L'OEA a accusé le régime de Nicolás Maduro d'avoir contraint l'exil d'Edmundo González Urrutia.

Publié le 08.09.2024
Photographie d'archive où l'on voit le secrétaire général de l'Organisation des États Américains (OEA), Luis Almagro, à Washington (États-Unis). EFE/ Lenin Nolly

“Le régime n'a pas seulement échoué à produire la moindre preuve du résultat électoral (...), mais a également contraint l'exil du candidat Edmundo González”, qui a “indubitablement” gagné les dernières élections, a souligné la Secrétaire Générale de l'OEA dans un communiqué.

L'OEA qualifie dans sa déclaration de “non fondées” les convocations émises par la justice chaviste contre González Urrutia et de “condamnable et répréhensible” l'action du régime de Nicolás Maduro.

González Urrutia est arrivé ce dimanche en Espagne, où le Gouvernement lui accordera l'asile, après avoir trouvé refuge un temps dans la résidence de l'ambassade espagnole à Caracas ainsi que dans une autre légation européenne, celle des Pays-Bas, et évité d'être arrêté dans son pays.

La justice chaviste du Venezuela avait ordonné l'arrestation de l'opposant après qu'il ait ignoré trois convocations de la justice, qui l'accuse de plusieurs crimes pour la publication d'actes de vote sur internet qui lui donneraient la victoire lors des élections présidentielles du 28 juillet dernier.

Le Conseil National Électoral, d'abord, puis le Tribunal Suprême, ont ratifié la victoire de Nicolás Maduro aux élections de juillet, tandis que l'opposition a dénoncé un “grand fraude électoral” et défend une claire victoire de González Urrutia.

Le candidat présidentiel opposant Edmundo González Urrutia (i), écoute la leader opposante vénézuélienne María Corina Machado dans une image d'archive EFE/ Henry Chirinos

L'OEA a rappelé dans le communiqué que “tout s'est déroulé comme on pouvait s'y attendre de leur part”, après que cette organisation internationale panaméricaine ait déclaré qu'il “était ridicule d'avoir espéré des élections libres, justes et transparentes de ce Conseil National Électoral (CNE)”.

De même, poursuit l'OEA, il est “ridicule” d'attendre justice du système judiciaire vénézuélien.

Dans cette situation, continue l'OEA, González Urrutia “a simplement fait ce qu'il fallait”, car le Venezuela “n'a pas besoin d'une victime de plus de violations systématiques des droits humains”.

L'OEA a assuré que ce “processus électoral n'est pas terminé” et que “nous devons continuer à travailler pour que le véritable gagnant des élections du 28 juillet dernier assume la Présidence de la République Bolivarienne du Venezuela” en janvier 2025.

La leader de l'opposition vénézuélienne María Corina Machado a affirmé ce dimanche qu'elle continuera à lutter depuis le Venezuela tandis que le candidat de l'anti-chavisme, González Urrutia, le fera “de l'extérieur”.

“Que cela soit très clair pour tous : Edmundo luttera de l'extérieur avec notre diaspora et moi je continuerai ici, avec vous”, a déclaré Machado sur X.

L'opposant vénézuélien et ancien président par intérim Juan Guaidó, exilé aux États-Unis, a également célébré ce dimanche que “le président élu par les Vénézuéliens” Edmundo González Urrutia, tout juste arrivé en Espagne, soit “en sécurité”.

L'ancien candidat présidentiel vénézuélien de la Plataforme Unitaire Démocratique (PUD) a voyagé ce dimanche à Madrid accompagné de son épouse, Mercedes de González, après avoir volé dans un avion des Forces Aériennes espagnoles, selon le ministère espagnol des Affaires Étrangères.

Le haut représentant de la Union Européenne pour les Affaires Étrangères, Josep Borrell, a déclaré que le leader de la PUD “a dû demander l'asile politique” face à “la répression, la persécution politique et les menaces directes contre sa sécurité et sa liberté”.

(Avec des informations de EFE)