a indiqué un communiqué publié par le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Yván Gil.

La "décision a été notifiée aux États concernés par des canaux diplomatiques".

Des agents de sécurité d'État entourent l'ambassade depuis la nuit de vendredi. Ce "samedi 7 septembre, l'assignation de la résidence argentine à Caracas, protégée par le Brésil, se poursuit. Chaque fois plus de fonctionnaires masqués. Ils ont fermé l'accès routier dans la rue. Nous restons sans électricité", a publié sur X Pedro Urruchurtu, l'un des opposants réfugiés.

L'agence de presse AFP a confirmé la présence d'au moins quatre patrouilles sur place, deux du Service bolivarien de renseignement (Sebin) et deux autres de la Police nationale bolivarienne (PNB), et l'installation d'un poste de police où l'on vérifie l'identité des personnes circulant dans la zone.

Le ministère des affaires étrangères de l'Argentine a condamné la révocation au Brésil et a indiqué que "tout éventuel acte d'ingérence ou de kidnapping des réfugiés qui restent" dans la "résidence officielle sera fermement condamné par la communauté internationale".

(Avec des informations de l'AFP)