María Corina Machado exige justice après le rapport de l'ONU sur la politique de répression du régime de Maduro.

Publié le 18.09.2024
Photo d'archive de la dirigeante d'opposition vénézuélienne, María Corina Machado (EFE/ Ronald Peña)

À travers une note diffusée par son équipe de presse sur WhatsApp, Machado a exigé que “les responsables de ces crimes soient traduits devant la justice internationale”, tout en réitérant que “la dictature au Venezuela représente un danger non seulement pour les Vénézuéliens”, mais “pour toute la région”.

Les membres de la Mission, qui ont présenté ce mardi un rapport sur la situation au Venezuela, ont demandé à la communauté internationale de ne pas tomber dans l'ennui ni de normaliser ce qui se passe dans le pays caribéen, où — ont-ils ajouté — on vit la pire vague de répression et crise des droits de l'homme depuis 2019.

Concernant ces faits, ainsi que les “arrestations sans mandats judiciaires”, “tortures”, “disparitions forcées” et “violence sexuelle” que la Mission a affirmé avoir documentées, Machado a exigé que la communauté internationale se prononce pour “mettre fin à cet horreur”.

Cela implique — a-t-elle précisé — de prendre des mesures, sans spécifier lesquelles, qui augmentent “le coût” pour que “cette répression contre les Vénézuéliens cesse”.

La Mission a confirmé que les abus se sont intensifiés depuis les élections présidentielles dans le but de faire taire toute critique et tout doute sur le fait que Maduro a été le gagnant, suite à la fraude commise par le régime chaviste après la victoire écrasante de Edmundo González Urrutia.

Des manifestants s'affrontent avec la police après la fraude de Maduro (AP Foto/Matias Delacroix, File)

Cette affirmation est fondée sur les 83,5 % des procès-verbaux électoraux que la PUD a publiés sur un site web et qui démontrent la défaite de Maduro, qui affirme pour sa part que ces documents sont falsifiés.

Machado a salué le travail de la Mission — créée en 2019 pour suivre et documenter les violations des droits de l'homme au Venezuela depuis 2014 —, dont le prochain renouvellement doit être décidé par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU.

“La présence de la Mission est fondamentale pour continuer à documenter ces crimes et déterminer la responsabilité du régime. Nous ne pouvons pas permettre que la souffrance des Vénézuéliens reste dans l'oubli ou dans l'impunité”, a-t-elle déclaré.

Que dit le récent rapport

La récente répression systématique au Venezuela constitue une “attaque très grave contre les droits fondamentaux”, selon Marta Valiñas, présidente de la Mission de la ONU créée en 2019 par le Conseil des droits de l'homme. Cette mission a le mandat d'enquêter sur des violations telles que les disparitions forcées, les arrestations arbitraires et les tortures survenues depuis 2014 dans le pays. Valiñas a déclaré que, bien que ces actions continuent des schémas antérieurs déjà qualifiés de crimes contre l'humanité, leur intensité actuelle reflète une aggravation de la répression d'État face à ce qu'elle perçoit comme “critiques, opposition ou dissidence”.

Selon le rapport, les élections présidentielles ont marqué un “nouveau jalon dans le détérioration de l'état de droit” au Venezuela. Le document indique que les autorités publiques ont abandonné toute apparence d'indépendance, et de nombreuses garanties judiciaires ont perdu leur efficacité, laissant la population sans défense face au pouvoir arbitraire.

Dans la période précédant les élections, entre décembre 2023 et mars 2024, au moins 48 personnes ont été arrêtées sous l'accusation de conspirer contre le gouvernement, tandis que des mandats d'arrêt ont été émis contre des militaires, des défenseurs des droits de l'homme, des journalistes et des opposants politiques.

Durant le mois de juillet, la mission de la ONU a documenté l'arrestation de plus de 120 personnes dans le contexte des événements de campagne de l'opposition. Au cours de la première semaine de manifestations après les élections, les autorités ont signalé l'arrestation de plus de 2 000 personnes, parmi lesquelles plus d'une centaine de jeunes, certains avec des handicaps, qui ont été accusés de terrorisme et d'incitation à la haine.

“Ces arrestations ont impliqué et ont été suivies de graves violations du droit à un procès équitable, atteignant des niveaux sans précédent dans le pays”, tandis que les procédures pénales engagées contre les détenus “ont systématiquement violé les garanties de base du droit à un procès équitable”, indique le rapport.